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Austérité pour les peuples, carte blanche à la finance : bilan accablant pour le G20 de Toronto

logo_attac.gifUn seul engagement concret a été pris par les dirigeants des 20 pays les plus riches de la planète : diviser par deux les déficits publics d’ici 2013. La déclaration finale appelle à nouveau à « poursuivre les réformes structurelles dans tous les pays du G20 », à « combattre le protectionnisme et maintenir l’ouverture des marchés ». Austérité renforcée, néolibéralisme aggravé, des centaines de manifestants arrêtés, plus d’un milliard de dollars dépensés pour l’organisation du sommet, mais aucune mesure pour faire payer sa crise à la finance : le G20 quitte Toronto totalement discrédité.

Comment faire payer la finance ? Depuis plusieurs mois, le débat, imposé par la pression des opinions publiques, faisait rage pour savoir s’il fallait taxer seulement les banques, ou bien l’ensemble des établissements financiers, ou bien – comme le demande Attac et une vaste coalition de la société civile internationale – l’ensemble des transactions financières.

À Toronto, le rapport du FMI, commandé par les gouvernements du G20 en septembre 2009, à Pittsburgh, est resté dans les tiroirs. Il recommandait pourtant très prudemment deux modestes taxes, l’une sur les actifs risqués des banques, l’autre sur les profits et rémunérations des établissements financiers. Ces taxes n’auraient guère eu d’impact régulateur sur la finance, mais auraient permis aux États de récupérer une fraction des sommes englouties dans le sauvetage des banques. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy avaient promis qu’une mesure plus audacieuse, la taxation de l’ensemble des transactions financières, serait discutée au G20. Cette taxe Tobin sur la spéculation devrait permettre de réduire fortement le volume des transactions et de dégager d’importantes ressources pour le développement et la lutte contre le réchauffement climatique.

Au final, le communiqué de Toronto « reconnaît qu’il y a plusieurs approches possibles. Certains pays visent une taxe financière. D’autres ont des approches différentes »... Mais dans leurs déclarations post-G20, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ne parlent plus de taxer les transactions financières. Regrettant que le G20 n’ait pas décidé une taxe bancaire, ils annoncent que l’Europe va la mettre en oeuvre. Ils entretiennent ainsi la confusion entre une taxe sur les banques, déjà décidée par les USA et le Royaume-Uni et discutée par l’Union européenne, et la taxation des transactions financières qu’ils s’étaient engagés à promouvoir.

Impuissance, confusion et obstination dans le néolibéralisme et l’austérité imposée aux peuples : le bilan du G20, et plus particulièrement de Nicolas Sarkozy et d’Angela Merkel, est accablant. Sans aucune réponse cohérente des gouvernements les plus puissants de la planète, la crise financière, sociale et écologique ne peut que s’aggraver. Jusqu’à ce que les citoyens et les mouvements sociaux, en France, en Europe et dans le monde, décident de prendre eux-mêmes leurs affaires en main. Le G8 se tiendra à Nice en avril 2011 et le G20 se réunira en France en novembre 2011 : Attac, avec ses partenaires, fera tout pour mettre la pression sur ces « décideurs » irresponsables.

Attac France, Montreuil, le 28 juin 2010

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