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Tant se remplit la coupe qu’à la fin elle déborde

rubon1.jpgSur leurs fonts baptismaux, tricher était vertu :

Travaillez davantage et vous perdrez le plus,

La manne dérobée ira aux actionnaires,

Les seuls à posséder le bon sens des affaires.

À leurs fonds de pension sont confiées les retraites,

Allégées d’un bon quart, elles sont contrefaites,

Durée fort rallongée, départ avec décote,

Répartition défunte, aux nantis la surcote.

De ses fonds souverains, l’État perd la maîtrise

Au profit des marchés, premiers fauteurs de crise,

Friands de bons publics sur la dette ennemie,

Savourant goulûment la dépense honnie.

Le Fonds monétaire prononce la sentence

Austérité pour tous, sans espoir de clémence,

La chose mal nommée sera mieux imposée

À tous les pâtres grecs qui ont trop abusé.

Grecs sont les suicidés de France Telecom,

Grecs encore sont ceux qui meurent chez Foxconn

À l’autre bout du monde et même jusqu’en Chine,

Car la douleur est une, qui tue ou qui chagrine.

Erreurs de tous côtés malgré les Pyrénées,

Le sort en est jeté pour les âmes mal nées,

Elles seront ruinées car les lois de l’esprit

S’accommodent très mal du par avance écrit.

Une mer de déchets, un océan d’outrages,

Une lueur éteinte, un typhon qui ravage,

Elle va et revient cette crise fatale

Qui rend nécessaire la grève générale.

Allons voir si la rose en ce trop court printemps

A baigné au soleil et résiste à tous vents,

La coupe est tant pleine qu’elle déborde à la fin

En flots impétueux pour forcer le destin.

 

Jean-Marie Harribey : Hommage ici à Montesquieu, Corneille, Ronsard et aux auteurs anonymes du Roman de Renart.

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