Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cancún à la veille de la fin des négociations

rubon1.jpgAccord ou pas accord ? La question ne se pose plus exactement ainsi, tant les choses sont diluées, bloquées, engluées dans des discussions techniques. Le protocole de Kyoto sera certainement formellement maintenu : sont évoqués ici un éventuel prolongement de la durée de la première période au-delà de 2012 ou bien un marchandage avec le Japon et ceux qui ont animé le front du refus pour introduire le nucléaire et le stockage du carbone dans les mécanismes de développement « propre » ou encore quelques arrangements de dernière minute.

Le G77 plus la Chine, qui avait porté les exigences des pays du Sud à Copenhague s’est retrouvé plutôt aphone. Les pressions pour la signature de « l’accord » de Copenhague et les marchandages qui les ont accompagnées (voir Wikileaks), menacent l’accord fragile entre pays émergents, pays les moins développés, États des petites îles et pays refusant cet accord - signé actuellement par 139 pays plus l’Union européenne sur les 193 de la COP-. La Chine, qui enchaînait ses conférences de presse à Copenhague, est restée publiquement silencieuse. Son annonce d’engagement sur des objectifs contraignants pour 2020 enlève des arguments à ceux qui refusent le protocole de Kyoto au prétexte que la contrainte s’applique aux seuls pays industriels. Le Brésil, qui vient de voter une loi remettant en cause ses avancées précédentes en matière de déforestation, enchaîne des conférences de presse pour ne rien dire. Autant dire que le résultat final va dépendre de l’attitude de ces pays regroupés dans le BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine) : pour des motifs divers, ils exigent une seconde période d’engagement sous le protocole de Kyoto.

Les mouvements sociaux présents ici dans l’espace mexicain du « Dialogo climatico » ou dans celui de la Via Campesina ou du Klimaforum expriment leur refus d’un accord passé au dessus des peuples. Ils rendent visibles des alternatives concrètes qui nécessiteraient, pour s’étendre, un véritable soutien des États et des instances internationales.

Après Copenhague, au delà du piteux résultat obtenu, le processus onusien a été menacé. Les Nations unies sont pourtant la seule arène dans laquelle les pays les plus faibles peuvent faire entendre leur voix. À Cancún, ce processus n’a pas été enterré. Mais avant le prochain sommet à Durban en 2011, l’étape du G20 en France, un mois avant le sommet onusien, sera déterminante. Le changement climatique est à son ordre du jour en lien avec la régulation financière et ce G8 élargi se proclamerait bien volontiers nouveau directoire de la « gouvernance climatique ». Nous aurons à manifester le plus massivement possible pour empêcher que le G20 ne se substitue à la convention des Nations unies sur le changement climatique.

Attac France, Cancún le 9 décembre 2010

 

Les commentaires sont fermés.