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  • Partage de la valeur ajoutée ou comment noyer le poisson ?

    rubon1.jpgEn réponse à une commande du président de la République, M. Jean-Philippe Cotis, directeur de l’INSEE, s’apprête à rendre public un rapport sur le partage de la valeur ajoutée et l’affectation des profits. La presse a fait état d’un résumé de ce rapport dont les conclusions sont pour le moins surprenantes.
    En premier lieu, le rapport affirme qu’en longue période le partage de la valeur ajoutée en France est stable, au motif que la part des salaires au sein des sociétés non financières est au même niveau de 65% qu’en 1950, au sortir de la guerre ! Curieux point de comparaison. En effet, entre temps, cette part avait franchi deux paliers. Le premier, sous l’effet du développement économique, avait porté cette part à 69,5% en 1973, et le second à 75% en 1982. Si l’on prend le point de comparaison à l’issue de la période des Trente Glorieuses pour laisser de côté le pic consécutif aux difficultés du capitalisme des années 1970, la perte est de quatre points et demi et de près de six points si l’on prend en compte l’ensemble de l’économie. Et le rapport Cotis remarque une étonnante stabilité depuis le début de la décennie 1990. Il est au contraire assez logique que, après une chute aussi forte, les choses n’aient pas encore empiré.

    En revanche, il est assez stupéfiant que le rapport Cotis fasse un silence complet sur l’inanité de la proposition de Nicolas Sarkozy de répartir les profits en trois tiers : pour l’investissement, pour les actionnaires et pour les salariés.

    Après trois décennies de politiques néolibérales, les profits sont aujourd’hui répartis de la manière suivante : 57% pour l’investissement, 36% pour les revenus du capital, 7% pour l’épargne salariale. Entre 1993 et 2007, les seuls dividendes sont passés de 7 à 16% de l’excédent brut d’exploitation des entreprises. Que signifierait une répartition des profits en trois tiers ? Une baisse de 24 points des sommes consacrées aux investissements (ramenés de 57 à 33% des profits). Autant dire, une catastrophe économique. La proposition du président de la République n’a donc strictement aucun sens, sinon pour noyer le poisson.

    Sans le dire, le rapport Cotis confirme donc a contrario qu’il serait possible, sans toucher à l’investissement, de transférer une part important de la valeur ajoutée des revenus du capital vers ceux du travail. À titre illustratif, les profits représentent environ un tiers de la valeur ajoutée. Une division par trois des revenus du capital dans le total des profits ramènerait leur part à 12% et permettrait d’augmenter la masse salariale d’environ 8 points de valeur ajoutée.

    Depuis onze ans, Attac France critique l’évolution du partage des revenus en France et dans le monde qui connaît une tendance similaire comme le reconnaissent le FMI et l’OCDE. C’est cette tendance qui marque l’impasse du modèle néolibéral et qui en explique largement la crise actuelle. C’est cette tendance qui empêche la satisfaction des besoins sociaux les plus criants et qui conduit au délabrement de la protection sociale. C’est à cette tendance qu’il faut mettre un terme pour sortir de la crise globale. []

    Attac France, Montreuil, le 7 mai 2009

    Notes

    [] Voir Attac, Sortir de la crise globale, Vers un monde solidaire et écologique, Paris, La Découverte, 2009.

  • Les naufragés du crédit affluent avec la récession

    Jamais, la Banque de France (BdF) n’avait connu un pareil emballement du surendettement. Selon le dernier bilan des commissions de surendettement - que Libération s’est procuré -, le nombre de dossiers déposés à la Banque de France a franchi à deux reprises la barre des 20 000 ménages en févier et en mars. Du jamais-vu. Les 21 747 dossiers déposés en mars 2009, représentent une progression de 30 % par rapport à mars 2008. Sur le premier trimestre, les 58 188 dossiers traduisent une poussée de fièvre de plus de 16 %.

    Flambée. «Depuis quatre mois, cela s’est accéléré», témoigne Bernard Lefèvre, qui siège pour l’UFC-Que choisir dans la commission de surendettement du Puy-de-Dôme, où il assiste les ménages étouffés par les dettes. «Dans ma région, on ne voit pas encore de plans sociaux, mais on assiste à des fins de contrats d’intérim ou à des plans de chômage partiels.» Couplé à l’«utilisation à tort et à travers du crédit revolving», son département a connu un bond de 14 % de surendettement au premier trimestre«le pire est à venir». Dans ce département rural, la déconfiture de la Camif, à l’été 2008, n’a pas fait encore pleinement sentir ses effets : «Les salariés sont encore en reconversion». S’y ajoute la menace de fermeture d’Heuliez à Cerizay, l’équipementier automobile, et son millier d’emplois sur la sellette. «Et au moins autant de salariés sont impactés chez les sous-traitants !» Déjà, le département connaît une flambée de 20 % de dossiers depuis janvier.

    Dérapage. La Banque de France s’alarme déjà de l’afflux de dossiers. Et redoute que cela rende acrobatique la tenue des délais pour l’examen des cas. Du coup, la BdF explique à ses interlocuteurs locaux qu’elle réfléchit à l’embauche d’intérimaires et de CDD pour éviter le dérapage des délais… En nombre suffisant ? Pas sûr. D’autant que Bercy, de son côté, s’apprête à resserrer encore les délais. Christine Lagarde, la ministre de l’Economie, a en effet accordé une - petite - place au surendettement dans sa réforme du crédit à la consommation annoncée pour l’été, afin, dit-elle, de«mieux accompagner les personnes». Elle compte notamment diviser par deux - de six à trois mois - le temps de l’examen préalable du dossier entre son dépôt et la décision de recevabilité. Bercy veut en outre diviser par trois - de dix-huit à six mois - le temps du traitement des dossiers lorsque la Commission préconise un PRP, un Plan de rétablissement personnel. Autrement dit, un effacement des dettes avec la faillite civile.

    En 2008, 33 000 ménages ont été orientés sur cette voie, alors que 188 485 d’entre eux avaient déposé un dossier. Une solution de la dernière chance trop peu explorée, regrette L’UFC-Que Choisir. D’autant qu’il reste encore une ultime haie à franchir : l’effacement des dettes prononcé au final par les tribunaux. «Certains juges, face à des jeunes écrasés par les crédits revolving, et payés au Smic, leur refusent l’effacement des dettes précisément parce qu’ils sont jeunes ! estime Nicole Pérez, des Deux-Sèvres. Et donc que leur situation ne peut être irrémédiablement compromise, puisqu’ils ont toute la vie devant eux.» Or ce motif de «situation irrémédiablement compromise» est requis pour rayer l’ardoise des crédits. Choquée par cette frilosité, l’UFC rappelle l’intention initiale de Jean-Louis Borloo, l’initiateur en 2004 de la réforme sur la faillite personnelle, destinée à donner «une deuxième chance aux accidentés du crédit». Avec la crise, ces accidentés se multiplient : + 3 % en 2008 et probablement une hausse à deux chiffres pour 2009…

    Avec la crise, les crédits revolving sont sur la sellette. Tous les représentants des consommateurs, à l’instar de l’association Cresus, très active en Alsace, pointent le rôle déstabilisateur de ces réserves d’argent prêtées à des taux tutoyant les 20 %, limite supérieure de l’usure.Les victimes ? Locataires le plus souvent, touchant de petits salaires (lire ci-contre). Et que la moindre chute de revenu fait plonger.«Ils tiennent leur budget hors de l’eau grâce aux réserves de crédit que leur accordent sans aucune vérification les établissements de crédit», explique Jean-Louis Kiehl, de Cresus. Jusqu’au jour où cela devient intenable.

    Les établissements financiers profitent-ils de la crise ? Les intéressés évoquent plutôt une «décrue sensible» et récente de leur activité de crédit. La société Laser (maison mère de Cofinoga, Médiatis et d’autres enseignes de crédit), qui réalise 74 % de son activité sur le crédit renouvelable, connaît surtout, dit-elle, «une forte progression des défauts de paiement». Un montant de 219 millions d’euros d’impayés en 2008, contre 165 millions d’euros en 2007. Soit une progression de 33 %. «Nous allons durcir nos règles d’octroi, notamment dans les magasins», a promis Philippe Lemoine, le patron de Laser. Les associations de consommateurs se pincent pour y croire…

    Libération, 05/05/2009

  • Le développement a t'il un avenir ?

    rubon1.jpgÀ la croisée des cheminements critiques qui défrichent les territoires mondiaux du néolibéralisme – OMC, institutions financières internationales, paradis fiscaux, G8, privatisations, etc. –, se pose une question primordiale, mais complexe et controversée : celle du développement.

    Depuis plus de cinquante ans, aussi bien à l’Ouest qu’à l’Est, un type de production et de consommation gaspilleur a été présenté comme la voie unique à emprunter par tous les peuples pour accéder au bien-être social. Or non seulement ce modèle a engendré dans bien des cas des effets pervers d’appauvrissement et d’inégalité, mais tout démontre qu’il n’est absolument pas généralisable, compte tenu des contraintes environnementales : il est à proprement parler insoutenable.

    Alors, quelle conception du développement pour demain ? Convient-il de le déconnecter de l’idée de croissance économique ? Et, si oui, comment ? L’enjeu est considérable : il s’agit, ni plus ni moins, de s’interroger sur nos modes de vie individuels et collectifs, sur la manière dont fonctionnent nos sociétés, et sur l’avenir de la planète.

    Dans cet ouvrage, produit d’une réflexion menée au sein de son Conseil scientifique, Attac ouvre un débat qui ne peut plus être éludé.

     

    Avertissement

    Livre.jpgEn 2004, Attac a publié le livre Le développement a-t-il un avenir ? Pour une société solidaire et économe, aux Éditions Mille et une nuits. Cet ouvrage est aujourd’hui épuisé, malgré trois impressions successives. Attac le met à disposition sur son site internet. Bien qu’il date de cinq ans, il conserve une problématique susceptible d’intéresser tous ceux qui cherchent, théoriquement et pratiquement, à construire un mode de vie soutenable, respectueux des êtres humains et de la biosphère, alternatif au capitalisme et au productivisme. De plus, il entend être l’occasion de poursuivre un débat fécond au sein de l’altermondialisme et même au-delà de celui-ci.

    A télécharger (2,6 Mo) sur : http://www.france.attac.org/spip.php?article9665

     

     

  • Aux Etats-Unis, la plus grosse faillite de l'année

    L'agence fédérale de garantie des dépôts bancaires américaine (FDIC) a annoncé vendredi 1ermai trois nouvelles faillites de banques, dont la plus grande de l'année aux Etats-Unis, celle de la Silverton Bank, de Géorgie, qui contrôle 4,1 milliards de dollars d'actifs.
    Au total, trente-deux banques ont ainsi fait faillite cette année, contre 25 sur l'ensemble de 2008, et seulement trois en 2007.

    La FDIC a indiqué ne pas avoir trouvé de repreneur pour la Silverton Bank, réservée aux professionnels
     et "qui fournissait des services de mise en relation à ses clients, des banques". Les autorités ont donc créé une nouvelle structure qui a repris l'ensemble des actifs et des 3,3 milliards de dollars de dépôts, et doit permettre "aux banques clientes de maintenir les services avec le moins de perturbations possible". Le coût de ce sinistre pour les comptes de la FDIC a été évalué à 1,3 milliard de dollars. Silverton Bank, qui avait son siège à Atlanta mais avait 1 400 banques clientes dans 44 Etats américains, est le sixième établissement de Georgie à faire faillite cette année.

    La seconde faillite annoncée par la FDIC est celle de la 
    Citizens Community Bank, un établissement beaucoup plus petit du New Jersey. Sur ses 45,1 millions de dollars d'actifs, un quart seulement (11,5 millions) seront rachetés par la North Jersey Community Bank, qui a par ailleurs repris ses 43,7 millions de dollars de dépôts. Le coût pour l'agence a été estimé à 18,1 millions de dollars.

    Concernant l'
    America West Bank, basée dans l'Utah, et dont les actifs s'élevaient à 299,4 millions de dollars, l'intégralité de ses 284,1 millions de dollars de dépôts on été repris par une autre banque de cet Etat de l'Ouest, la Cache Valley Bank. Le coût de cette faillite pour la FDIC s'élève à 119,4 millions de dollars.

    Le Monde et l'AFP, 02/05/2009

  • Elections européennes : du 4 au 7 juin 2009

     

    Europe02.jpgPlus d’un européen sur deux déclare ne pas être intéressé par ce scrutin. Pourtant, l’Europe pèse de plus en plus sur notre quotidien et ce « divorce » entre les citoyens et l’Union est désormais devenu un dilemme démocratique.

    Que reprochons-nous à l’Union européenne et que proposons-nous pour qu’elle devienne un espace démocratique, social, écologique et représentatif des peuples qui la constituent ?

    Attac interpelle les candidats à l’élection du Parlement européen : « Face à la crise, changeons l’Union Européenne »…

    …et dresse un état des lieux suivi de propositions concrètes : « L’Europe sociale que nous voulons »…

     

    Pour en savoir plus, vous pouvez aussi lire ce petit livre, coordonné par Jean Tosti de la Commission Europe d'Attac France. Edité chez Syllepse, il est paru fin mars et coûte 7 € :

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