Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les Possibles, Automne 2013 N° 1 - Revue trimestrielle d'Attac France

Logo Attac.jpgÉditorial : La promesse des biens communs

par Jean-Marie Harribey

Pour toutes celles et tous ceux qui nous ont accompagnés depuis le début de la préparation du premier numéro de cette revue, qui nous ont rejoints ou qui nous rejoindront – nous l’espérons – par la suite, nous transcrivons ci-après de larges extraits de l’appel à création que nous avions lancé au printemps dernier et qui introduisait le dernier numéro de la Lettre du Conseil scientifique, à laquelle cette nouvelle revue est appelée à succéder. Cet appel indique le sens du projet que nous mettons en œuvre, dont l’ouverture permanente que nous souhaitons lui donner sera un critère de sa réussite. Nous le complétons en présentant le contenu thématique de ce premier numéro, qui a été conçu en lien avec une actualité faite de remises en cause des acquis sociaux, de renoncement à tout changement véritable de la part des gouvernements des pays européens, et notamment du gouvernement français, dans un contexte de crise sociale et écologique chaque jour plus dangereuse.

Pendant que les politiques restent immuables, engoncées qu’elles sont dans la défense des intérêts d’une classe de privilégiés, le monde change. Il change d’abord sous l’influence de la logique propre au capitalisme aujourd’hui mondialisé et conduit par des puissances financières qui ont porté l’exigence de rentabilité du capital jusqu’à un point inégalé. Restructuration permanente du capital financier et renforcement de l’exploitation de la force de travail sont alors les deux faces d’une même réalité : celle qui structure l’organisation du travail, le mode de production des richesses et leur répartition. Le monde change aussi parce que le foisonnement de nouvelles techniques laisse entrevoir la possibilité de manipulations biologiques et génétiques susceptibles de faire franchir une marche de plus à la fuite en avant productiviste et scientiste, malgré les dangers déjà avérés d’un mode de développement économique fondé sur l’utilisation massive de ressources rares, dont les limites apparaissent aujourd’hui. Peu à peu, se dévoile l’illusion que l’humanité aurait du temps pour s’adapter aux bouleversements provoqués par le réchauffement climatique : celui-ci risque de se produire beaucoup plus vite que prévu, dans un emballement de réactions en chaîne. Dans le même temps, des promesses fortes de l’idéologie capitaliste, comme l’épanouissement personnel et la démocratie, révèlent de manière de plus en plus patente leurs contradictions avec la logique généralisée du profit. Ainsi, le déploiement mondial du capital contribue à produire de plus en plus des subjectivités frustrées et blessées, tandis que les bien relatifs acquis démocratiques reculent là où des luttes sociales et politiques les avaient inscrits hier. Le monde se transforme enfin parce que les rapports de force géopolitiques se modifient rapidement, et cela d’autant plus que la crise du système exacerbe les tensions inhérentes à un marché livré au jeu de la concurrence prétendument non faussée.

La suite de cet édito et les articles à l'adresse : http://www.france.attac.org/cs/newsletter/les-possibles-no-01-automne-2013

Les commentaires sont fermés.