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Le Président Sarkozy, apprenti économiste

 

rubon1.jpgLe Président Sarkozy a de l’avenir chez les économistes dominants. Sur plusieurs sujets il a montré sa parfaite incompréhension des linéaments de l’économie politique et au contraire sa capacité à se couler dans le moule de l’idéologie régnante, et donc à faire lui-même de l’idéologie.

Il veut supprimer la taxe professionnelle parce qu’elle "repose sur la production". Et il veut la remplacer par une taxe sur le carbone. Admettons. Et sur quoi est prélevée toute taxe sinon sur la production ? Sarkozy confond le support de toute taxe avec l’assiette qui lui sert de calcul.

Il veut s’intéresser aux "classes moyennes", c’est-à-dire à ceux qui gagnent le SMIC ou juste un petit peu plus que le SMIC. Si même les smicards sont considérés comme "moyens", cela en dit long sur la dégradation considérable de la condition salariale !

Il veut poursuivre la diminution du nombre de fonctionnaires parce que ceux-ci sont une charge pour l’économie privée, la seule, selon lui, qui produit. A elle seule, cette affirmation constitue le joyau de l’idéologie régnante. Premièrement, elle considère que des "dépenses" d’enseignement sont des charges de fonctionnement, alors que par ailleurs on ne cesse de nous dire qu’il faut préparer une économie de la connaissance. Les chercheurs et les universitaires en grève apprécieront. Deuxièmement, Sarkozy ressort de son chapeau l’idée ressassée à l’infini selon laquelle les services non marchands ne sont pas de la richesse et que ceux qui travaillent à les fournir sont payés par prélèvement sur le fruit de l’activité marchande. Cette assertion est réfutable et les économistes critiques feraient bien de s’attaquer enfin de front à l’absurdité qu’elle constitue.

Le Président s’est livré une nouvelle fois à une charge contre la réduction du temps de travail qui "a accru le chômage". Sarkozy est mûr pour entrer dans la confrérie des économistes dominants, mais, comme historien, il est recalé. Comble du cynisme, il est favorable à la promotion du chômage partiel. C’est pas de la RTT, ça ? Et de la mauvaise façon !

Jean-Marie Harribey 

 

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