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Plan d'« aide » à la Grèce : un ajustement féroce et inutile

rubon1.jpgAdopté par l'Union européenne et le FMI, le plan « d'aide » à la Grèce ne va faire qu'enfoncer encore celle-ci. Baisse de 15% des salaires des fonctionnaires, réforme et diminution brutale des retraites, hausse de 4 points de la TVA, libéralisation des licenciements dans le secteur privé... : en fait d'aide, il s'agit d'un « plan d'ajustement structurel » qui dépasse en férocité ceux que le FMI a l'habitude d'imposer aux pays en difficulté.

Car la dévaluation de la monnaie aide généralement ces pays à rétablir leur situation financière, même avec des dégâts sociaux. Sans pouvoir dévaluer sa monnaie nationale (puisqu'elle n'en a plus), la Grèce va essayer de payer sa dette et de rétablir sa compétitivité par la seule déflation salariale et sociale, au prix d'une récession d'autant plus violente. Chômage, baisse des salaires et des retraites, précarité, insécurité : le coût en sera exorbitant pour la population.

Pire encore : les marchés financiers, qui ont profité largement de cette crise, préparent déjà la prochaine. Rien n'ayant été fait pour les désarmer, ils vont maintenant s'attaquer à une prochaine victime - Portugal, Espagne ou Irlande pour commencer. C'est une question de jours, de semaines ou de mois avant qu'une nouvelle crise, plus violente encore, ne secoue la zone euro. Et à nouveau, les mêmes « solutions » absurdes seront avancées par des dirigeants européens incapables de questionner les fondements néolibéraux de l'Union européenne.

La résistance des peuples européens est le seul espoir d'imposer un changement de logique. Les mouvements sociaux en France et en Europe doivent manifester leur solidarité avec le peuple grec, qui prépare une grève générale pour mercredi 5 mai. Aujourd'hui en Europe, nous sommes tous Grecs !

Attac appelle donc tous les citoyens à exprimer leur refus de ce féroce plan d'ajustement, qui préfigure d'autres plans en Europe, en participant au rassemblement ce mercredi 5 mai à 18 h 30 devant la délégation de la Commission européenne, 288 bvd Saint-Germain 75007 Paris.

INFORMATION : Dominique Plihon, économiste spécialiste de la finance et président du Conseil scientifique d'Attac, sera à Athènes jusqu'au 6 mai prochain pour rencontrer universitaires, experts et mouvements sociaux et citoyens.

Attac France, le 3 mai 2010

Commentaires

  • Bien sûr il faut aider la Grèce. MAIS, à mon avis, la Grèce ne peut pas matériellement faire partie de l'Euro. Ni la hiérarchie des pouvoirs dans ce pays, ni la structure de l'économie, ni la pratique généralisée et institutionnalisée à la fraude et à la corruption ne peut se régler dans des délais nécessaires, et toute tentative de les régler ne pourront qu'agraver la crise financière et sociale dans ce pays. AUTREMENT DIT, "Gauche et Droite dépassent leurs clivages pour la Grèce" n'est qu'une erreur, à terme, de la Droite et de la Gauche réunies.

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