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DSK doit soutenir la taxe sur les transactions financières, pas le projet d'assurance spéculation

Le directeur général du FMI, s’exprimant devant le Parlement européen, vient de se déclarer « préoccupé » par le manque de volonté des gouvernements pour réguler le système financier. Des associations altermondialistes, de solidarité internationale et de lutte contre le sida demandent au Directeur général du FMI de mettre en cohérence ses propos et l’action de l’institution qu’il dirige. Le FMI, avec l’appui de l’administration américaine, s’apprête en effet à proposer au G20 une mesure stérile : faire cotiser les banques à un fonds d’assurance contre de futures faillites.

Communiqué de presse – 18 mars 2010

Nos organisations lui demandent de renoncer à ce projet et de promouvoir une taxe sur les transactions financières. Elles regrettent que M. Strauss-Kahn promeuve la création d’un fonds d’assurance auquel toutes les banques cotiseraient pour y puiser en cas de faillite. Ce projet que le FMI s’apprête à recommander est doublement problématique.

Tout d’abord il n’empêchera pas de nouveaux krachs financiers. Loin d’imposer des changements de comportements, ce système d’assurance encourage les banques à des prises de risque excessives en les garantissant contre la faillite.

Surtout, l’intégralité des montants recueillis par le fonds d’assurance proposé sera mise en réserve en prévision d’une prochaine crise, sans dégager aucune ressource pour financer les urgences sociales et écologiques. Plutôt que de se résigner à simplement colmater les prochaines crises financières, M. Strauss-Kahn devrait chercher à remédier aux conséquences de la crise actuelle en finançant la lutte contre la pauvreté et les grandes pandémies, ainsi que l’adaptation aux changements climatiques, en particulier dans les pays pauvres.

Pour relever ces deux défis - prévenir une nouvelle crise et dégager de nouvelles ressources -les associations demandent à Dominique Strauss-Kahn d’examiner objectivement la possibilité d’établir une taxe sur les transactions financières, et de la promouvoir dans son prochain rapport au G20.

Une taxe sur les transactions financières consiste en un micro-prélèvement, par exemple de 0,05%, sur l’ensemble des transactions financières, qui représentent plus de 20 fois le produit national brut mondial. Elle pourrait générer jusqu’à 600 milliards de dollars par an, tout en encadrant fortement la spéculation, et ainsi contribuer au financement des biens publics mondiaux.

Notes aux rédactions :
[1] Dominique Strauss-Kahn affirme que taxer les transactions financières est « probablement » (sic) impossible en pratique..http://www.imf.org/external/pubs/ft...
Cette affirmation n’est pas étayée et se trouve contredite par des travaux récents http://www.wifo.ac.at/wwa/servlet/w...
Comment expliquer d’ailleurs que de tels prélèvements existent déjà, comme le prélèvement CLS sur les transactions interbancaires de change, ou la taxe britannique sur les achats d’actions ?
La Banque centrale européenne liste l’organisme CLS comme opérateur de compensation des transactions de change impliquant l’euro (http://www.ecb.int/paym/market/payi...).
CLS déclare opérer un prélèvement forfaitaire sur toutes les transactions de change dont il assure le règlement (« CLS charges the bank counterparty and custodian a low fee to settle deals in CLS », http://www.cls-group.com/.../CLSThe...)
La taxe britannique, Stamp Duty, est décrite sur le site gouvernementalhttp://www.direct.gov.uk/en/MoneyTa...

[2] Ces transactions, qui portent surtout sur les produits dits « dérivés », sont dans leur immense majorité purement spéculatives.

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