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  • La France doit soutenir les initiatives allemandes contre la spéculation financière

    rubon1.jpgAngela Merkel l'a déclaré le 19 mai: l'Allemagne va proposer au G20 de Toronto la mise en place d'une taxe sur les transactions financières. Si le G20 ne veut pas, elle le proposera à l'Union européenne. Si les Britanniques ne veulent pas, elle le proposera à la zone euro. Et si personne ne veut le faire, l'Allemagne le fera seule, comme elle a déjà interdit la vente à découvert de certains produits dérivés.

    C'est la première fois qu'un dirigeant européen de premier plan montre cette détermination dans la lutte contre la spéculation financière. Peu importe les souhaits réels de Mme Merkel : elle a dû prendre en compte l'exaspération de l'opinion publique allemande et la campagne menée depuis plusieurs mois par de nombreux syndicats et associations dont Attac Allemagne.

    Jusqu'ici le gouvernement français a suivi l'Allemagne dans ses orientations les plus régressives: imposer l'austérité partout en Europe, interdire les déficits dans la Constitution. Mais pas pour la régulation financière: Christine Lagarde a critiqué la décision unilatérale des Allemands contre la spéculation sur les dérivés, et Nicolas Sarkozy n'a pas soutenu les propos de Mme Merkel sur la taxe.

    Nous demandons aux autorités françaises de soutenir clairement les propositions allemandes contre la spéculation financière, et de s'engager fermement dans la même direction: le G20, sinon l'Union européenne, sinon la zone euro, sinon la France et l'Allemagne, doivent décider de taxer enfin les transactions financières. Nous appelons l'ensemble des forces politiques, syndicales et associatives en France à faire pression en ce sens sur le gouvernement. Désarmer la finance est indispensable pour faire échec aux régressions sociales aujourd'hui programmées, en France et en Europe, et pour financer les besoins sociaux et écologiques.

    Attac France va proposer à ses partenaires syndicaux et associatifs engagés dans une pétition pour la taxation des transactions financières (http://www.france.attac.org) de demander ensemble un rendez-vous la semaine prochaine à Nicolas Sarkozy pour lui exprimer notre volonté de voir la France prendre clairement position.

    Contact presse : Thomas Coutrot (06 24 56 79 32)

    http://www.lesechos.fr/info/inter/afp_00253613-schauble-propose-une-taxe-sur-les-transactions-financieres-en-zone-euro-si-londres-bloque.htm

    Attac France, Montreuil, le 22 mai 2010

  • Collectif Retraite 86

    sine.pngDécisions de la réunion du 18 mai à la M3Q : appel à la manifestation du 27 mai et diffusion d'un tract du collectif.

    Diffusions communes (la première personne aura les tracts) :

    • Samedi 22 mai à 10 h 30, marché Notre Dame : Danielle, Jacky, Xavier.
    • Samedi 22 mai à 15 h, rue Gambetta : Thierry, Alex, Sylvette
    • Dimanche 23 mai à 10 h, marché Couronneries : Coralie, Camille, Alain, Anne
    • Mercredi 26 mai 10 h, marché Couronneries : Yvon, Danielle

    Chacun est invité à trouver des renforts pour ces différentes équipes.

    Prochaine réunion du Collectif :

    Mercredi 26 mai à 18 h 30 à la M3Q

    Ci-joint le tract qui sera diffusé également pendant la manif du 27 mai.

    Retraite appel au 27 mai.pdf

  • Attac et une large coalition de syndicats…

    rubon1.jpg… et associations lancent aujourd'hui une pétition citoyenne pour taxer la finance

    Depuis plusieurs mois Attac travaille à mettre en place en France une large coalition pour mobiliser les citoyens afin d'imposer la mise en place d'une taxe sur les transactions financières (TTF).Aujourd'hui, à l'occasion des journées internationales d'action pour la TTF organisées dans plusieurs pays d'Europe et d'Amérique du Nord, cette coalition publie un communiqué de presse commun (voir ci-dessous) et lance une pétition citoyenne adressée au G20.

    1. Qu'est ce que cette coalition ?

    Cette coalition constitue par elle-même un évènement politique inédit, puisqu'elle regroupe avec Attac une palette large de syndicats (CGT, CFDT, FSU, Solidaires), d'associations écologiques (Amis de la Terre, WWF, Action consommation), d'associations de solidarité internationale (Oxfam, CCFD, CRID, Aitec, Foi et Justice, RITIMO) et de lutte contre les pandémies (Aides). D'autres associations participent au processus unitaire qui débouchera, à partir de septembre prochain, sur une campagne en vue du G20 qui se déroulera en France au printemps 2011. Des campagnes similaires se déroulent aujourd'hui aux USA, au Royaume-Uni (http://robinhoodtax.org.uk/),

    au Canada (http://robinhoodtax.ca/),

    en Allemagne (http://www.robinhoodsteuer.de/),

    en Autriche (http://www.steuergegenarmut.at/)

    et en Italie (http://www.zerozerocinque.it), portées par les mêmes alliances entre mouvements syndical, écologique et de solidarité internationale.

     

    2. Quelles sont les bases politiques de la coalition ?

    La coalition s'est formée autour d'un objectif - imposer des taxes sur les transactions financières - et de deux finalités : lutter contre la spéculation financière et financer les biens publics mondiaux. L'existence même de cette coalition et ses thèmes centraux montrent l'avancée des idées d'Attac dans le débat public. Vu la diversité de la coalition elle est évidemment traversée de débats intenses : faut-il mettre en avant la lutte contre la finance ou surtout la levée de fonds pour les urgences sociales et climatiques ? Faut-il réclamer une taxe mondiale, européenne ou nationale ? L'argent doit il aller entièrement au Sud ou les biens publics mondiaux à financer concernent-ils aussi les pays du Nord ? (Débats qui peuvent d'ailleurs aussi traverser notre association...).

     

    3. Qu'est ce que cette pétition ?

    La pétition est le premier acte collectif de la coalition française pour la TTF. Elle s'adresse aux dirigeants du G20 à l'occasion de la rencontre de Toronto au Canada, fin juin 2010. Elle a été conçue dans le cadre du réseau européen sur les crises, auxquels participent les Attac d'Europe et d'autres organisations citoyennes européennnes (Friends of the Earth Europe, Eurodad, ...), et endossée par la plupart de nos partenaires français. Elle peut être signée dans différentes langues, et a déjà été lancée en Allemagne, en Autriche, en Italie, ou elle a déjà récolté 30 000 signatures. La pétition peut être signée sur le site makefinancework.org ou à partir des sites des organisations participantes, dont bien sûr celui d'Attac. Si vous vous occupez d'un site internet, le formulaire de la pétition peut être très simplement ajouté à votre site en suivant les instructions indiquées dans la rubrique "créer votre widget" à la page d'accueil de makefinancework.org.Il s'agit d'une pétition électronique : à ce stade, des signatures sur papier ne sont pas prévues.

     

    4. Quels liens entre les campagnes d'Attac (retraites, Grèce, TTF, justice climatique) ?

    Les comités locaux d'Attac sont fortement mobilisés depuis plusieurs semaines contre la réforme des retraites, et cela va continuer de plus belle. En même temps la crise grecque s'étend à l'ensemble de la zone euro et démontre à nouveau les impasses de la construction néolibérale de l'Europe. Et la crise financière fait passer à la trappe les préoccupations écologiques, pourtant décisives à moyen et long terme. La campagne pour la TTF illustre fort bien la cohérence profonde de la démarche d'Attac : désarmer les marchés financiers est indispensable pour préserver nos systèmes de protection sociale, pour construire une Europe solidaire et pour financer les urgences sociales et écologiques planétaires. Nous devons le répéter sur tous les tons et dans toutes les occasions : les peuples de France, d'Europe et du monde ne sortiront de l'impasse qu'en démantelant le pouvoir de l'industrie financière, fauteuse d'inégalités, de précarité, de gaspillages effrénés, de crises sociales et écologiques majeures.

  • Mensonges, manipulations et mauvaise foi : la réforme des retraites en trois dimensions

    rubon1.jpgAnalyse du « Document d'orientation sur la réforme des retraite »

    Le gouvernement vient d'adresser aux syndicats et au patronat son « Document d'orientation sur la réforme des retraites ».

    Il persiste et signe dans son intention d'aggraver encore les conditions de travail des salariés et celles dans lesquelles ils pourront prendre leur retraite. Trois dimensions caractérisent ce projet : le gouvernement ment, il manipule l'opinion et il fait preuve d'une mauvaise foi sans pareille.

    Mensonges

    Le gouvernement affirme que « la véritable cause du déséquilibre de nos régimes de retraites est la démographie ». C'est doublement faux. Le Conseil d'orientation des retraites a indiqué dans son rapport d'avril 2010 que la principale raison de l'aggravation des déficits sociaux était la crise financière : en 2006, donc avant la crise, le déficit de l'ensemble du système de retraite était de 2,2 milliards d'euros ; en 2008, il atteignait 10,9 milliards et il devrait être de 32,2 milliards en 2010.

    D'autre part, l'allongement de l'espérance de vie ne devient une catastrophe que si on refuse de mettre en débat la richesse produite, sa nature, son évolution et la manière dont elle est répartie.

    Manipulations

    Le gouvernement affirme s'engager à « écarter toute solution qui baisserait le niveau de vie des Français ou augmenterait le chômage ». Or, prétendre inciter les salariés à travailler plus longtemps, que ce soit en reculant l'âge légal de la retraite ou en augmentant la durée de cotisation, entraîne inéluctablement une baisse du niveau des pensions, malgré tous les serments qui prétendent le contraire. C'est déjà le résultat des contre-réformes de 1993 et de 2003, ce sera le cas avec celle de 2010 si elle est effective.

    Alors que le chômage continue d'augmenter, le travail forcé des seniors se substituera à l'emploi des jeunes. Le « travailler plus » des uns se traduira par l'exclusion et la précarité des autres, jeunes, femmes, non diplômés. La reconnaissance de la pénibilité du travail semble se limiter pour le gouvernement aux salariés déjà « cassés » par leur travail, qu'on ne contraindra (peut-être) pas à travailler plus longtemps...

    Toute alternative au « travailler plus » est a priori exclue sans possibilité de discussion : toute augmentation des cotisations est interdite. On nous dit que les déficits des régimes de retraite se chiffreront par dizaines de milliards d'euros, voire plus de 100 milliards en 2050 : mais on refuse d'accompagner l'évolution démographique par une augmentation des cotisations au fur et à mesure que la richesse s'accroît. Pourtant la seule application du taux de cotisation patronale aux dividendes distribués comblerait immédiatement tout le déficit actuel de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, le régime général de la Sécurité sociale.

    Quant à la « contribution supplémentaire de solidarité sur les hauts revenus et les revenus du capital sans restitution au titre du bouclier fiscal », elle restera largement symbolique au regard des sommes nécessaires. Le flou règne sur ces nouveaux financements, mais le choix de reculer l'âge légal de la retraite et/ou de rallonger la durée de cotisation est présenté comme ferme et définitif.

    Mauvaise foi

    Le gouvernement réaffirme l'impératif de solidarité et sa confiance dans le système par répartition. Mais il organise en même temps la baisse inéluctable du niveau des pensions parce que de moins en moins de salariés pourront satisfaire aux nouvelles obligations de travailler plus longtemps. Il ouvre ainsi la voie à tous ceux qui, comme le Medef ou les compagnies d'assurance, veulent élargir le champ des retraites complémentaires par capitalisation auxquelles pourront souscrire les titulaires de hauts revenus ou de hauts salaires. Les inégalités sociales en seront encore aggravées, dans la société et au sein même du salariat.

    Loin de consolider la solidarité du système par répartition, le document gouvernemental met au programme des prochaines années une « réforme systémique » pour transformer notre système en un système « par points » ou « par comptes notionnels ». Le Conseil d'orientation des retraites, dans son rapport de janvier, a montré comment une logique individualiste viderait alors de tout son sens le système par répartition. Les pensions seraient calquées sur les contributions personnelles de chaque salarié cotisant : adieu au principe de solidarité qui inspire les fondements de la Sécurité sociale. Alors même que - comme le reconnaît le Conseil d'orientation des retraites - cette réforme systémique n'aurait aucune efficacité face à un choc économique ou démographique.

    La logique profonde de la réforme annoncée des retraites n'est donc pas de préserver la solidarité mais au contraire de rassurer les marchés financiers : à l'image de ce qui se passe en Grèce, en Espagne et maintenant partout en Europe, le gouvernement veut montrer sa détermination à faire payer la réduction des déficits publics aux salariés et à la population, en laissant intacts les revenus et le pouvoir de la finance.

    L'association Attac, initiatrice, avec la Fondation Copernic, d'un appel pour « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites » qui se traduit aujourd'hui par de multiples actions de sensibilisation de la population sur l'enjeu des retraites, participera à toutes les initiatives qui seront prises dans les jours et les semaines à venir pour faire échouer le projet du gouvernement.

    Attac France, le 17 mai 2010

  • François Ruffin : "Je crois que le cours de la bataille…

    des idées est en train de s'inverser"

    Encore le CNR ? Encore la mise en application de son programme dans la France de l'après-guerre ? Et encore la façon dont ce programme a peu à peu été grignoté par les politiciens et milieux d'affaire ? Certains vont trouver que ça commence à bien faire... Difficile - pour être honnête - de leur donner tout à fait tort. En commentaire de l'entretien accordé sur le sujet par Jean-Luc Porquet, Défendre le rêve porté par les résistantsKarib pointait ainsi l'inutile fantasme d'un modèle social ne correspondant pas à nos aspirations. Pourquoi magnifier cette « phase du capitalisme où l'État avait su imposer un minimum de protection sociale pour parer à toute velléité de contestation sociale, et diriger l'investissement vers le capital dit "productif" » ? Bonne question. En commentaires toujours, Juliette rappelait que « ce ne sont pas des idéaux, des grands sentiments, des héros, qu'il nous faut, et ce retour plus qu'insistant, en ce moment, aux symboles (encore un truc dont on se passe) de la Résistance, est davantage le signe qu'on n'arrive pas à penser le présent et à agir sur lui ». Bien vu, derechef.

    Pourtant... on y revient. Parce que le sujet continue à nous passionner. Qu'on pense qu'il s'agit davantage d'une étude historique distanciée et d'une participation au débat public que d'une adhésion au programme du CNR. Qu'on est à la veille du rassemblement organisé aux Glières par l'association Citoyens résistants d'hier et d'aujourd'hui. Et - surtout - que François Ruffin (aprèsGilles Perret [] et Jean-Luc Porquet) porte une analyse passionnante des forces qui se sont mises en branle après 1945, de ce combat idéologique d'ampleur qui se joue depuis soixante ans. Entre eux et nous, tout est question de rapports de force, dit-il. Et depuis la fin des années 70, leur victoire, dans les têtes comme dans les faits, est presque totale. Le libéralisme mène le jeu.

    Son analyse, François Ruffin - auteur des Petits Soldats du journalisme, de Quartier Nord et de La Guerre des Classes - a eu le temps de la maturer. Parce qu'il a participé à l'ouvrage collectif Les Jours Heureux, dirigé par Jean-Luc Porquet [] et sous-titré "Le programme du Conseil national de la résistance de mars 1944 : comment il a été écrit et mis en oeuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition" : il en a écrit le chapitre qui porte sur la presse. Et parce qu'il est revenu sur le sujet dans Fakir, journal d'enquête sociale qu'il dirige et fait vivre, avec une petite équipe, depuis dix ans. Le dernier numéro - actuellement en kiosques - revient ainsi longuement sur « ce que nos papis ont construit » et « ce que notre élite démolit ». Et dresse notamment le portrait des bâtisseurs - ceux qui ont mis en œuvre et défendu le programme du CNR - et de ses liquidateurs.

    Entretien à lire sur l'excellent blog "Article XI : http://www.article11.info/spip/spip.php?article804