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  • Les médias et la crise

    rubon1.jpgAllez faire un tour sur le site d'Attac France, dans Spéculand, dédié à "la crise".

    Vidéo de l’intervention de Frédéric Lordon : http://speculand.com/Les-medias-et-la-crise

     (Jeudi d’Acrimed - le 5 février 2009)

  • Des milliards pour les riches, des miettes pour les pauvres

     

    rubon1.jpgÀ l’issue de sa rencontre avec les syndicats, le Président Sarkozy n’a fourni aucune réponse aux attentes de la population.

    Pire, il a choisi de poursuivre sa politique, en la mâtinant de quelques mesures destinées à en dissimuler les effets les plus graves. 
    - Il ne remet pas en cause les cadeaux fiscaux faits aux privilégiés. 
    - Il continue d’aider banques et entreprises sans aucune contrepartie en termes de choix d’investissement, de priorités, alors qu’il se gargarise de protection des plus faibles et de développement durable. 
    - Il saupoudre quelques aides pour les victimes du chômage partiel, mais sans envisager la moindre politique en faveur de l’emploi. 
    - Il invente la catégorie de la classe moyenne inférieure pour désigner la fraction de plus en plus importante du salariat payée au SMIC ou autour du SMIC, sans qu’il soit question d’augmenter celui-ci. 
    - Il entend parachever ses contre-réformes qui démantèlent les services publics, notamment de l’enseignement et de la recherche, en sacrifiant toujours davantage de postes de fonctionnaires, désignés comme improductifs et bloquant le dynamisme de l’économie. C’est la meilleure façon de faire oublier les vrais fautifs de la crise. 
    - Renouant avec les heures sombres du colonialisme, il laisse se dégrader une situation sociale dramatique en Guadeloupe et en Martinique, révélant ainsi un profond mépris à l’égard des populations les plus humbles.

    L’association Attac dénonce cette politique en trompe-l’œil, au service d’un système capitaliste incapable de répondre aux besoins humains, et dont les responsables affichent avec une belle arrogance la volonté de ne rien changer, à l’instar du Medef. Attac rappelle l’urgence à répartir les richesses de manière équitable, grâce à un revenu minimum décent pour tous, à un revenu maximum, à des services publics de qualité accessibles à tous, à une politique économique préparant un avenir non productiviste. La crise est majeure mais elle n’arrive pas par hasard. Elle résulte de la logique financière et de politiques menées depuis trois décennies auxquelles il faut mettre un terme, en France, en Europe et dans le monde. Plus que jamais l’heure est à la mobilisation : ici le 19 mars, partout ailleurs le 28 mars lors du prochain G20, peut-être avant et sûrement après.

     

  • La règle des « trois tiers » : attention danger

    logo_attac.gifOn n’a pas assez fait attention à la dangerosité du nouveau slogan de Sarkozy avancé dans son émission de propagande du 5 février : « le partage des profits en trois tiers : salariés, actionnaires et investissement ». On passera vite sur le fait que Sarkozy et nombre de commentateurs le lendemain confondent souvent valeur ajoutée et profit. À la racine de cette confusion figure la croyance que le capital est fécond. Ainsi, Pierre-Antoine Delhommais, nouvel économiste libéral en chef au journal Le Monde, écrit-il (7 février 2009) : « Deux facteurs contribuent à la création de valeur ajoutée dans l’entreprise : le capital et le travail. » On recommande à cet éditorialiste, s’il s’obstine à ne pas lire une seule ligne de l’économie politique et de Marx en particulier, de lire au moins les deux premiers alinéas de la page 223 (éditions Payot, 1969) de la Théorie générale de Keynes. Mais, pour aujourd’hui, l’essentiel sera ailleurs.

    L’entreprise Total a annoncé un profit record pour 2008 de 13,9 milliards d’euros, et les entreprises cotées dans le CAC 40 ont versé l’an dernier 54,2 milliards d’euros à leurs actionnaires (43 de dividendes et 11,2 de rachats d’actions) (Les Échos, 13 février 2009).

    Aussitôt, des voix s’élèvent pour prendre Sarkozy au mot et demander qu’on applique son nouveau slogan du partage du profit en trois tiers. C’est un piège grossier. Parce que ces profits records sont dus essentiellement à une gigantesque ponction sur la collectivité et pas seulement sur les salariés des dites sociétés. Et cela par plusieurs mécanismes.

    Le premier est tout simple. Total, ainsi que toutes les « majors », ont profité de la flambée du prix du pétrole pendant le premier semestre 2008. Cette flambée s’est traduite par un prélèvement en hausse brutale sur tous les utilisateurs de pétrole. Un autre mécanisme est celui du fonctionnement classique du capitalisme : les positions dominantes sur le marché se traduisent par la fixation de prix qui n’ont plus de rapport direct avec les coûts de production individuels de chaque entreprise, mais intègrent une part de réallocation de la richesse globale par le biais d’une tendance à la péréquation du taux de profit entre les capitalistes qui se partagent la plus-value au prorata de leur capital engagé.

    Tout cela doit nous amener à revendiquer non pas une répartition du profit selon le slogan de Sarkozy, mais une répartition de la valeur ajoutée pour l’ensemble de la collectivité : diminution drastique des dividendes, augmentation des salaires (d’abord des plus faibles), diminution du temps de travail de tous et augmentation de la part de richesse qui sera socialisée pour payer les services non marchands et assurer la protection sociale.

    La RTT [1] est l’exemple qui permet peut-être de mieux comprendre l’ensemble des problèmes soulevés. Rappelons-nous que l’un des arguments ressassés par le Medef et la droite contre les 35 heures était qu’on ne pouvait appliquer la même règle à tous les travailleurs. Eh bien, si ! En refusant que les gains de productivité soient accaparés par les actionnaires bien sûr, mais aussi par les seuls salariés des entreprises où le marché les fait apparaître de manière trompeuse dans telle ou telle grande entreprise, et en les répartissant au contraire sur tous les travailleurs, on prend à revers le capitalisme en oeuvrant pour une péréquation « sociale » des gains de productivité, et donc finalement de la valeur ajoutée.

    [1] Réduction du temps de travail

  • Les paradis fiscaux, agents de la crise financière

    logo_attac.gifLa crise financière mondiale est née aux États-Unis en 2006-2007. Assez rapidement, elle s’est complétée d’une crise bancaire et d’une crise de disponibilité des liquidités ; elle a percuté les budgets publics de nombreux États et a accru une crise économique et une crise sociale déjà bien installées. Face aux milliards de dollars, de livres sterling et d’euros ouverts soudainement aux banques pour « sauver les économies des épargnants » (sic), des responsables politiques ont utilisé le discours qu’ils tiennent après chaque catastrophe : « Plus jamais ça ! » Parmi celles et ceux qui, pendant des années, ont participé aux dérégulations et à la libéralisation totale de la finance, on a entendu des rodomontades contre les patrons voyous et aussi contre le « scandale des paradis fiscaux ». Mais aucune mesure concrète sérieuse n’a encore été prise pour venir crédibiliser ces discours.

    Pour celles et ceux qui veulent essayer de comprendre pour agir, il est plus particulièrement utile de mesurer la place réellement tenue par les paradis fiscaux dans la naissance et l’extension de la crise financière comme dans le développement et l’approfondissement des crises économiques et sociales.

     

    La suite de cet article sur le site d'Attac France : http://www.france.attac.org/spip.php?article9551

  • “Pièces à conviction” spécial uranium

    “Pièces à conviction” spécial uranium (Télérama du 3 février 2009)

    Pour Areva, la meilleure défense, c'est l'attaque !


    Le titre du prochain numéro de “Pièces à convictions”, que diffuse le 11 février France 3, fait peur. 

    Et pas qu'aux téléspectateurs : le 29 janvier, Areva a décidé de saisir le CSA, alors que le groupe spécialisé dans le nucléaire n'a vu aucun reportage. Mais il n'a aucune chance d'empêcher la diffusion de l'émission.

    Sensible sur la question des déchets d'uranium, Areva ? Ce n'est une surprise pour personne. A France 3, on dit avoir senti la « fébrilité » du groupe - qui, pour l'heure, n'a pas daigné nous répondre - dès les premiers contacts établis par la rédaction de Pièces à conviction. Des personnalités sollicitées pour intervenir sur le plateau d'Élise Lucet (parmi lesquelles le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo), seule Anne Lauvergeon, PDG d'Areva, a décliné, pour cause officielle d'emploi du temps surchargé, laissant le soin à son porte-parole, Jacques-Emmanuel Saulnier, d'honorer l'invitation.

    Plus surprenante, en revanche, est la promptitude du groupe à agiter le chiffon rouge du CSA... d'autant que l'autorité n'a pas, selon ses propres mots, « rôle de censeur » et n'est pas habilitée à s'opposer à la diffusion d'une émission en amont. « Nous n'avons pu qu'enregistrer la saisine émise par Areva. Le CSA n'a pas vocation à réagir à un programme avant sa diffusion; nous ne pouvons éventuellement intervenir qu'après la diffusion », explique-t-on à l'instance de régulation.

    Se fondant uniquement sur une dépêche de l'AFP, qui évoquait « la thèse (...) du scandale de la France contaminée par les déchets radioactifs, résidus des mines d'uranium », Areva semble donc avoir foncé bille en tête vers une procédure qui s'avère dans les faits impossible à mettre en œuvre. Dans un communiqué, le groupe estimait « pour le moins surprenant, voire contraire à la déontologie, que son point de vue soit présupposé et rendu public avant même qu'il ne se soit exprimé ». En clair, Areva a la désagréable sensation que les dés sont pipés. C'est là, tout de même, qu'il convient de rappeler que les extraits qu'ont pu visionner les journalistes (dont celui de l'AFP) n'étaient qu'à l'état de projet ou en cours de montage, et que certaines séquences, dont l'interview du porte-parole d'Areva, n'étaient pas encore tournées.

    Réagissant à son tour par l'AFP, le rédacteur en chef de l'émission, Lionel de Coninck, a réfuté ces accusations de « présupposition », en indiquant que le reportage relayait « ce que dit Areva depuis des dizaines d'années sur le sujet ». C'est-à-dire un discours qui se veut rassurant sur la question de la possible nocivité des quelques millions de tonnes de déchets d'uranium dispersés sur le territoire français depuis plusieurs décennies.Des millions de tonnes de résidus radioactifs abandonnés à moins de six pieds sous terre, c'est vrai que ça invite à l'optimisme…
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    Émilie Gavoille