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Haïti, malédiction... ??

On entend beaucoup de bêtises sur Haïti depuis la tragédie de mardi. "Malédiction" disent-ils ? Le "sort" s'acharnerait-il sur ce pays, pauvre parmi les pauvres ? Pendant que l'on parle de "malédiction", on ne parle pas du reste. C'est ce que rappelle fortement le CADTM dans son nouveau bulletin (N°42) de janvier-février 2010 : une saine lecture…

http://www.cadtm.org/Bulletin-du-CADTM-France

1804 : Haîti, première république noire libre du monde.

Mais la balance penche, depuis le début, du mauvais côté. Et le poids est déjà celui de la dette. Sa liberté, la France décide de la lui faire payer. En 1825, Charles X n'accepte de reconnaître cette indépendance qu'en échange d'une indemnité de dédommagement aux anciens colons, de 150 millions de francs-or, payable en cinq ans.

Suivront d'autres emprunts pour rembourser cette rançon/dette, et ce, jusqu'à 1947. Le relais fut vite pris par les IFI et autres rapaces. Depuis 200 ans, ce petit pays s'épuise à rembourser ses créanciers, entre dictatures (soutenues par les puissances occidentales), conflits et catastrophes.

Et les pseudo-aides ne font, bien sûr, qu'enfoncer cette population dans la misère.

En juin 2009, Haïti a atteint le point d'achèvement de l'initiative PPTE (pays pauvres très endettés) qui fait que sa dette extérieure publique totale de 1841 millions $ sera allégée de 1200 millions $, restent encore 641 millions $. Pour la même raison, le Club de Paris s'était engagé, en juillet, à annuler 62,73 millions $.

Mais il faut savoir que le point d'achèvement est la récompense à la bonne conduite d'un pays, autrement dit à l'application des conditionnalités imposées par les IFI, autrement dit, arrivé à ce stade, le pays a tout perdu et surtout sa souveraineté. Incapable de rembourser, même ce qui lui restera de dette, il devra alors faire de nouveaux prêts.

Ainsi continuera la... " malédiction ".

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