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  • Les climatologues français veulent débugger le débat

    Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences (en ligne ici : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/climatologie-1/d/les-climatologues-francais-veulent-debugger-le-debat_23335/)

    Comme nous l'expliquait Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et collaboratrice du Giec, un copieux document vient d'être envoyé à leurs organismes de tutelle, signé par 604 scientifiques. Dans le collimateur, le livre de Claude Allègre et les écrits et conférences de Vincent Courtillot. Cet Appel des scientifiques du climat dénonce non seulement des « erreurs » mais aussi des «dénigrements ». Des documents publics à télécharger...

    Les climatologues ont frappé. La semaine dernière, Valérie Masson-Delmotte détaillait sur notre site les raisons de cet Appel des scientifiques du climat, tout à fait inhabituel, transmis à la Ministre de la recherche, Valérie Pécresse, et aux responsables des grands organismes de recherche français concernés par les études sur le climat.

    Les chercheurs n'apprécient guère la manière dont la question du réchauffement climatique est aujourd'hui débattue dans la société et aimeraient faire entendre leurs voix. « Nous n'avons rien à cacher. Nous aimerions surtout pouvoir offrir au grand public toutes les données que nous possédons et montrer comment nous travaillons ! » nous affirmait la climatologue, elle aussi signataire de ce courrier.

    Les climatologues en veulent surtout à deux personnes et l'attaque est nominative, ce qui est très rare dans le milieu scientifique, du moins dans les débats publics. Le premier est Claude Allègre qui a écrit, avec Dominique de Montvalon, L'imposture climatique, ou la fausse écologie. Le second est Vincent Courtillot, auteur du Nouveau voyage au centre de la Terre (Odile Jacob, 2009), et qui donne des conférences sur le thème du climat. L'opinion de ces deux scientifiques s'oppose à celle de la majorité des climatologues et du Giec, qui attribue une grande partie du réchauffement climatique actuel aux activités humaines.

    Une réponse de près de cent pages

    Ce n'est pas cette opposition qui agace la communauté des climatologues mais, expliquent-ils « les erreurs » et « les insultes ». A la lettre envoyée la semaine dernière et aujourd'hui signée par 604 scientifiques, les climatologues ajoutent aujourd'hui trois documents, rendus publics, et que l'on peut télécharger au format PDF. Le premier est une liste des 60 erreurs relevées dans le livre de Claude Allègre.

    Le fichier est lourd (2,21 Mo !) et comporte 63 pages, chaque critique étant détaillée. Le second reprend les arguments exposés par Vincent Courtillot dans ses conférences. Il est plus léger (trente pages, tout de même). Le troisième recense... les insultes. Il est vrai que Claude Allègre n'a pas fait dans la dentelle en évoquant un « système mafieux » et un « intégrisme ».

    La Ministre a réclamé un débat scientifique sur ces questions, qui sera orchestré par l'Académie des sciences. Le CNRS et l'Alliance AllEnvi (qui regroupe les organismes de recherche liés à l'environnement) viennent de publier un communiqué commun pour soutenir les climatologues, signés par leurs présidents, Alain Fuchs et Roger Genet.

  • Une vraie retraite à 60 ans, c'est possible

    rubon1.jpgLe « dossier retraite » est de nouveau ouvert. Le gouvernement français s'apprête à engager une nouvelle réforme qui risque de porter un coup fatal à notre système de retraite par répartition. Les enjeux sont importants.

    Le comité local Attac de Châtellerault a programmé une conférence-débat sur ce dossier :

    « Une vraie retraite à 60 ans, c'est possible »

    avec Gérard Filoche, Inspecteur du travail,

    lundi 10 mai à 20h30, salle Camille Pagé à Châtellerault

  • Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites

    rubon1.jpgAttac et la fondation Copernic ont rendu public un appel "Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites" signé par 370 responsables syndicaux, associatifs et politiques ainsi que de nombreux universitaires, chercheurs... Cet appel veut mettre la question du partage de la richesse produite au centre du débat public qui s'ouvre sur l'avenir des retraites. Il doit être un point d'appui pour engager une vaste campagne d'éducation populaire qui se traduira par la multiplication de réunions publiques unitaires partout en France. Face à la régression sociale programmée, il faut créer un vaste courant d'opinion qui affirme que d'autres solutions sont possibles. L'appel "Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites" peut en être le catalyseur.

    Pour signer l'appel : http://www.exigences-citoyennes-retraites.net/

    Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites

    Le gouvernement français s'apprête à engager une nouvelle réforme qui risque de porter un coup fatal au système de retraite par répartition en jurant une fois de plus que c'est pour le sauver. Le bilan des réformes menées depuis 1993 est déjà catastrophique car toutes les dispositions prises (calcul sur les 25 meilleures années, indexation sur les prix et non plus sur les salaires des actifs, allongement de la durée de cotisation sous peine de décote...) ont déjà fait baisser le niveau des pensions d'environ 20 %. Elles ont aggravé les inégalités déjà fortes entre les pensions des hommes et des femmes. Le Conseil d'orientation des retraites (COR) prévoit que le taux de remplacement moyen - niveau de la retraite par rapport au salaire, passerait de 72 % en 2007 à 59 % en 2050. Cette dégradation continuera donc de frapper les actuels retraités et touchera également les générations suivantes.

    Malgré ce bilan désastreux, le gouvernement veut aller encore plus loin en supprimant l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans en le portant à 62, voire 65 ou 67 ans, comme le demande le Medef, et en remettant en cause le calcul sur les six derniers mois d'activité des retraites du secteur public. Jumelées avec un nouvel allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein, ces mesures condamneraient à la pauvreté la plupart des futurs retraités, surtout les femmes et tous ceux et celles qui ont connu et connaîtront des périodes de chômage et de précarité importantes. Ce sont les salarié-es les plus jeunes qui subiraient les effets cumulés de ces orientations au moment de partir à la retraite.

    Le gouvernement et le patronat persistent à vouloir durcir les conditions de départ en retraite alors même que les entreprises continuent de se débarrasser des salariés âgés avant qu'ils aient acquis la totalité de leurs droits. Exiger que les salariés travaillent et cotisent plus longtemps, alors que l'âge moyen de cessation d'activité est de 59 ans, ne vise qu'à baisser le niveau des pensions. De plus, cette logique remet en cause la solidarité intergénérationnelle. Il n'y a aucun sens à augmenter l'âge de la retraite alors que le chômage de masse sévit pour les jeunes. Au lieu de voir dans la retraite par répartition une transmission perpétuelle et solidaire de la prise en charge d'une génération par la suivante, le gouvernement et le patronat, afin d'attiser la division, la stigmatisent comme un fardeau pour la seule génération à venir.

    Le danger ne s'arrête pas là. Le COR dessine les contours d'une réforme pour remplacer notre système par un autre « par points » ou « par comptes notionnels ». Dans les deux cas, il s'agirait de ne plus avoir à assurer un taux de remplacement du salaire défini à l'avance et de faire de la variation du niveau des pensions le moyen d'équilibre financier des régimes. Cela aggraverait encore la baisse du niveau des pensions et contraindrait les salariés, particulièrement les salarié-es pauvres et effectuant les travaux pénibles, à travailler toujours plus longtemps.

    La vraie raison des mesures qui s'annoncent n'est pas liée à la démographie. La crise financière a provoqué une récession et donc une flambée des déficits publics. Les États continuent benoîtement à financer leurs déficits en empruntant sur ces mêmes marchés financiers qui ont provoqué la crise. Réduire ces déficits pourrait se faire par une taxation du capital. Mais les spéculateurs refusent évidemment cette solution, demandent que les États donnent des gages et exigent une réduction des dépenses publiques.

    Une alternative à cette régression sociale existe pourtant. A moins de décréter la paupérisation des retraité-es, il est normal de couvrir les besoins sociaux liés à l'augmentation de leur part dans la population par un accroissement des prélèvements sur la richesse produite. Les déficits des caisses de retraite sont essentiellement dus au refus obstiné de le faire. Pourtant, le besoin supplémentaire de financement nécessaire aux retraites est réalisable puisqu'il a été chiffré en 2007 par le COR entre 1 et 2 points de PIB jusqu'en 2050, à comparer avec la chute de la part de la masse salariale de 8 points au cours des dernières décennies et avec l'explosion correspondante des dividendes, qui sont passés de 3,2 % du PIB en 1982 à 8,5 % en 2007. Il est donc juste d'augmenter la part des salaires et des pensions dans la richesse produite en s'attaquant aux profits. Le financement des retraites est possible à condition d'en finir avec l'actuel partage éhonté de la richesse au bénéfice des revenus financiers. C'est ce partage qui constitue le tabou à faire sauter, et non l'âge de départ. Il s'agit là d'un choix politique de justice et de solidarité.

    La question des retraites pose celle de la société dans laquelle nous voulons vivre. Nous ne pouvons accepter la paupérisation programmée des futurs retraité-es, l'idéologie absurde du « travailler toujours plus » et la destruction des solidarités sociales. Nous souhaitons contribuer à une vaste mobilisation citoyenne (réunions publiques, appels locaux...) pour stopper cet engrenage.

  • Les taxes globales poursuivent deux objectifs

    rubon1.jpgCes taxes visent à atteindre deux objectifs indissociables. Le premier est d'introduire une véritable régulation politique de la finance internationale. Celle-ci comporte deux volets essentiels qui sont liés : réduire considérablement le volume des transactions financières, c'est-à-dire en fin de compte réduire la circulation du capital ; et dégonfler drastiquement toutes les bulles spéculatives dont les conséquences se nomment instabilité financière et accroissement des inégalités. Le volume des transactions financières a augmenté dans des proportions inimaginables en l'espace de trois décennies, après l'instauration de la liberté totale de circuler pour les capitaux au cours des années 1970-80. Aucune justification ne peut être trouvée à des mouvements permanents de capitaux vingt à trente fois plus importants que la production mondiale et cent fois plus importants que les échanges de biens et services. La liberté de circulation des capitaux a déclenché la financiarisation du capitalisme mondial, qui a abouti à la grande crise globale depuis 2007.1 Aussi convient-il de mettre un coup d'arrêt à cet engrenage de libéralisation et aux catastrophes qui lui sont associées. Nous montrerons comment une taxe sur les transactions financières pourra dégonfler la spéculation et réduire l'instabilité économique. Il faut mettre hors d'état de nuire les institutions financières et les fonds spéculatifs qui font métier de parier sur le malheur des autres, car, n'en doutons pas, toute spéculation durable se nourrit en fin de compte d'un détournement, au bénéfice des actionnaires, de la richesse produite par ceux qui travaillent. Le but d'une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre (taxe carbone), les pollutions ou la consommation d'énergie est similaire : réduire l'instabilité climatique ainsi que les multiples dégradations.

    Le deuxième objectif des taxes globales est de recueillir des recettes fiscales mondiales afin de financer la production des biens publics mondiaux et de permettre à tous les humains d'y accéder. La lutte contre le réchauffement climatique, l'accès à l'éducation, la santé, l'eau potable, ne peuvent être abandonnés au marché. Nous n'acceptons pas la marchandisation de tous les biens et services indispensables à la satisfaction des besoins humains fondamentaux et à la préservation de la nature.

    La suite de cet article : http://www.france.attac.org/spip.php?article11067

     

  • Depuis 2004, les inégalités se creusent au profit des plus hauts revenus

    Le nombre des riches a explosé en France de 2004 à 2007, et cette très forte augmentation est allée de pair avec une explosion de leurs revenus.

    Tel est le double constat dressé par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans l'édition 2010 de son étude sur Les revenus et le patrimoine des ménages, rendue publique jeudi 1er avril.

    L'Insee, dont les travaux portent sur une période antérieure à la crise, fait état d'une augmentation de 28 % du nombre de personnes dépassant les 100 000 euros constants de revenu par unité de consommation et de 70 % du nombre de celles au-dessus du seuil à 500 000 euros.

    Il confirme ainsi le diagnostic d'une explosion des hauts revenus en France, posé dès l'été 2007 par Camille Landais, à l'époque chercheur à l'école d'économie de Paris.

    Mais contrairement à cet économiste, qui date à 1998 le début de ce phénomène, l'Insee fait de 2004 une année charnière. "Alors que les revenus d'activité n'ont progressé que de 11 % entre 2004 % et 2007 %, les revenus du patrimoine et les revenus exceptionnels ont connu des progressions beaucoup fortes", de 46 % et de 55 % respectivement, explique l'étude.

    Cette évolution est d'autant plus frappante qu'elle va de pair avec une stabilité des inégalités de niveau de vie pour 90 % de la population.

    Le niveau de vie rapporte le revenu disponible d'un ménage - la somme des revenus dont il dispose après paiement des impôts directs - au nombre d'unités de consommation, qui le composent.

    8 MILLIONS DE PAUVRES

    C'est par le haut que les inégalités se creusent depuis 2004, à travers l'augmentation des niveaux de vie des 5 % les plus aisés, tandis que la proportion de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté (908 euros mensuels) est passée, en un an, de 13,1 % à 13,4 %. Une hausse, non "statistiquement significative", qui porte à 8 millions le nombre de pauvres.

    En 2007, c'est à partir de 84 500 euros de revenu déclaré annuel par unité de consommation qu'une personne se situe parmi les 1 % les plus riches ou "à très hauts revenus". Cette limite correspond, par exemple, à un couple de cadres supérieurs gagnant chacun 5 300 euros nets par mois. En revanche, pour être riche, un ménage avec deux enfants doit avoir des ressources de près de 15 000 euros nets par mois.

    La médiane des revenus, qui sépare en deux moitiés ces 1 % les plus riches, passe par la ligne des 112 000 euros. C'est plus de six fois le niveau de vie médian, qui partageait en 2007 la population française en deux parties égales et s'élevait à 18 170 euros par an, soit 1 510 euros par mois.

    Les riches ne constituent pas une population homogène : le revenu déclaré annuel par unité de consommation des personnes à très hauts revenus va de quelque 84 500 euros à plus de 13 millions.

    Même au sein des plus aisés, insiste l'Insee, l'hétérogénéité est forte. Dans cette catégorie qui comprend un peu plus de 5 800 personnes, le revenu par unité de consommation va de 688 000 euros (39 fois le revenu médian) à plus de 13 millions (plus de 700 fois le revenu médian).

    La concentration est la règle. Les 10 % les plus riches reçoivent un quart des revenus d'activité déclarés, près des deux tiers des revenus du patrimoine et plus de quatre cinquièmes des revenus exceptionnels, constitués à près de 90 % par des plus-values de valeurs mobilières et à environ 10 % de gains de levée d'option perçus majoritairement par des cadres dirigeants.

    L'Insee note au passage que ces revenus "exceptionnels" - 2 % de la population en touchent - sont courants pour les personnes les plus aisées (64 % en ont touché en 2007).

    SOURCES DE REVENUS DIVERSIFIÉES

    Plus on est riche, plus on a des sources de revenus diversifiées. Deux grands groupes émergent toutefois chez les plus aisés : ceux dont les revenus sont liés essentiellement à leur activité, par exemple des cadres dirigeants, des PDG ou des professions libérales; et ceux dont les revenus sont liés majoritairement à la détention d'un capital.

    Au passage, l'Insee note que les revenus des plus riches sont imposés en moyenne à 20 % alors qu'"en appliquant le barème progressif de l'impôt sur le revenu" et les abattements, ils devraient l'être à 36 %. Les niches fiscales leur profitent.

    Qui sont ces riches ? Ils sont plus âgés et plus urbains que la moyenne. Les 45-64 ans sont surreprésentés dans cette population. Ce n'est guère surprenant: ils sont à l'apogée de leur carrière, ont pu accumuler un patrimoine et avoir hérité d'un de leurs parents.

    Les très hauts revenus sont aussi fréquemment parisiens. La plupart sont propriétaires d'au moins un bien immobilier, de surface importante en moyenne. C'est souvent à ce titre qu'ils sont redevables de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et bénéficiaires du bouclier fiscal.

    Le Monde du 03 avril 2010, Claire Guélaud,