Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Des subprime à l'effondrement des dominos européens

    logo-30.gif

     

     

    Crise financière, les six étapes d'un désastre

    L'agence de notation Standard & Poor's a dégradé, mardi 27 avril, la dette souveraine grecque au rang d'obligation douteuse, et abaissé celle du Portugal. Le lendemain, l'Espagne entrait dans le collimateur - à qui le tour ?

    Dans les trois cas, l'agence dit fonder son appréciation sur les perspectives macroéconomique des pays concernés : une croissance faible ne leur permettrait pas d'acquitter leurs engagements. Mais quels facteurs assombrissent ainsi leur horizon économique ? On peut facilement identifier l'un d'entre eux : les coupes budgétaires mises en œuvre sous la pression... des investisseurs et des agences de notation.

    La boucle est ainsi bouclée. Avec le recul, les pièces éparses des krachs économiques à répétition survenus ces trois dernières années composent peu à peu le thème d'un puzzle bien connu. Son cadre : la vague de déréglementation financière des années 1980. Son nom : à crise de marché, remèdes de marché.

    Première étape : en 2007 les ménages américains, dont les revenus stagnent, notamment sous l'effet de la concurrence internationale, se trouvent dans l'incapacité de rembourser des prêts immobiliers attribués sans souci de garantie par les banques saisies d'ivresse. Depuis l'éclatement de la « bulle Internet » en 2000, la Réserve fédérale américaine maintient en effet des taux d'intérêts très bas, favorisant l'aventurisme des investisseurs.

    Deuxième étape : en septembre 2008, la crise des subprime dégénère en crise bancaire, les bilans des établissements financiers se révélant farcis de crédits immobiliers insolvables ventilés aux quatre coins de la planète dans des produits financiers sophistiqués. Lehman Brothers chute ; la panique gagne ; les banques cessent d'accorder du crédit : l'économie est au bord de l'asphyxie.

    Troisième étape : plutôt que de placer l'intégralité d'un secteur financier failli sous contrôle public, les gouvernements acceptent de le renflouer en l'état. Les Etats s'endettent hors de proportion pour sauver les banques et relancer l'économie. Mais, après vingt ans de baisse continue de la fiscalité, les recettes ne suivent pas. Entre la fin de l'année 2008 et le milieu de l'année 2009, la crise de la finance privée se convertit en gonflement de la dette publique et en crise sociale. Dans les pays occidentaux, le chômage grimpe en flèche.

    Quatrième étape. Requinqués par l'afflux d'argent public et la remontée des Bourses, stimulés par des taux d'intérêts quasi-nuls, banques et fonds d'investissements reprennent leurs affaires ordinaires. Pendant la tourmente boursière, beaucoup ont reporté leurs avoirs du marché actions (perçu comme incertain) vers celui des dettes publiques (réputé sûr). Mais celles-ci enflent dangereusement et ne servent qu'un faible taux d'intérêt. Le faire monter : telle est la conséquence de « l'attaque » spéculative sur la dette souveraine des pays « périphériques » de l'Europe entamée après la révélation du maquillage des déficits grecs - carambouille effectuée avec l'aide de la banque d'affaires Goldman Sachs.

    Cinquième étape. Dès lors que les puissances publiques se refusent à stopper la spéculation par la loi et par une aide immédiate à la Grèce, un cercle vicieux s'enclenche : il faut emprunter pour payer la dette ; réduire ses déficits pour emprunter ; tailler dans les dépenses publiques pour réduire les déficits ; abaisser les salaires, les prestations sociales et « réformer » les retraites pour réduire les dépenses publiques. Autant de mesures qui appauvrissent les ménages, obscurcissent les perspectives économiques et incitent les agences de notation à dégrader les titres de la dette souveraine...

    D'abord présentée aux Etats, la facture adressée par les banques pour le prix de leur propre impéritie échoit alors à son destinataire final : les salariés.

    Sixième étape. L'effondrement des dominos européens. Nous y sommes. Miroir de la désunion européenne, le plan d'aide à la Grèce entériné le 11 avril tente tardivement de concilier tous les antagonismes : l'intervention du Fonds monétaire international (FMI) avec le sauvetage des apparences communautaires ; la mise sous tutelle d'Athènes et le principe de souveraineté nationale ; l'intérêt bien compris des banques françaises et allemandes, lourdement exposées à la dette grecque, et le Traité de fonctionnement de l'Union européenne, qui interdit la solidarité financière avec un Etat membre (articles 123 et 125) ; le montant des prêts initialement prévus (45 milliards d'euros, dont 15 par le FMI) et les sommes désormais jugées nécessaires pour endiguer l'activité spéculative (deux, voire trois fois supérieures) ; le modèle économique rhénan qui comprime les salaires pour dilater les exportations, et les balances commerciales négatives de ses voisins ; l'agenda politique de la chancelière allemande Angela Merkel, confrontée à un important scrutin régional le 9 mai, et celui des dirigeants des pays les plus endettés qui voient l'orage spéculatif aborder leurs rivages.

    En vertu de cet arrangement, la Grèce pourra emprunter à des taux moins élevés que ceux du marché (mais infiniment plus que ceux, pratiquement nuls, associés aux sommes débloquées sans limite par la Banque centrale européenne en faveur d'établissements privés en 2008 et 2009). Elle devra en contrepartie réduire de 5, voire de 6 points, un déficit budgétaire estimé à 14 % du produit intérieur brut. Une saignée violente, opérée prioritairement dans les budgets sociaux, mais déjà insuffisante aux yeux Berlin. Moins de dix jours après son annonce, les cortèges hostiles se succédaient dans les rues d'Athènes, le spectre du défaut de paiement planait sur l'Acropole, la crise de la dette souveraine gagnait la péninsule ibérique et les rumeurs d'éclatement de la zone euro se propageaient.

    Faite d'improvisation, de crainte et de résignation face aux impositions de la finance, la réaction des Etats, des institutions européennes et du FMI se caractérise par l'absence de stratégie d'ensemble : on se contente de répercuter la contrainte des marchés tout en jurant d'y résister. Elle incite les pays membres à se démarquer mutuellement dans l'espoir d'échapper aux paris des investisseurs. Une fois les « partenaires » placés en situation de concurrence, c'est à qui exhibera le plan d'austérité le plus drastique. A Lisbonne comme à Athènes, à Dublin comme à Madrid, résonne un mot d'ordre unique : « rassurer les marchés » - un an auparavant, les dirigeants du G20 promettaient de les dompter. Au fond, la dynamique réfracte involontairement la logique réelle de l'Union européenne, promise à tous comme un espace de solidarité et finalement livrée au dumping social, salarial, fiscal et maintenant spéculatif... D'autres solutions s'offraient pourtant au choix des gouvernants.

    Comme la mer qui se retire, la crise découvre la fragilité d'une construction qui, depuis son origine, repose sur un pari : l'union douanière et monétaire entraînera l'union politique et populaire. C'est peu dire qu'il est perdu.

    Pierre Rimbert, Le Monde Diplomatique, avril 2010

  • Volcan islandais, tsunami grec, séisme portugais... : à qui le tour ?

    rubon1.jpgAprès l'Islande et la Grèce, le Portugal et l'Espagne viennent de voir leur note abaissée par les agences de notation financière, ce qui leur annonce des lendemains difficiles. À lire la plupart des commentateurs, les « marchés » qui spéculent contre ces pays semblent avoir la puissance d'une force de la nature. Rien ne pourrait s'opposer à l'action des traders et des fonds spéculatifs, comme s'il s'agissait de catastrophes naturelles ou de divinités courroucées. Il n'y aurait d'autre issue que d'essayer d'apaiser leurs craintes en sabrant dépenses publiques, budgets sociaux et salaires. Des purges draconiennes sont annoncées pour « rétablir la confiance des marchés » sous l'égide du FMI. La France elle-même met en scène une réforme des retraites, dans l'espoir sans doute vain d'éviter le sort grec. Malgré les mesures d'austérité annoncées, la spéculation ne fait que s'intensifier. Mais comme c'est habituel avec le FMI, la purge annoncée va aggraver encore plus le mal - le chômage, la précarité, les inégalités. En s'enfonçant dans une spirale dépressive, sans pouvoir dévaluer leur monnaie nationale puisqu'ils n'en ont plus, les pays du Sud de l'Europe vont entraîner le reste du continent. Ils risquent d'être contraints de quitter la zone euro et de recréer des monnaies nationales, dévaluées par rapport à l'euro. Ils devront alors dénoncer leur dette publique, car ils ne pourront plus l'honorer. Les dominos tomberont les uns après les autres, et la France ne sera pas la dernière touchée.

    Le risque d'effondrement de l'euro et donc de l'Union européenne dans les années (voire les mois) à venir devient réel. C'est ainsi que les spéculateurs s'enrichissent pendant les crises. Mais il n'y a là aucune fatalité naturelle, juste le prix du renoncement des États face au pouvoir de la finance. Ce renoncement n'est pas inéluctable, il est indécent de laisser les fonds spéculatifs et les banques manipuler les marchés de produits dérivés (les fameux CDS) pour créer la panique. Il faut cesser de recourir aux marchés financiers fauteurs de crise pour financer les déficits publics : aujourd'hui les banques et les fonds spéculatifs prêtent aux États à des taux usuraires des sommes empruntées à bon marché (1% pour les banques qui se refinancent auprès de la Banque centrale européenne) ! Il faut faire converger les politiques économiques par le haut et non par le bas : au moins autant que le manque de compétitivité de la Grèce ou de l'Espagne, c'est le dumping social et salarial de l'Allemagne qui est à la racine des déséquilibres européens. Une fiscalité européenne sur le capital permettrait de créer enfin un vrai budget européen et de renforcer les solidarités.

    A court terme deux séries de mesures sont urgentes pour faire rentrer la lave de la spéculation dans son cratère et éviter la catastrophe économique, sociale et politique qui s'annonce : 
    - Désarmer les marchés financiers : Il faut interdire l'achat de ces titres d'assurance aux spéculateurs qui ne détiennent pas d'obligations du pays concernés (« CDS nus »), et instaurer une taxation des transactions financières pour briser les mouvements spéculatifs de court terme. 
    - Court-circuiter les marchés : la BCE doit acquérir (directement ou via les banques commerciales) les obligations d'État émises par les pays de la zone euro, ce qui réduira drastiquement la charge des intérêts de la dette.

    Avec les syndicats et les mouvements sociaux de toute l'Europe, il est temps d'imposer une construction européenne qui préserve les intérêts des peuples, pas ceux de la finance. A l'opposé des réactions de repli nationaliste, Attac France sera au côté de ceux et celles qui défileront dans les rues des villes européennes le 1er mai et exprimera sa solidarité avec la grève générale grecque le 5 mai.

    Attac France, Montreuil, le 29 avril 2010

  • Une vraie retraite à 60 ans, c'est possible

    rubon1.jpgVous êtes invités à participer à une  conférence débat sur le thème: 
    Une vraie retraite à 60 ans, c'est possible.

    Avec Gérard FilocheInspecteur du travail, membre du conseil scientifique d'ATTAC,
    membre du conseil national du PS.

    Il vient d'ailleurs d'écrire un livre portant ce même titre: "une vraie retraite à 60 ans c'est possible", en collaboration avec Jean-Jacques  Chavigné, sorti  ce mois-ci (avril 2010) aux éditions Jean-Claude Gawsewitch .

    Cette conférence débat aura  lieu  à la salle Camille Pagé 
    à Châtellerault lundi 10  mai  à 20h30


    Ci-joint le tract  recto et l'affiche de cette conférence que vous pourrez diffuser autour de vous.

    Le comité local Attac Châtellerault

    affiche filoche[3].pdf

    tract Filoche[2]-1.pdf

  • Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites

    Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites

    Le gouvernement français s'apprête à engager une nouvelle réforme qui risque de porter un coup fatal au système de retraite par répartition en jurant une fois de plus que c'est pour le sauver. Le bilan des réformes menées depuis 1993 est déjà catastrophique car toutes les dispositions prises (calcul sur les 25 meilleures années, indexation sur les prix et non plus sur les salaires des actifs, allongement de la durée de cotisation sous peine de décote...) ont déjà fait baisser le niveau des pensions d'environ 20 %. Elles ont aggravé les inégalités déjà fortes entre les pensions des hommes et des femmes. Le Conseil d'orientation des retraites (COR) prévoit que le taux de remplacement moyen - niveau de la retraite par rapport au salaire, passerait de 72 % en 2007 à 59 % en 2050. Cette dégradation continuera donc de frapper les actuels retraités et touchera également les générations suivantes.

    Malgré ce bilan désastreux, le gouvernement veut aller encore plus loin en supprimant l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans en le portant à 62, voire 65 ou 67 ans, comme le demande le Medef, et en remettant en cause le calcul sur les six derniers mois d'activité des retraites du secteur public. Jumelées avec un nouvel allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein, ces mesures condamneraient à la pauvreté la plupart des futurs retraités, surtout les femmes et tous ceux et celles qui ont connu et connaîtront des périodes de chômage et de précarité importantes. Ce sont les salarié-es les plus jeunes qui subiraient les effets cumulés de ces orientations au moment de partir à la retraite.

     

    La suite, c'est ici : http://petition.exigences-citoyennes-retraites.net/

    Pour voir les signataires, c'est ici : http://petition.exigences-citoyennes-retraites.net/index.php?petition=2&pour_voir=oui

    Pour signer c'est ici : http://petition.exigences-citoyennes-retraites.net/index.php?petition=2&signe=oui

  • Avril-Mai : Agenda Attac dans la Vienne

    rubon1.jpg

    - Mercredi 28 avril à 20 h 30 :

    "Faut-il perdre sa vie à la gagner : le revenu d'existence, parlons-en !" avec Mireille Bruyère, maîtresse de conférences en économie, université de Toulouse-Le Mirail. Membre du conseil scientifique d'ATTAC France et Jacques Berthillier, secrétaire général de l'AIRE (Association pour l'Instauration d'un Revenu d'Existence). Maison du peuple, salle Timbaud (rue Saint Paul) à Poitiers.

    - Lundi 3 mai à 20 h 302ème réunion de préparation du futur Festiv'Attac. Lors de la réunion du 29 mars, nous avons commencé à lister thème et sujets d'intérêts et tenté de définir une orientation, une ligne directrice. Cela tournera autour des "Résistances" et alternatives qui se construisent déjà au libéralisme. Résistance au sens du "Conseil National de la résistance" qui porta ce projet de "démocratie sociale" au sortir de la seconde guerre mondiale. On en reparle le 3 mai : Venez !

    - Lundi 10 mai à 20h30 : Attac Châtellerault organise une soirée-débat sur le thème « Une vraie retraite à 60 ans, c'est possible » avec Gérard Filoche, Inspecteur du travail. Salle Camille Pagé à Châtellerault. Un covoiturage est possible au départ de Poitiers. Si vous êtes intéressés, contactez Attac Poitiers.

    - Mardi 11 mai à 20 h 30réunion mensuelle d'Attac Poitiers. Maison du Peuple, salle Timbaud (rue St Paul)

    - Mercredi 19 mai de 17 h 45 à 20 hsalle Omnisports, près d'AUCHAN. Réunion mensuelle d'Attac Châtellerault.