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Comment l’entreprise usurpe les valeurs du service public

logo-30.gifAlors que les agents du service public sont sommés d’oublier leurs missions pour engranger des profits, le management rebat les oreilles des salariés du privé avec les valeurs d’excellence et de dévouement. Ainsi, ceux qui sont au service de la collectivité se voient interdire de remplir leur rôle, tandis que ceux qui travaillent pour des intérêts particuliers doivent prétendre se consacrer à une noble cause. Comment s’étonner des souffrances que génèrent de telles situations ?

Par Danièle Linhart

Les remaniements à l’œuvre dans le monde du travail depuis plus de vingt ans produisent des phénomènes surprenants. Tel cet étonnant chassé-croisé : les managers cherchent à importer dans le secteur privé des valeurs professionnelles caractéristiques du secteur public, au moment même où celles-ci subissent les attaques de la logique gestionnaire du privé.

Après les grandes grèves de Mai 68, les dirigeants d’entreprise ont tout fait pour s’assurer une main-d’œuvre moins rebelle, plus à même de s’adapter aux exigences productives. Il leur fallait des employés totalement acquis à leur cause, fiables et disponibles, prompts à comprendre ce que l’on attendait d’eux et à faire de leur personne l’usage le plus efficace et le plus rentable possible.

Jusqu’alors, les salariés français étaient largement animés par la conviction d’un antagonisme irréductible entre eux-mêmes et leur patron. Ils étaient portés non seulement par une identité de producteurs — avec la volonté de réaliser leurs tâches en fonction à la fois des règles du métier et de celles promues par les collectifs de travail —, mais aussi par une identité de classe, motrice d’actions communes pour changer l’ordre des choses. Désormais, on exige d’eux qu’ils s’identifient à leur emploi, tel que leur direction le définit, qu’ils adhèrent aux objectifs patronaux et qu’ils acceptent, dans un rapport d’extrême loyauté, de se dévouer à leur service.

La suite de cet article sur le site du Monde Diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/2009/09/LINHART/18115

 

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