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"La décennie zéro" de l'Amérique pour Paul Krugman

Paul Krugman, prix Nobel d'économie, a une manière assez singulière de souhaiter la nouvelle année. Pour sa dernière chronique parue dans le New York Times du 27 décembre, l'économiste dresse un constat pour le moins affligeant de la décennie 1999-2009 qui s'achève."Ce fut une période où rien de bon n'est arrivé", écrit l'économiste. "La décennie zéro", résume-t-il, qu'il ferait bon oublier. Et vite.

Au cours de ces dix dernières années, les ménages américains n'ont en effet, selon lui, rien gagné. Ni en termes d'emplois ni en termes de richesses.

"Certes, reconnaît M. Krugman, le nombre d'emplois en décembre 2009 sera légèrement supérieur au chiffre de 1999, mais seulement très légèrement." Quant aux revenus des ménages, en dépit du "Bush Boom" de 2007, sous la présidence de George W. Bush, M. Krugman calcule que le revenu médian ajusté de l'inflation est inférieur à ce qu'il était dix ans plus tôt. Si les ménages ont pu consommer davantage, ce n'est qu'en s'endettant davantage."Et vous savez ce qui est arrivé ensuite", souligne l'économiste.

Ceux qui ont acheté leur logement au début de la décennie ne sont pas, non plus, devenus plus riches : le prix des maisons est le même qu'en 1999. Quant à ceux qui sont devenus propriétaires juste avant l'éclatement de la bulle,"je ressens votre douleur", compatit M. Krugman. Enfin, les épargnants qui ont placé leur argent en Bourse, notamment pour leur retraite, ne sont guère mieux lotis : le Dow Jones est aujourd'hui autour de 10 540 points, peu ou prou son niveau de 1999.

Mais le pire est sans doute le constat politique de ces dix années. Pour l'économiste, ni les républicains ni les démocrates n'ont su remettre en cause les pratiques qui ont mené à ce gâchis."Au cours de cette décennie, on n'a rien accompli et rien appris", conclut-il, avant de souhaiter "une bonne année".

Le Monde, 30/12/09

 

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