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  • Treize sociétés recevant des milliards de dollars…

     

    rubon1.jpg dans le cadre du plan de relance de l'administration de Barack Obama doivent au total plus de 220 millions de dollars (161 millions d'euros) d'impôts à l'Etat américain, a annoncé jeudi un élu du Congrès.

    John Lewis, président de la sous-commission de la Chambre des représentants supervisant le plan de relance, a précisé que deux de ces firmes devaient plus de 100 millions de dollars (73 millions d'euros) chacune. "C'est honteux", a déclaré John Lewis, représentant démocrate de Géorgie. "Nous allons aller au fond des choses pour savoir ce qui se passe".

    La sous-commission a découvert les irrégularités en examinant les documents fiscaux de 23 des sociétés qui reçoivent le plus d'argent dans le cadre du plan de relance, a expliqué M. Lewis en ouvrant une séance de la sous-commission consacrée à cette affaire. "Si nous regardons les 470 récipiendaires, combien devront-ils?", s'est-il interrogé.

    La sous-commission a indiqué que la loi lui interdisait de révéler le nom des firmes incriminées. Elle a en revanche expliqué qu'une de ces sociétés devait près de 113 millions de dollars (82 millions d'euros) d'arriérés d'impôts fédéraux datant de 2005 et de 2006. Une autre doit près de 102 millions de dollars (74 millions d'euros) datant d'avant 2004.

    John Lewis a expliqué que les banques et autres sociétés qui bénéficient du plan avaient dû signer des contrats stipulant qu'ils étaient à jour dans leurs obligations fiscales. Mais le département du Trésor s'est contenté de ces contrats et ne leur a pas demandé de fournir leurs bilans fiscaux, a-t-il précisé.

    Neil Barofsky, inspecteur général du programme gouvernemental chargé de gérer les actifs toxiques des firmes américaines, a déclaré lors de cette audition que la signature en toute connaissance de cause par un responsable d'une entreprise d'un faux contrat "serait potentiellement un crime". "Ils doivent être poursuivis", a-t-il affirmé.

    Ces révélations ne devraient pas manquer de provoquer l'indignation au Congrès, où la Chambre des représentants devait se prononcer jeudi sur un texte taxant lourdement les bonus des employés travaillant pour des entreprises qui ont reçu de l'argent public dans le cadre du plan de relance. Plus de 300 milliards de dollars (220 milliards d'euros) ont déjà été versés à des entreprises privées via le plan de relance.

    Selon le représentant Artur Davis, le public va demander pourquoi "on ne peut même pas nommer des grandes sociétés qui touchent les dollars des contribuables et font de fausses déclarations, encore moins les contraindre à rembourser l'argent, encore moins les poursuivre".

    Associated Press, 19/03/2009 

     

  • La guerre des idées

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    http://www.monde-diplomatique.fr/mav/104/BONELLI/16958

  • La crise !

    A vous mettre entre les oreilles…

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  • Les bonus de l'assureur AIG choquent Washington

     

    sortons-casino.gifLe géant américain de l'assurance AIG s'apprêtait dimanche 15 mars à verser quelque 165 millions de dollars de primes aux responsables de ses activités financières, ceux-là même qui furent à l'origine de ses pertes historiques de 99,3 milliards de dollars l'an dernier, a souligné le New York Times samedi.

    Ces bonus, qui s'ajoutent à ceux versés au sein d'autres entités du groupe, sont destinés aux cadres de la filiale londonienne AIG Financial Products, qui ont provoqué la chute, puis la nationalisation de l'ancien numéro un mondial de l'assurance, en ayant souscrit des contrats protégeant les investisseurs contre le risque de non-remboursement d'investissements à risque. Certaines primes ne dépassent pas 1 000 dollars mais sept responsables devraient recevoir plus de 3 millions de dollars de primes, selon le New York Times.

    Le secrétaire au Trésor Timothy Geithner s'est plaint de cette situation dans une lettre au président d'AIG Edward Liddy, nommé par le gouvernement en septembre après la quasi-faillite du groupe. D'autant qu'AIG a reçu au total 180 milliards de dollars d'aides de l'Etat. M. Liddy, tout en reconnaissant que le versement de ces primes était "de mauvais goût et difficile à recommander", a souligné qu'il ne pouvait pas légalement déroger à ces engagements, pris avant la chute du groupe. L'intervention ministérielle devrait toutefois permettre de revoir d'autres bonus. Et le salaire des 25 plus hauts responsables de la filiale passera à 1 $ pour le reste de l'année 2009, a précisé AIG. Un responsable du Trésor a indiqué au quotidien new-yorkais qu'il continuera néanmoins de négocier avec AIG pour faire baisser les primes et chercher à recouvrer les fonds par d'autres mécanismes.

     

    AFP et Reuters, 15/03/2009

  • Derrière le G20, c'est toujours le G8 qui est à la parade !

     

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    Le G20 va se réunir le 2 avril à Londres pour discuter de notre sort et de celui du monde. Pourra-t-il sauver la planète des effets de la crise ? Ce n’est pas vraiment à son ordre du jour. On se serait attendu à ce qu’il s’occupe, par exemple, de la redistribution des richesses, des taxes sur les transactions financières et des écotaxes sur le CO2, des normes sociales. Il va surtout discuter de la crise financière, un peu de la crise économique et probablement de la crise monétaire. Il va renvoyer les questions commerciales à l’OMC et les questions environnementales à la rencontre de Copenhague.

    Dans la préparation de Londres, les pays du G20 se partagent en trois groupes. Les uns, plutôt anglo-saxons, derrière la Grande Bretagne, pensent qu’il ne faut discuter que des programmes de relance et que la refondation du système international n’est pas prioritaire. Il est donc urgent d’attendre et de pas heurterplus que nécessaire, les grands intérêts. Le néolibéralisme est suspendu, mais il reste la référence. La position des Etats-Unis va plutôt dans ce sens, bien que la nouvelle administration, qui n’est pas encore complète, peut réserver des surprises. Les conseillers d’Obama font dire que ce G20 arrive trop tôt.

    Les autres, plutôt des européens du continent, tiennent, au moins en paroles, pour la régulation et la réforme du système international. Ils proposent une liste noire renforcée des paradis fiscaux et judiciaires. Mais la France qui se veut là dessus en pointe, du moins dans ses déclarations, s’est bien gardée de conditionner son aide aux banques à l’arrêt de ces pratiques. Contrairement à l‘administration états-unienne qui s’est attaquée au secret bancaire suisse. La recapitalisation du FMI qui coûtera quelques centaines de milliards ne se traduira même pas par une réforme consistante de cette institution. Même la double majorité, complétant les votes en capital par une prise en compte du nombre de pays, est passée aux oubliettes.

    Les troisièmes, les pays émergents, nouveaux invités à la table, indiquent, à juste titre, qu’ils ne sont pas responsables de la crise et que les pays du G8 n’ont qu’à assumer les mesures nécessaires. Ils sont soucieux que ces mesures ne viennent pas assécher leurs économies.

    Ce G20 est certes plus présentable que le G8 puisque les 20 pays représentent les deux-tiers de la population mondiale. Pour autant, en tant que directoire autoproclamé, il reste illégitime. Et son évolution depuis sa création en 1999 n’est pas convaincante. Elle rappelle qu’en 1977, le précurseur du G8 avait créé la crise de la dette en appelant les pays pétroliers à recycler les pétrodollars et les banques à leur prêter sans trop regarder. Il avait ainsi cassé le front des pays du Sud construit à Bandoeng, en ralliant les pétroliers contre les plus pauvres. Il tente aujourd’hui le même coup avec les pays émergents. Et leur suivisme dans les propositions mises au point par les occidentaux laisse craindre le pire. Le G20 est pour l’instant un camouflage du G8, qui reste toujours aussi illégitime.

    En fait, c’est toujours le G8 qui est à la parade. Plutôt le G7 d’ailleurs, la Russie ne faisant toujours pas pleinement partie de la famille. Pour les autres, prompts à mettre en avant leurs valeurs communes, ils ont beau se présenter comme le club des démocraties industrielles ; c’est l’étiquette des plus riches qui leur colle toujours à la peau. C’est leur position dominante, appuyée sur la suprématie militaire qui les unit dans la prétention à décider pour le monde. Ce qu’ils ont en commun, c’est leur passé, non vraiment dépassé, de puissances coloniales. Les pays pauvres et les pauvres des pays riches ne font pas partie de leurs préoccupations.

    Il reste donc les Nations Unies ! Certes contestables, et malgré tous leurs défauts, les Nations Unies, même sans attendre une indispensable réforme radicale, restent supérieures à tous les directoires.

    Gustave Massiah, militant altermondialiste, mars 2009