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Les banquiers font plier Sarkozy

 

rubon1061.pngAlors que la plupart des quotidiens du mercredi 21 janvier consacraient leur manchette à l’intronisation de Barack Obama, Le Parisien se singularisait par un titre retentissant : "Sarkozy fait plier les banquiers". Diantre ! Qu’avait donc pu accomplir notre chevalier blanc pour faire ainsi mordre la poussière à tous ces fauteurs de crise ? L’explication vient dans les pages suivantes.

Nous y apprenons que le grand fait d’armes du Président consiste à avoir "contraint" les dirigeants des banques à renoncer à leurs bonus pour l’année 2008. Ce qui n’a d’ailleurs rien d’un scoop, puisque les dirigeants de BNP-Paribas avaient depuis belle lurette annoncé qu’ils sacrifieraient leur bonus sur l’autel de la crise et de la remoralisation du capitalisme.

Mais Le Parisien ne retient qu’une chose : le Président, très en colère, a décidé de mettre les banquiers au pas. Le quotidien le redit en page 2, avec un article intitulé "Pourquoi Nicolas Sarkozy a tapé du poing", accompagné d’une complaisante caricature, plus proche du cirage de pompes que de la dérision. Bref, en pleine Obamania, le journal le plus lu des Français a fait le choix de porter Sarkozy aux nues.

Évidemment, la réalité est tout autre. D’abord, si les patrons des grandes banques renoncent à leur bonus (le bâton agité par le chevalier blanc), c’est en échange d’une belle carotte : leurs établissements vont en effet avoir droit à une nouvelle injection de 10,5 milliards d’euros, s’ajoutant aux autres 10,5 milliards perçus il y a quelques semaines. Injection d’autant plus bizarre que ces banques ne se porteraient pas si mal que ça, si on en croit les derniers résultats de la Société générale, bénéficiaire malgré l’affaire Kerviel et d’autres opérations douteuses.

Et puis, si on excepte le pseudo-sacrifice de leurs dirigeants, les banques françaises s’en tirent beaucoup mieux que leurs voisines allemandes ou britanniques. Elles auront le droit de verser des dividendes à leurs actionnaires, et, surtout, l’État se gardera bien d’entrer dans leur capital et d’imposer sa présence dans leurs conseils d’administration. Même François Bayrou en a été choqué !

Alors que le "bushisme" a disparu des États-Unis, du moins nous l’espérons, il reste un pays qui continue à refuser de tirer les conséquences pourtant évidentes de la crise : c’est malheureusement la France, où les "néocons" n’ont rien renié de leur aveuglement doctrinal.

 

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