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Henri Emmanuelli : "Le FMI et les banques centrales n'ont pas rempli leur rôle"

La commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les mécanismes de spéculation affectant le fonctionnement de l'économie, constituée au lendemain de la crise grecque, a rendu son rapport mardi 21 décembre. Dans un entretien auMonde, son président, Henri Emmanuelli, député (PS) des Landes, se dit "stupéfait par l'ampleur de la bulle financière".

"Les liquidités en circulation représentent près de douze fois le produit intérieur brut (PIB) mondial, souligne-t-il. Cela représente 700 000 milliards d'euros."

L'ancien président de la commission des finances reproche aux organisations financières internationales, "que ce soit le Fonds monétaire international (FMI) ou les banques centrales", de s'être tu sur ce phénomène.

"Rapport après rapport, ils nous répétaient qu'il n'y avait pas de danger puisqu'ils surveillaient la masse salariale et que, par conséquent, il n'y avait pas de risque d'inflation, souligne M. Emmanuelli. En revanche, ils ont oublié de nous dire que les liquidités, depuis 2004, croissaient d'environ 15 % par an. Je considère qu'ils n'ont pas rempli leur rôle."

"ÉCONOMIE DE CASINO"

Pointant les dangers d'une "économie de casino", la commission d'enquête formule 34 propositions pour assurer une plus grande transparence des marchés, un meilleur encadrement des acteurs financiers et "éviter une nouvelle débâcle financière".

Elle prône une interdiction de mécanismes financiers permettant aux spéculateurs de ne courir aucun risque, tels que les contrats d'échange sur défaut (CDS) ou les ventes à terme "nus", ou encore le high frequency trading (HFT), la passation d'ordres par ordinateurs – jusqu'à 2 millions d'ordres en une minute –, impossibles à contrôler.

La commission propose de responsabiliser les agences de notation et les établissements bancaires, souhaitant que la responsabilité des membres des conseils d'administration puisse être engagée "en cas de manquement à leurs obligations et de mauvaise gestion".

La commission considère que les Etats européens doivent mettre en place une"surveillance multilatérale " de leurs politiques économiques respectives et de leur mise en œuvre.

Patrick Roger, Le Monde du 21 décembre 2010

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