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Alors que les négociations s’enlisent au Bella Center,…

rubon1.jpg… les mouvements sociaux et citoyens font entendre leurs voix pour défendre la justice climatique

L’action Reclaim Power, organisée le 16 décembre par les réseaux Climate Justice Now ! et Climate Justice Action ! aux abords du centre de négociations, a rassemblé près de 5000 personnes déterminées à faire entendre leur colère et leur indignation.

Indignation devant la tournure des négociations. Les pays du Nord continuent en effet de refuser un accord légalement contraignant en termes de réductions d’émissions de gaz à effet de serre ainsi qu’un engagement pour des financements de long terme vers les pays du Sud et maintiennent des propositions qui paraissent insultantes. Ce qui n’empêche pas l’Union européenne de rejeter la responsabilité de cette impasse sur le G77 et la Chine, en ciblant en particulier les pays africains pour avoir quitté la table des négociations et en les accusant de manquer de souplesse dans la négociation ! Colère face à l’exclusion des milliers d’observateurs des ONG du centre de conférences de l’ONU, dans lequel les négociations se déroulent désormais secrètement, sans que la moindre parole critique puisse se faire entendre. Colère également face à la vague d’arrestations préventives et injustifiées opérées dans la journée du 15 décembre.

La Présidente de la COP15, ministre de l’environnement du Danemark, dont l’animation et le rôle étaient mis en cause depuis plusieurs jours, a démissionné ; elle laisse la place au Premier ministre danois au moment où les voix dissidentes sont étouffées et alors que la vraie discussion politique va démarrer. Mauvaise nouvelle quand on sait que monsieur Rasmussen est connu pour être le premier à avoir proposé de substituer un accord "politiquement" contraignant à un instrument qui le serait légalement.

Face à l’impasse politique interne, la réponse prend la forme de l’exclusion, de la violence et de la répression. Les deux cortèges de l’action Reclaim Power, respectivement à l’intérieur et à l’extérieur du centre de conférences, devaient tenir une assemblée populaire sur le lieu de leur rencontre aux abords du Bella Center. Mais leurs marches pacifiques ont été violemment stoppées par la police danoise. Près de 300 personnes ont été arrêtées au seul motif qu’elles exprimaient pacifiquement leurs préoccupations et qu’elles réclamaient le droit légitime de participer au processus de négociation pour les faire entendre. Attac France a pris part à l’action Reclaim Power ; plusieurs de ses militants et partenaires français ou internationaux ont été arrêtés et battus. La réaction incompréhensible et scandaleuse de la police danoise et de ses renforts étrangers est inacceptable alors que la marche était autorisée et parfaitement légale. Ces violences et ces arrestations ne peuvent être justifiées par l’argument des provocations alors que tous les témoignages attestent du caractère entièrement non-violent de l’action.

Attac France, au même titre que toutes les organisations du réseau Climate Justice Now, rappelle que la COP15 sera un échec sans accord légalement contraignant dans le cadre du Protocole de Kyoto, qui marquera la reconnaissance de sa dette écologique par le Nord. Cet accord doit comprendre des réductions d’émission drastiques, d’un minimum de 40 % dans tous les pays riches d’ici 2020 et par rapport à 1990. Il doit également inclure des solutions de financement public de long terme, additionnels à l’aide publique déjà engagée, pour la lutte contre le chaos climatique (adaptation et atténuation) dans les pays en développement. Par delà la confusion et le choc, la répression policière traduit surtout la seule alternative restant aux pays riches : briser par la force la résistance en passe de s’imposer, au dedans et en dehors des négociations.

Attac France, le 17 décembre 2009

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