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Objectif du gouvernement : raccourcir l’espérance de vie ?

Alter éco.gifCommentaire du « Document d'orientation sur les retraites » par Jean-Marie Harribey. Son commentaire complet sur son blog d'Alternatives Economiques : http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2010/06/04/objectif-du-gouvernement-raccourcir-l’esperance-de-vie/#more-84

Entre parenthèses les numéros des engagements du gouvernement et les numéros des pages de son document ; en gras les commentaires de J.M Harribey.

1. « Le déséquilibre de nos régimes de retraite ne résulte pas de la crise. Ses causes sont anciennes et démographiques. La crise n'a fait qu'en accélérer les effets, sans en être à l'origine. » (II, 6)

2006 : 2,2 milliards de déficit

2008 : 10,9 milliards

2010 : 32,2 milliards

2. « Il est donc illusoire de prétendre fonder la préservation des régimes par répartition uniquement sur le retour de la croissance et du plein emploi, puisque cette perspective est déjà intégrée par le COR dans ses projections. » (II, 6)

Pourquoi alors figer la part des retraites dans le PIB à 13 % ?


3. « L'augmentation du coût du travail qui résulterait d'une hausse généralisée des cotisations sociales patronales serait particulièrement préjudiciable à l'emploi. On peut ainsi estimer qu'un point de cotisation sociale patronale représenterait, au minimum, une destruction de 50 000 emplois. » (E6, i, 7)

« Par ailleurs, le remplacement de l'assiette des revenus du travail par une cotisation portant sur la valeur ajoutée pénaliserait l'investissement et la compétitivité, notamment de l'industrie. » (E6, ii, 7)

Une cotisation sur les dividendes versés n'affecte pas le coût de production ni l'investissement. Le rapport Cotis (INSEE, 2009) indique : les revenus versés par les seules sociétés non financières aux propriétaires du capital et des terrains sont passés de 3 % à 8 % de leur valeur ajoutée brute de 1982 à 2007, pour atteindre aujourd'hui 76,6 milliards d'euros (auxquels d'ajoutent environ 3% de leur VAB sous forme d'intérêts nets versés). Ce déplacement de 5 points représente sept à huit fois plus que le déficit de tous les régimes de retraite pour l'année 2008 servant de référence aux travaux du COR, et deux fois et demie plus que celui prévu pour 2010.

 

4. « Répondre à un déséquilibre démographique par des solutions démographiques. » (E7, 7)

Il n'y a pas de déséquilibre démographique car les générations sont renouvelées.

Comble de l'absurde : si on prend au pied de la lettre cette maxime, cela signifie que s'il y a allongement de l'espérance de vie, il faut  la raccourcir, ou bien passer à une croissance démographique exponentielle, renvoyant à plus tard le même problème.

Comble du cynisme : car la solution du gouvernement n'est pas démographique, elle est véritablement socio-économique, faire travailler les gens plus longtemps pour avoir moins de retraites à verser.

S'il y a de grandes différences d'espérance de vie entre les catégories socio-professionnelles, c'est que la pénibilité du travail raccourcit la vie. Donc, rallonger la durée de cotisation pour faire travailler plus longtemps ne peut que réduire à terme l'espérance de vie. Ne serait-ce pas l'objectif ultime des contre-réformes des retraites ?

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