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  • Débat sur les retraites à Angoulême

    rubon1.jpgATTAC 16 en collaboration avec les Amis du Monde Diplomatique, organisent une conférence débat sur un sujet d'une actualité brûlante : "Les retraites à nouvean menacées".

    Le conférencier sera Jean Marie HARRIBEY, professeur à l'université de Bordeaux 4, ancien co-président d'ATTAC, membre du Conseil scientifique d'ATTAC et membre de la Fondation Copernic. Nous comptons sur votre présence et vos capacités à relayer cette information autour de vous.
    La conférence aura lieu au Centre Social Culturel et Sportif de la Grande Garenne à ANGOULEME, le mercredi 3 février à 20 H 30.

  • Sarkozy à Davos : l'insoutenable légèreté des mots

     

    rubon1.jpgTout changer pour que rien ne change : tel est le message que Nicolas Sarkozy a martelé devant ses amis de Davos.

    Entonnant son habituel couplet pseudo-altermondialiste – avec un hommage inédit au « nouveau citoyen mondial » - il a stigmatisé « le rentier qui l’emporte sur le travailleur », la « flambée des inégalités » et les « profits excessifs qui ne sont plus supportés ». Dénonçant le dumping social et environnemental dû à la prédominance des règles du libre-échange sur les droits sociaux, il a reconnu la duplicité des gouvernements, le sien inclus : « nous rognons à l’OMC et au FMI ce que nous décidons à l’OIT et à l’OMS ».

    Après cette douche froide, les artisans – à Davos depuis 40 ans - de cet infâme « capitalisme financier » qui « dénature le capitalisme » se sont vite consolés. Car Nicolas Sarkozy a rapidement prouvé combien il s’agissait de mots creux. Il s’est contenté de demander qu’on applique les décisions ultra-techniques déjà prises par le G20 (« c’est bien beau de prendre des décisions mais encore faut-il qu’elles soient mises en œuvre ») : révision des normes comptables, harmonisation des règles prudentielles, accroissement des réserves des banques en cas de titrisation. Au moins deux oublis dans sa liste des décisions prises et non appliquées : la limitation des hauts revenus, la suppression des paradis fiscaux...

    Message subliminal du discours : la France ne propose aucune initiative nouvelle. À peine un bref coup de chapeau à Gordon Brown qui prône une taxe sur la spéculation pour financer le développement, et à Barack Obama qui propose d’interdire aux banques de dépôt de spéculer pour leur compte. Et une nouvelle fanfaronnade : un « nouveau Bretton Woods » l’an prochain pour réformer le système monétaire international quand la France présidera le G20.

    En arrière-plan de ce discours, la crainte avouée des réactions populaires : « si nous ne changeons pas, les changements nous seront imposés par les crises économiques, politiques, sociales ». Mais Sarkozy est moins inquiet que Brown – à la veille d’élections législatives qui semblent perdues d’avance – et Obama – qui vient de perdre sa majorité qualifiée au Sénat. C’est pourquoi il importe de faire monter la pression sur lui avant le G20 de juin prochain à Toronto. Dominique Strauss-Kahn y présentera les propositions du FMI sur les moyens de faire payer par la finance les coûts de son sauvetage, et les chefs d’État ou de gouvernement décideront.

    Dans le cadre d’une campagne mondiale en cours de préparation, Attac-France va proposer à tous les syndicats et associations qui le souhaitent l’organisation de mobilisations citoyennes pour imposer une véritable taxe sur l’ensemble des transactions financières. Pas une taxe « Canada Dry », mais une taxe qui permette de couper définitivement les ailes de la spéculation, et de financer les urgences sociales et écologiques - la lutte contre la pauvreté au Nord comme au Sud et contre le réchauffement climatique.

     

  • Le climat otage de la finance

    Le comité Attac de Châtellerault organise une soirée-débat jeudi 4 février, salle Camille Pagé (derrière le magasin Auchan au sud de Châtellerault) sur le thème "Le climat otage de la finance", avec Aurélien Bernier.

     

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  • Déréglementation du marché du travail : le syndrome Schlecker

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    Schleker est la première chaîne de drogueries en Europe (4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2008 et plus de 30.000 salariés), dont on trouve les enseignes dans bien des villes allemandes. Ces jours-ci Schlecker défraie la chronique non pour ce qu’elle vend mais pour des motifs tenant à la gestion de ses ressources humaines. Le comportement de cette entreprise est révélateur des conséquences de la déréglementation du marché du travail intervenue ces dernières années et des abus qu’elle provoque. En cela, on peut parler d’un « syndrome Schlecker ».

    Ursula van der Leyen, la nouvelle Ministre du travail, est en personne « montée  au créneau » pour dénoncer les agissements de l’entreprise : « S’il se confirme qu’il existe des manques dans la législation (…) alors il faudra compléter la loi » et  d’annoncer qu’elle allait procéder à un « examen » des pratiques de l’entreprise.

    Qu’est-il reproché à Schlecker ?  D’avoir fermé certaines filiales et licencié des salariés afin d’embaucher des travailleurs intérimaires dans de plus grandes surfaces à des salaires inférieurs (6,80 euros de l’heure contre 12,80 dans les anciennes filiales, source : Verdi). Les salariés intérimaires concernés - plusieurs milliers selon le syndicat des services Verdi - ont été placés par l’entreprise d’intérim Meniar, dirigée, ô surprise, par un ancien cadre dirigeant de Schlecker

    La dérégulation de l’intérim en Allemagne

    Le travail intérimaire (Abbeitnehmerüberlassung, plus communément appelé Leiharbeit, travail prêté) était régi en Allemagne par une loi de 1972, à la suite d’un arrêt du Tribunal constitutionnel fédéral de 1967 qui l’avait placé sous la protection de l’article 12 de la Loi fondamentale (« l’exercice de l’activité professionnelle peut être réglementé par la loi »). Cette Loi comprenait un ensemble de dispositions sur la durée maximale de la mission, sur l’interdiction de l’emploi répété, sur le traitement égal des intérimaires et des salariés et sur l’interdiction de l’intérim dans certaines branches comme le bâtiment. Ces dispositions ont fait l’objet de plusieurs mesures de déréglementation, notamment dans le cadre des célèbres réformes Hartz du marché du travail mises en œuvre en 2004.

    Les principales modifications ont eu pour objet de supprimer toute limite à la durée du contrat entre l’agence d’intérim et les intérimaires, d’abroger également la limite jusque-là en vigueur (24 mois) quant à la durée des missions et d’autoriser la réembauche. La révision législative a également autorisé la synchronisation entre la durée du contrat de travail avec l’entreprise d’intérim et celle de la mission, ce qui a pour effet de reporter le risque chômage sur les travailleurs intérimaires. A titre de compensation, ces derniers doivent cependant être employés aux mêmes conditions que les salariés de l’entreprise où ils sont mis à disposition (rémunération et temps de travail notamment), mais, depuis 2004, à l’exception de l’embauche de chômeurs - dont la rémunération peut être inférieure pendant une durée de six semaines - ou à moins qu’un accord régional de branche ne prévoie des dispositions moins favorables. Ces dispositions ont eu pour effet d’inciter les entreprises d’intérim à recourir à des accords régionaux à clauses dérogatoires conclus avec des syndicats d’obédience chrétienne, dont la représentativité a fait l’objet de contestations juridiques. Par ce biais, l’égalité de rémunération prévue dans la loi peut être vidée de son contenu.

    La suite de cet article sur le blog d'Arnaud Lechevalier : http://alternatives-economiques.fr/blogs/lechevalier/2010/01/22/dereglementation-du-marche-du-travail-le-syndrome-schlecker/

     

  • Rapport du Conseil d'orientation des retraites : les retraites mises au régime

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    L’orchestration de la propagande en faveur d’une nouvelle réforme des retraites a accéléré son tempo. Après les exigences exprimées par le Medef tout au long de l’année 2009 pour reculer l’âge de la retraite et la certitude affichée par le gouvernement d’y procéder, le Conseil d’orientation des retraites a remis au Parlement son rapport qui étudie le passage d’un système par répartition par annuités à un système par points ou par comptes notionnels.

    Le résultat des réformes de 1993, 2003 et 2007 est désastreux : l’allongement de la durée de cotisation à 40 et bientôt 41 ans, le calcul de la retraite sur les 25 meilleures années au lieu des 10 pour les salariés du privé et l’indexation sur les prix et non plus sur les salaires et la productivité ont conduit à une baisse des pensions de 15 à 20 %. Cela n’empêche pas l’aggravation des déficits des caisses de retraite, essentiellement due à la crise, et les entreprises continuent d’évincer les salariés avant qu’ils aient acquis la totalité de leurs droits.

    Le COR examine les effets des trois leviers disponibles pour piloter l’équilibre du système de retraite. Il note que « l’effet positif d’une hausse du taux de cotisation sur le solde du régime est immédiat et durable » et c’est le seul levier pour lequel les effets sont si positifs. Pourtant, l’augmentation du taux de cotisation est absente des solutions et le gouvernement s’apprête à utiliser une fois de plus un seul levier, celui de l’allongement de la vie active, soit en reculant l’âge légal du départ à la retraite, soit en allongeant encore la durée de cotisations, dont les conséquences seraient pires que celles des précédentes réformes, compte tenu de l’aggravation des conditions de travail et de la précarité accrue. En focalisant sur l’emploi des seniors, il ne favorise pas la lutte contre le chômage des jeunes, ni le taux d’emploi des femmes. Et il ignore le fait que la descendance finale des femmes est à un niveau suffisant pour renouveler les générations.

    Le COR imagine alors ce que donnerait un changement complet de système. 
    Disons-le nettement : ce serait une catastrophe. Que ce soit par points ou par comptes notionnels, il s’agirait de se débarrasser de la contrainte d’avoir à assurer un taux de remplacement minimal du salaire. Cet objectif serait atteint dans un système par points en jouant sur la diminution de la valeur du point, et, dans un système par comptes notionnels, en neutralisant l’effet de l’âge de départ à la retraite puisque la somme perçue par le retraité pendant tout son temps de retraite serait répartie en fonction de l’espérance de vie de sa génération. Dans les deux cas, la plupart des salariés, et surtout les salariés pauvres et effectuant les travaux pénibles, seraient obligés de travailler toujours plus longtemps.

    Le résultat serait sans appel : le COR estime à 15 % la nouvelle baisse des pensions à prévoir. De plus, le COR reconnaît qu’un système notionnel, censé s’équilibrer automatiquement, n’y parvient pas car les incertitudes tenant aux évolutions économique et démographique, qui sont le propre de tout système de retraites, ne sont pas atténuées. En revanche, un système par points ou par comptes notionnels qui serait accompagné d’une diminution des droits non contributifs tendrait à aligner le système par répartition, vidé ainsi de son contenu, sur un régime d’épargne individuelle. Il ne resterait plus qu’à reprendre une campagne de publicité pour promouvoir des fonds de pension aujourd’hui défaillants.

    La question des retraites ne sera pas résolue tant qu’on ne s’attaquera pas à la racine du problème : la répartition fondamentale entre revenus du travail (retraites incluses) et revenus du capital, qui est elle-même liée à l’emploi et à la durée du travail. Tant que le tabou de ne pas accroître les cotisations patronales, soit en augmentant le taux, soit en élargissant l’assiette, dominera, rien ne sera possible hormis l’aggravation de la pauvreté, des inégalités et des discriminations envers les femmes.

    Attac, qui a joué un rôle important en 2003 pour décrypter les mensonges et les bêtises entourant la question des retraites, s’engagera résolument au côté de ceux qui prendront le parti de la solidarité et qui refuseront celui de l’accaparement des richesses par une minorité.

    Attac France, le 28 janvier 2010