Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LETTRE D'INFO N°1 : DURBAN 28 novembre au 09 décembre 2012

Blog La bascule de Durban
La bascule de Durban est un blog contributif qui permet à différentes ONG de publier leurs impressions sur les coulisses du sommet climatique de Durban. Pour l'heure, les pays du monde entier n'arrivent pas à se mettre d'accord sur les efforts à fournir pour limiter le réchauffement à 2°C maximum. Durban est une bascule: soit la diplomatie peut sauver le climat, soit le climat continue de s'emballer au cours du XXIème siècle. 

Le lobby industriel ou la face cachée de la «société civile»
Par Geneviève Azam, ATTAC-France

La société civile est invitée à Durban pour les négociations climatiques des Nations unies. Gage dʼun processus démocratique? Qui est la société civile?

On pense alors immédiatement aux ONG environnementales. Parmi elles, celles qui privilégient le lobbying auprès des délégations gouvernementales regroupées dans Climate action network (CAN) et celles qui font le lien avec les mouvements sociaux, dans le réseau Climate Justice Now! (CJN).

Mais la face cachée de la société civile est celle constituée des lobbies de lʼindustrie et de la finance, qui sont présents dans les délégations gouvernementales, au même titre que les ONG précédentes, depuis le début du processus en 1995 et de manière très renforcée depuis trois ans. À Davos, en janvier 1999, Kofi Annan, Secrétaire Général des Nations Unies, a proposé au monde des affaires le Global Compact, un code de bonne conduite adressé au monde de lʼentreprise, soutenu par de nombreuses firmes transnationales, désormais parées du drapeau bleu des Nations unies. Une confusion dangereuse et potentiellement mortelle entre une institution politique internationale, censée représenter «les peuples du monde» et lʼoligarchie économique. Eskom, entreprise dʼélectricité dʼAfrique du Sud, pollueuse sʼil en est et maître dʼoeuvre dʼune des plus grandes centrales à charbon, fait ainsi partie de la délégation officielle sud africaine! Le World Business Council for Sustainable Development, lobby le plus actif dans les négociations, représente 200 entreprises transnationales, avec un chiffre dʼaffaires de plus de 7000 milliards de dollars quand quelques maigres millions sont sur la table pour alimenter le Fonds vert! Sa cible: empêcher tout traité contraignant pour les entreprises.

Une autre ONG du business, the International trading association (IETA), sʼassure que les marchés financiers gardent la maîtrise de la politique climatique.

Alors, pour que Durban ne soit pas la conférence des pollueurs, le mot dʼordre Occupy Cop17! se répand sur Durban. À suivre.

Les pays vulnérables vont-ils occuper et bloquer la COP de Durban?

Par Maxime Combes, membre de l'Aitec et d'Attac, engagé dans le cadre du projet Echo des Alternatives

L'avertissement est sévère. Il vient de l'ancien président Costa-ricain, Jose Maria Figueres, qui n'est autre que le frère de Christiana Figueres, actuelle secrétaire exécutive des négociations climat. Pour lui, face à l'inertie des négociations, il y a «sans doute besoin d'un Occupy Durban», reprenant là l'imaginaire d'Occupy Wall Street et des mouvements des indignés. Il annonce même que cela pourrait se matérialiser par «un sit-in des délégations des pays les plus touchés par les dérèglements climatiques».

Il poursuit en affirmant que «nous avons besoin d'une expression de solidarité des délégations des pays les plus touchés par les dérèglements climatiques qui vont d'une réunion à l'autre sans obtenir des réponses». Pourquoi une telle sortie exprimant une frustration grandissante? Le 20 novembre, le Guardian annonçait que «les pays riches abandonnaient toute idée d'un nouveau traité avant 2020». Les négociateurs de ces pays admettent aujourd'hui en privé qu'aucun accord mondial sur le climat ne pourra être obtenu avant 2016, et que dans ce cas, il n'entrerait pas en vigueur avant 2020.  Selon le Guardian, «l'Union européenne, le Japon, les Etats-Unis et les autres pays riches sont désormais tous unis pour repousser un nouvel accord».

L'alliance des petits Etats insulaires considèrent que cette proposition est «imprudente et irresponsable». Les Etats africains sont furieux. Même l'Agence Internationale de l'Energie considère qu'il n'est pas possible d'attendre 2020 si l'on veut réellement éviter que la température globale augmente de plus de 2°C d'ici la fin du siècle.

Au moment où le protocole de Kyoto risque d'être abandonné en rase campagne, ou tout du moins vidé de sa substance, ie sans nouvelle période d'engagements (voir ici), les pays du Sud vont-ils bloquer les négociations en occupant la COP? A minima, ils pourraient rejoindre les activistes pour la justice climatique qui eux ont déjà pris rendez-vous pour un Occupycop17 à l'extérieur de la conférence!

À suivre également :
http://www.climate-justice-now.org/
http://alter-echos.org/justice-climatique/
http://www.c17.org.za/

Les commentaires sont fermés.