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L'Union européenne s'incline devant les fonds spéculatifs

rubon1.jpgRéunis à Bruxelles le 16 mars 2010 pour adopter un timide projet de régulation des fonds spéculatifs (les fameux hedge funds) proposé par la Commission européenne, les ministres des finances des 27 ont renvoyé son adoption à des jours meilleurs. Ils préfèrent sans doute attendre que les fonds spéculatifs aient achevé de déstabiliser l'euro et la livre sterling par leurs attaques spéculatives incessantes et concertées, révélées par le Wall Street Journal en janvier dernier.

Les mesures proposées étaient pourtant fort minimalistes. Il ne s'agissait pas de réduire leur rentabilité exorbitante, ni de limiter les « effets de levier » qui leur permettent de spéculer avec de l'argent emprunté. La Commission souhaitait simplement que les fonds spéculatifs, pour obtenir un « passeport européen », s'enregistrent auprès des autorités financières et assurent une plus grande transparence sur leurs opérations. Elle laissait même la porte ouverte aux fonds implantés dans les paradis fiscaux. Mais les États-Unis et la Grande-Bretagne voient d'un mauvais œil ces atteintes à la liberté de spéculation. Devant les réticences de Washington et Londres, Michel Barnier, le commissaire européen, et les ministres des 27 ont décidé qu'il était urgent d'attendre.

C'est une très mauvaise nouvelle pour la Grèce et l'ensemble des peuples européens. L'Union européenne agite en ce moment la menace de réguler les CDS (les « Credit Default Swaps »), par lesquels ces fonds spéculatifs sont en train de mettre à genoux la Grèce avant de s'attaquer à d'autres victimes.

Bien qu'insuffisantes, ces propositions auraient au moins constitué un signal de la volonté de l'UE de s'engager pour le contrôle des marchés financiers.

Mais la décision des ministres européens leur fait perdre toute crédibilité en la matière, et les hedge funds savent maintenant qu'ils vont pouvoir continuer leur œuvre de dévastation en toute tranquillité. Pour Attac, il est urgent que les citoyens fassent valoir l'exigence d'une taxation de l'ensemble des transactions financières et d'une régulation forte des marchés financiers, en particulier de produits dérivés, afin de mettre un terme à la prédation financière.

Attac France, le 16 mars 2010

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