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Le licenciement collectif est arrivé…

… par simple fax

SAINT-VALLIER. Les neuf employés de la scierie Bernard ont été congédiés sans aucun préavis. Ils ont décidé de se battre

« Suite à nos différents entretiens, nous vous confirmons l'arrêt définitif du site de Saint-Vallier sur le quel vous êtes affectés, à compter du 9 avril 2009 inclus. Avec tous nos regrets. » Lettre faxée depuis les établissements Bernard à Lansac, en Gironde et signée par Raphaël Roy, « sur l'ordre de M. Rulleau Jean-Pierre».

Un vrai coup de massue pour les neuf employés de la scierie spécialisée dans le sciage de pins destinés au bois marchand (palettes, charpente, etc.). « Il y a six mois, on avait entendu dire par les transporteurs de Lansac, que le site de Saint-Vallier allait fermer. On n'a pas pu en savoir davantage. On avait du travail, mais on n'avait plus de commandes de planches de 2,40 m, notre production principale. Pour faire tourner le site, il faut débiter 4 m3 par personne et par jour. On ne les faisait plus. On avait souvent des pannes de matériel. Il y a deux ans, l'inspection du travail avait exigé une mise aux normes. Rien n'a été fait. Récemment il y a eu un nouveau contrôle. »

Jetés comme des malpropres

Jean-Pierre Rulleau de l'exploitation forestière de Lansac, que les employés considèrent comme leur patron, botte en touche : « Moi, je n'ai rien à voir là-dedans. C'est Raphaël Roy qui est le gérant. À Saint-Vallier, ils travaillent à façon. Il fallait une remise aux normes d'ici le 31 mars. Raphaël Roy a dit qu'avant un accident, il vaudrait mieux fermer. Je ne peux pas faire travailler une société qui n'est pas en règle. C'est tout ce que j'ai à vous dire. Mon entreprise ne vous regarde pas. »

Ce jeudi après-midi, la petite équipe tue le temps en jouant aux boules devant la scierie.

On rigole, mais le coeur n'y est pas : « Jean-Pierre Rulleau a 76 ans. On sait qu'il a fermé les scieries de Saint-Savin, Clérac, La Pouyade et celle de Lansac où sont les bureaux. Il dit toujours que c'est l'inspection du travail qui fait fermer. Depuis 15 jours, les camions viennent récupérer le bois. Ils sont en train de tout vider. Mardi, Rulleau nous a dit " Je ferme ce soir ". On a discuté. Il nous a laissé jusqu'à ce soir (NDLR : jeudi). Seulement ce matin, l'électricien a récupéré son matériel qui n'est pas payé. Il a enlevé les contacteurs. Du coup, on n'a plus de courant aux machines. Donc plus de boulot. Le fax est arrivé. On est à la lourde. »

Faute de lettre individuelle, le personnel n'a aucun droit. Les neuf employés ont décidé d'occuper le terrain. Patrick Favreau, maire, et un voisin sont venus témoigner de leur présence.

Hier, la nouvelle du dépôt de bilan est tombée en fin d'après-midi. Ce matin, Marie-Line Reynaud, députée doit les rencontrer. « On va se battre. On ne va pas se laisser faire. On a des droits. Il nous a jetés comme des malpropres. »

Dans l'après-midi, un huissier viendra constater la situation sur place.

 

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