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Avec les peuples portugais et européens : non au "Pacte pour l'euro"

 

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Mis sous pression par d’importantes mobilisations populaires, les députés portugais ont rejeté le nouveau (et quatrième !) plan d'austérité présenté par le premier ministre Socrates, qui a dû démissionner. Cette crise illustre l'impasse dans laquelle s'enfonce l'Union européenne avec ses politiques d'austérité forcenée destinées à "rassurer les marchés financiers". Les chefs d’État et de gouvernement européens ont pourtant entériné aujourd'hui 25 mars le « Pacte pour l’euro », qui aggrave les contraintes communautaires sur les politiques budgétaires, sociales et salariales en Europe au mépris du débat et des procédures démocratiques.

Ainsi, les budgets publics des pays européens seront soumis au contrôle préalable de la Commission. Gare aux gouvernements qui hésitent à réduire l’emploi public, la protection sociale, les services publics, les salaires. Gare à ceux qui ne « flexibilisent » pas leur marché du travail ou qui ne réduisent pas la fiscalité sur les revenu des capitaux.

Alors que les syndicats européens ont manifesté hier contre ces mesures, les lobbies industriels européens, tel BusinessEurope, applaudissent des deux mains et "ne comprennent pas l'hostilité envers ce Pacte". Mais leur victoire pourrait être plus difficile que prévu. La réaction du Parlement portugais rappelle à la dure réalité : il existe encore en Europe des instances démocratiques qui doivent rendre compte à la population, et non aux seuls spéculateurs.

Le Portugal pourrait payer le prix fort pour son refus d’un quatrième plan d’austérité : l’agence de notation Standard & Poor’s vient de dégrader sa note. Les taux d'intérêt sur la dette portugaise, qui approchent déjà 8%, risquent d'augmenter encore, obligeant le Portugal à accepter la « solidarité » européenne, assortie d’un plan d’ajustement structurel drastique décidé entre l’UE et le FMI.

L’heure n’est pourtant pas à la résignation : les mobilisations populaires se multiplient, au Portugal – avec l'inédite marche des précaires («Geracao rasca») – comme dans de nombreux pays européens, pour s’opposer à cette « gouvernance économique » qui pousse jusqu’à l’absurde les politiques néolibérales menées en Europe depuis des décennies. Les syndicats européens se mobilisent : après la manifestation du 24 mars avec 20 000 personnes à Bruxelles, une nouvelle manifestation européenne est prévue le 9 avril à Budapest.

Attac France se mobilise aussi dans cette contre-offensive populaire européenne. Nombre de comités locaux s’associent au « Tour de France des économistes atterrés » afin de faire connaître les enjeux et les dangers du Pacte pour l’euro. D’autres initiatives et mobilisations suivront afin de mettre en avant de véritables alternatives pour une autre Europe.

Attac France, le 25 mars 2011

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