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  • Quand un ancien directeur général adjoint de l'OMC reconnaît que la libéralisation des échanges "vient de montrer ses limites" avec la crise...

    nordsud.jpg5 raisons de suspendre les négociations sur les APE (Accords de Partenariat Economique)

    Ablassé Ouédraogo, ancien directeur général adjoint de l'OMC, ancien conseiller spécial du président de la Commission de la Cedeao sur les négociations commerciales, Jeune Afrique, 18 Feb 2010.

    www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2561p066-067.xml0/ue-omc-acp-partenariat5-raisons-de-suspendre-les-negociations-sur-les-ape.html

    L'Union européenne (UE) a lancé, en septembre 2002, des négociations commerciales avec 76 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Ces négociations seraient une réponse aux pressions de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les régimes préférentiels accordés de longue date par l'Europe aux pays ACP. Des dispositifs non conformes, semble-t-il, aux règles de l'OMC et discriminatoires envers les pays en développement d'Asie et d'Amérique latine.

    Pour les remplacer, la Commission européenne souhaite mettre en place des accords de partenariat économique (APE) entre l'UE et des blocs régionaux. Ces APE reposent sur deux piliers : la libéralisation des échanges et le développement. Outre la réduction de la pauvreté, ils visent l'intégration progressive des pays ACP dans l'économie mondiale tout en stimulant l'intégration régionale. Ce qui est noble et pertinent.

    Mais, après sept années de discussions inabouties, l'Europe tente actuellement d'imposer ces accords par la force, au détriment du dialogue. S'ils étaient finalisés dans leur forme actuelle, ils priveraient les pays ACP d'instruments de politique essentiels à leur développement. À l'opposé des objectifs initiaux, ils auraient pour effet de compromettre l'intégration régionale, en aggravant la pauvreté et en empêchant les pays de diversifier leurs productions et de s'affranchir de la dépendance vis-à-vis des produits de base.

    Cinq bonnes raisons justifient que le processus soit suspendu :

    1. Libéralisation des échanges. Notre planète vit depuis un an et demi une situation de crise financière, qui s'est transformée en crise économique et par la suite en crise humanitaire dans les pays à faible revenu. Le contexte qui prévalait en 2002 n'est donc plus le même. Le libéralisme triomphant des deux dernières décennies vient de montrer ses limites. L'impact de cette crise a obligé les pays développés à se réorganiser en mettant l'accent sur le protectionnisme. Dans cette tourmente dont la fin n'est pas encore annoncée, la prudence des grands pays devrait servir de ligne de conduite aux pays ACP, qui paient également un lourd tribut à cette crise.

    2. Développement durable. Nul n'est suffisamment dupe pour croire que l'Europe trouvera de « l'argent frais additionnel » pour financer « le programme des APE pour le développement », même si on l'espère encore en Afrique de l'Ouest. Les besoins de financement pour sauver les économies des pays développés et pour contrer les effets du changement climatique sont d'une telle ampleur que les Européens ne peuvent plus affecter les ressources appropriées au renforcement des capacités de production des économies des pays ACP pour les rendre compétitives. Tous les programmes et projets d'accompagnement en cours d'élaboration dans le cadre des APE devraient donc rester au chaud, dans les tiroirs de la coopération, en attendant d'autres moments plus favorables. Et ce ne sont pas les faibles ressources du 10e Fonds européen de développement pour la période 2010-2014 consacrées au programme indicatif régional de l'Afrique de l'Ouest (moins de 500 millions d'euros) qui changeront cette situation.

    3. se donner le temps nécessaire. Malgré la date butoir du 31 décembre 2007 fixée par les Européens, les APE n'ont toujours pas été conclus et rien n'a changé dans nos rapports commerciaux. Les responsables européens ont des solutions pour continuer à offrir aux pays ACP une ouverture de leurs marchés. La voie idéale et facile serait de proroger la dérogation de l'OMC nous donnant le temps nécessaire, comme l'ont demandé les régions de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale, pour parvenir à un accord équitable et profitable aux deux parties, conforme aux règles de l'OMC. Il serait néanmoins relativement plus simple pour l'Europe d'adapter ses trois régimes de préférences (accordés aux produits des pays en développement) que sont : l'initiative « Tout sauf les armes », le système généralisé de préférences (SGP) et le régime SGP Plus. Elle pourrait renforcer son régime SGP Plus pour y inclure tous les produits et le fusionner avec le dispositif « Tout sauf les armes », qui permet aux pays les moins avancés (PMA) d'exporter vers la communauté en franchise de droits. Les PMA et les pays économiquement vulnérables seront donc soumis au même dispositif.

    4. La division au sein du groupe ACP. La Commission européenne a joué sur la fragilisation des capacités de négociation des pays ACP en les divisant en six groupes, et sur la fameuse date butoir du 31 décembre 2007. L'organisation de ces négociations APE a tout simplement consacré le déséquilibre de pouvoir économique entre l'UE et les ACP. Ces derniers, morcelés en blocs, font face à la plus puissante et la plus expérimentée des structures de négociation, la Commission européenne. Cette division au sein du groupe ACP lui retire toute légitimité. Les APE ne seront pas des accords ACP/UE mais des accords entre des blocs régionaux et l'UE.

    Est-il donc pertinent de conserver le groupe des pays ACP et son secrétariat, dont le fonctionnement est financé pour l'essentiel par la Commission européenne ? Le seul critère qui rassemblerait alors le groupe des pays ACP serait la pauvreté, alors que les solutions pour enrayer celle-ci deviendraient particulières et spécifiques à chaque pays ou à chaque bloc régional. Pis, son rôle de coordonnateur des pays ACP est déjà mis à mal par cette nouvelle répartition des pays dans les blocs régionaux. L'on pourrait, sans anticiper sur le résultat des discussions, dire que le secrétariat des ACP dans son format actuel n'a plus de raison d'être et que sa réforme s'impose. Loin de réorganiser les relations économiques et commerciales pour stimuler le développement, les APE pourraient enfermer les États ACP dans des schémas d'inégalité et de marginalisation et « biaiser » encore plus le système commercial multilatéral au détriment des pays en développement.

    5. Le processus d'intégration régionale en Afrique. Depuis plus de trente ans, les pays africains, convaincus du fait que seuls des espaces économiques importants sont viables à terme, mettent en place des organisations interétatiques pour promouvoir l'intégration régionale. Ce travail est loin d'être achevé et le commerce intrarégional en Afrique de l'Ouest représente moins de 10 % du volume total des échanges, contre plus de 60 % en Europe. La libéralisation imposée par les APE pourrait accentuer cette extraversion des économies africaines et annihiler les efforts titanesques entrepris par les organisations sous-régionales  (Cedeao, UEMOA, Cemac, SADC...), pour consolider un marché régional en cours de construction. Les pays comme la Côte d'Ivoire, le Ghana ou le Cameroun, qui ont signé individuellement des accords intérimaires avec l'UE, sont régis actuellement par différents régimes commerciaux. Ce qui peut avoir des retombées au niveau régional.

    Ainsi, force est de reconnaître que la crise économique mondiale et les cinq raisons susmentionnées commandent la suspension des négociations de l'APE, en espérant des lendemains plus favorables pour leur reprise éventuelle. Et personne ne s'en plaindra.

  • Retraites

     

    rubon1.jpgAu prétexte d’assurer le financement des retraites, toutes les réformes menées depuis 1993 ont abouti à une baisse importante du niveau des pensions. Le gouvernement veut aller encore plus loin et veut remettre en cause le droit à la retraite à 60 ans, augmenter encore la durée de cotisations et s’attaquer de nouveau aux fonctionnaires.

    D’autres solutions sont portant possibles pour financer les retraites. Elle passe par une nouvelle répartition de la richesse produite en faisant cotiser les profits.

    Sur le site d'Attac France, retrouvez une série d'articles sur le thème des retraites. Des initiatives locales sont en cours d'organisation, dans la Vienne comme récemment à Angoulême où nos amis d'Attac 16 et les Amis du Monde Diplomatique organisaient une soirée sur ce thème avec Jean-Marie Harribey début février 2010.

    Nous y reviendrons sur le blog et sur la liste de diffusion d'Attac 86.

    Sur le site d'Attac France : http://www.france.attac.org/spip.php?rubrique24

  • Au delà de la Grèce : déficits, dettes et monnaie

    logo-30.gifDu chatoyant spectacle qu'offre la « crise grecque » il est probable que l'élément le plus pittoresque demeurera ce racisme réjoui et déboutonné qui conduit chaque jour spéculateurs et commentateurs, par là parfaitement unis, à nommer sans le moindre scrupule « PIGS » les États dont les finances publiques sont contestées sur les marchés financiers. Portugal, Ireland, Greece, Spain, les trois petits cochons sont maintenant quatre. C'est bien là le genre d'erreur de dénombrement qui en un instant trahit toute une vision du monde : ce sont les bronzés qui sont des porcs - et si l'Irlande a le mauvais goût de contredire le tableau d'ensemble, il suffit de lui substituer l'Italie, mal en point également, pour faire PIGS à nouveau en rétablissant l'homogénéité quasi-ethnique des abonnés à l'indolence méditerranéenne et à la mauvaise gestion réunies.

    Erreur de dénombrement en effet, établie par The Economist qui, grand utilisateur de ce subtil humour de salle de marché, dresse pourtant un palmarès international de la déconfiture budgétaire qui le contredit lui-même puisqu'on y voit certes la cochonnaille proliférer, mais pas exactement où il croit. Le Portugal ne va pas bien, c'est entendu (8 % de PIB de déficit)... mais les États-Unis sont à 10,5 %. Heureusement voilà l'Espagne (11,5 %). Hélas doublée par l'Irlande (12 %). Arrive la Grèce, l'affaire doit être dans le sac (12,5 %), les basanés sont les rois. Malheur : c'est le Royaume-Uni qui décroche le pompon (14,5 %). Curieusement on n'a pas le souvenir d'avoir entendu les États-Unis ni le Royaume-Uni traités de porcs. Le Monde, parangon de distinction, s'amuse même de la « mauvaise Grèce » [] - n'est-ce pas tout à fait spirituel ? La nature humaine est une et partout la même rappelait Spinoza, et le racisme des élites ne le cède en rien à celui qu'il se plaît à dénoncer chez le peuple.

    Faux et vrais débats autour de la « dette »

    Il y a cependant des enseignements plus strictement économiques (et politiques) à tirer de la crise grecque qui n’aurait pas lieu complètement pour rien si, par delà les sauvetages d’urgence, elle permettait de poser à nouveaux frais la question du financement des déficits publics. Peut-être y aurait-il avantage à rappeler préalablement que le problème des dettes publiques n’a pas plus à être sur-estimé que sous-estimé. Par les temps qui courent, la légère asymétrie qui découle du matraquage sans précédent dont ces questions font l’objet rend le second risque très relatif… Contre l’empressement instrumental qui monte en épingle « la dette » (par défaut, et presque par définition, la « dette » est toujours publique…) pour mieux préparer un programme sans précédent de démantèlement de l’État [], on se doute que le rappel d’une ou deux données de fait ne pèsera pas grand-chose — au moins on aura essayé... Pendant des années, la dette publique belge a gravité autour des niveaux grecs actuels — elle a sensiblement baissé depuis son plus haut de 133,5 % en 1993 jusqu’à 84 % en 2007, avec une remontée sensible, comme tout le monde, du fait de la crise financière à 90 % en 2008. De même l’Italie, revenue de 120 % environ dans les années 1990 à 105 % en 2008, avec un 116 % prévu à fin 2010. Et bien sûr le Japon, insurpassable détenteur du record mondial avec 200 % (!) mais presque aussi systématiquement oublié quand il est question de comparaisons internationales de dettes publiques que les pays scandinaves quand il s’agit d’examiner les taux de prélèvements obligatoires…

    La suite de ce long article sur le blog de Frédéric Lordon : http://blog.mondediplo.net/2010-02-17-Au-dela-de-la-Grece-deficits-dettes-et-monnaie

  • Réaction d'Attac Québec sur le "Buy American Act"

    Entente sur le Buy American Act : ATTAC-Québec déplore que le Canada ouvre les contrats publics des provinces aux appétits des entreprises étrangères, dans le cadre de l'OMC, pour les dernières miettes du plan de relance américain

    Ainsi, le Canada a obtenu que nos entreprises puissent profiter de manière limitée du peu qui reste des sommes d'argent associées au plan de relance américain pour les infrastructures - 75 % ayant déjà été dépensé. En échange, il livre les provinces aux appétits des entreprises étrangères qui pourront désormais convoiter davantage les contrats publics du Québec qui deviendra lié à l'Accord sur les marchés publics (AMP) de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Cet accord, que seuls des pays plutôt riches ont signé, ne concernait jusqu'ici que l'État fédéral.

    « Il est consternant de voir à quel point nos gouvernements se comportent comme des dilapidateurs zélés de notre autonomie. Tant Stephen Harper que Jean Charest se font les apôtres du libre-échange alors qu'en temps de crise, il est plus nécessaire que jamais de maîtriser les mécanismes d'investissements publics et de voir à ce que ceux-ci soient profitables à la population du Québec et du Canada en priorité, pas aux entreprises étrangères », indique Claude Vaillancourt, coprésident d'ATTAC-Québec.

    Au Québec comme ailleurs, les marchés publics passés par les ministères, les sociétés d'État, les organismes publics en santé et en éducation, par exemple, pour des biens, des services ou des travaux de construction, sont des outils de développement très importants. Être soumis aux règles de l'Accord sur les marchés publics de l'OMC signifie ne pas pouvoir favoriser autant qu'avant nos entreprises locales. Or, « lorsque des gouvernements élus démocratiquement dépensent l'argent des contribuables, il est tout à fait justifiable et approprié qu'ils cherchent à en maximiser les retombées globales pour leur propre population. », comme le précise Scott Sinclair du Centre canadien des politiques alternatives dans une analyse très clairvoyante (« Acheter américain », novembre 2009).

    Les Américains eux-mêmes ne pensent pas le contraire. Toutes sortes d'exclusions dans les engagements qu'ont pris les États-Unis dans l'Accord sur les marchés publics à l'OMC prouvent qu'ils n'acceptent pas, dans les faits, que leurs contribuables financent des contrats publics octroyés à des étrangers. Malgré cette entente, nos entreprises continueront ainsi de se buter à plusieurs obstacles tandis que les entreprises américaines - et bientôt les européennes, qui font aussi pression en ce sens dans le cadre des négociations de libre-échange avec le Canada - se verront offrir un accès plus grand aux marchés publics québécois et canadiens.

    Les parlementaires du Québec et du Canada doivent refuser cette entente, négociée en catimini sans véritable débat public et les mouvements sociaux et syndicaux du Québec doivent la prendre en compte dans la lutte actuelle pour les services publics.

  • La fin de la crise économique ? Pas avant 2015

    Il ne fallait pas être déprimé, samedi 13 février, pour aller écouter les intervenants d'un colloque sur la crise, au sommet de la Grande Arche de la Défense. Philosophes, économistes ou agronomes : ils dressent tous un tableau apocalyptique.

    « Nous sommes au bord de l'abîme », résume Edgar Morin. Quel diagnostic formuler ? Comment en sortir ? Revue de propositions.

    Intervenaient également Joseph Stiglitz, Pierre Larrouturou et Marc Dufumier. Les interventions en vidéo sur le site d'Eco 89 : http://eco.rue89.com/2010/02/13/la-fin-de-la-crise-economique-pas-avant-2015-138287