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  • Souffrance au travail, le management par le stress

    portrait.gifRAPPEL DE LA SOIREE :

    Jeudi 14 janvier à 20 h 30 Maison du peuple, salle Timbaud (rue St Paul à Poitiers) : "Souffrance au travail, Le management par le stress : l'exemple de France Télécom" avec Ivan du Roy, journaliste et auteur du livre "Orange stressé" Le management par le stress à France Télécom. (Ed. La Découverte, 2009) et  Patrick Ackermann, secrétaire fédéral de Sud-PTT, initiateur de l'Observatoire du Stress et des mobilités forcées à France Télécom.

    A l'initiative d'Attac Poitiers et de Sud-Ptt 86. Et avec le soutien de Pour Politis et des Amis du Monde Diplomatique de Poitiers.

  • Prix du gaz : ça va faire mal !

    Sur le site d'Olivier Bonnet (http://www.plumedepresse.net/)

    L’État se désengage en toute discrétion…

    Notre dernier article concernant les tarifs de l’énergie remontait à août 2008 (lire Gaz et électricité : dans la gueule de ton pouvoir d’achat !). Protestant de l’augmentation accordée par le gouvernement, le PSavertissait : "Cette hausse des tarifs intervient alors que le gouvernement a annoncé le possible désengagement de l’État de la fixation du prix du gaz, alignant celui-ci sur le cours du pétrole qui a augmenté de 100% sur la seule année 2008. Il est à craindre que ce ne soit qu’un premier pas vers une libéralisation des tarifs gaziers". L’État n’a finalement pas choisi cette indexation automatique mais ça y est, il s’est tout de même désengagé, comme le relève le vigilant Superno sur son blog : "Sans tambours ni trompettes, ou plutôt sans fleurs ni couronnes, le tarif du gaz fixé par l’État a disparu le 10 décembre dernier ! Je l’ai lu par hasard dans un article de quelques lignes loin dans les pages intérieures du dernier Marianne papier. Et vous, le saviez-vous ? Je suppose que Jean-Pierre Pernaut ne l’a pas claironné en ouverture de son 13 heures… Désormais, ce sont les actionnaires de GDF-Suez qui négocieront le prix du gaz avec un fumeux organisme (la Commission de Régulation de l’Énergie) qui a encore dû être l’occasion de fournir un fromage bien coulant à quelques amis du pouvoir, puisque son président est nommé par le président de la République, et les deux vice-présidents par le Sénat et l’Assemblée Nationale. D’ailleurs le président de cette CRE (Philippe de Ladoucette), a été directeur adjoint du cabinet de Madelin… No comment Mariannerappelle que GDF-Suez a fait 6.5 milliards d’euros de bénef en 2008 (en gros la moitié de ceux de Total), dont près de la moitié sont immédiatement partis garnir les poches des actionnaires… Ce n’est manifestement qu’un début… Entre la hausse naturelle du prix du gaz, la taxe carbone et l’avidité des actionnaires, la couverture supplémentaire et le gros col roulé vont devenir des investissements rentables !

    "Voilà ainsi la méthode de fourbes qui a cours au sommet de l’État UMP.

    Acte 1, en 2004, promesse solennelle à la tribune de l’Assemblée nationale, prononcée par le ministre de l’Économie d’alors, Sarkozy lui-même : "Y compris en cas d’augmentation de capital, l’État ne pourra pas descendre en dessous de 70%" du capital de GDF. Il fait même inscrire un amendement en ce sens dans la loi du 29 août. Engagement réitéré dans cette vidéo d’un sujet de France 3 : "Il n’y aura pas de privatisation d’EDF Gaz de France, c’est clair, c’est simple et c’est net".

    Acte 2 : depuis la fusion avec Suez, la part de l’État n’atteint désormais plus que 35%. Du simple au double. Fin du service public, place à l’actionnariat. Mais subsistait un souci : à chaque augmentation de tarif réclamée par GDF Suez, le gouvernement devait donner son feu vert, geste évidemment impopulaire. Pour ne plus porter cette responsabilité, tout en garantissant la voie libre aux futures augmentations que nous prédisons copieuses, on charge une Commission ad hoc de négocier avec l’entreprise. Défausse d’une grande lâcheté politique : "c’est pas nous, c’est la Commission de régulation de l’énergie !" Évidemment, on aura pris soin d’y placer des hommes politiquement sûrs, comme son emblématique président, adepte du libéralisme échevelé (avec brushing) d’Alain Madelin ! On ne va tout de même pas désespérer l’actionnaire... Dormez tranquilles, milieux d’affaires, la Sarkozie veille sur vos intérêts. Quitte à tondre les pauvres Français d’en bas se chauffant au gaz. Notre position sur le sujet tient en deux simples mots : service public. L’idée que certains biens ou prestations ne sont pas des marchandises comme les autres, qu’ils sont indispensables à une existence décente et que le rôle de l’État, dans un pays riche, est de s’assurer que ses ressortissants n’en soient pas privés : que chacun dispose d’un minimum, puisse par exemple se nourrir, se soigner s’il est malade, avoir un toit au-dessus de la tête, la possibilité de se chauffer... Une élémentaire solidarité nationale commande que ce type de besoins de base ne soit pas exploité pour que des actionnaires privés touchent de juteux dividendes. Mais c’est peu dire que ladite élémentaire solidarité nationale est mise à mal, consciencieusement sapée jour après jour par ce pouvoir.

  • Goldman Sachs vendait à ses clients des subprimes...

    …dont il se débarrassait en douce

    Le visiteur de la tour de béton à l'architecture impersonnelle du 85 Broad Street, siège social de Goldman Sachs, se voit souvent offrir, en guise de cadeau de bienvenue, un livret intitulé Our Business Principles ("nos principes en affaires"). Le précepte numéro un proclame : "L'intérêt de nos clients vient toujours en premier lieu." Mais selon une récente enquête du New York Times, le mastodonte des services financiers a aussi tendance à privilégier ses propres intérêts.

    Ainsi, en 2005, deux traders stars de Goldman - Jonathan Egol et le Français et centralien Fabrice Tourre - mettent au point un produit financier basé sur un portefeuille de titres de créances comprenant essentiellement des subprimes, des crédits hypothécaires à risque. Ces CDO (collaterized debt obligations), baptisés Abacus, sont vendus à des investisseurs institutionnels, fonds de pension et compagnies d'assurance à la recherche d'un placement jugé sûr en raison de l'expansion, à l'époque, du marché immobilier.

    Mais, en 2006, les analystes de Goldman concluent à la fin prochaine de la bulle immobilière. Dans la plus grande discrétion, la banque se débarrasse progressivement de son portefeuille de crédits à risque - tout en continuant à les vendre à ses clients. Lorsque la bulle éclate, Goldman peut se targuer de bénéfices substantiels. Mais les acheteurs de ses CDO y laissent leur chemise.

    L'affaire est suffisamment sérieuse pour que la commission américaine des opérations de Bourse (SEC) et le Congrès se soient emparés du dossier. La mission des enquêteurs est de déterminer si Goldman, mais aussi Morgan Stanley, Deutsche Bank et des hedge funds (fonds spéculatifs), ont délibérément violé la réglementation sur le négoce des titres en alimentant par leurs opérations la baisse de leurs CDO.

    "Il est impossible de gérer un mastodonte comme Goldman, présent sur tous les compartiments du marché, de manière éthique", souligne un ancien cadre de "la firme" - c'est le surnom de la banque -, tenu à l'anonymat par les conditions de son contrat de rupture.

    Juge et partie

    Goldman Inc. illustre jusqu'à la caricature le problème des multiples conflits d'intérêt des "supermarchés" de la finance offrant toute la panoplie des activités. L'entreprise est souvent juge et partie.

    Par exemple, Goldman est un prime broker, c'est-à-dire qu'elle fournit les services et le financement aux hedge funds. Parallèlement, la banque possède des fonds maison concurrents de ceux de ses clients. Ce conflit se retrouve dans le négoce pour compte propre, en particulier dans les matières premières, à commencer par le pétrole. L'expertise reconnue de ses analystes peut influencer les cours de l'or noir. Par ailleurs, l'enseigne spécule allégrement sur le prix du baril pour son compte propre.

    Goldman Sachs dément les accusations du New York Times. Selon un porte-parole, la compagnie n'a fait que satisfaire la demande de ses clients, des investisseurs sophistiqués conscients des risques. Lesdits professionnels sont d'ailleurs restés jusqu'au bout optimistes quant à l'évolution du marché immobilier, insiste la banque.

    Le rôle de premier plan, dans ce dossier, joué par Fabrice Tourre souligne combien les Français, pourtant réputés individualistes, s'intègrent bien dans le mode opératoire collectif de Goldman Sachs. Isabelle Ealet, patronne de l'activité matières premières, et Pierre Henri Flamand, chef du trading des capitaux de l'institution, se sont aussi hissés au plus haut niveau de l'activité spéculative. Fidèles au septième des "quatorze points" : "Il n'y a pas de place chez nous pour ceux qui mettent leurs intérêts propres avant ceux de l'entreprise et ceux des clients."

    Marc Roche, Le Monde du 29/12/2009