Le 12 octobre : un tournant dans la mobilisation citoyenne contre l'injustice et le déni de démocratie
Le gouvernement crie à la surenchère et à la politisation. François Fillon déclarait hier à l'Assemblée nationale : "la voix de ceux qui manifestent et qui font grève doit être entendue (…) Mais en démocratie, la voix du Parlement aussi doit être entendue". Quelle démocratie, alors que Nicolas Sarkozy avait déclaré avant son élection ne pas vouloir remettre en cause la retraite à 60 ans ? Alors qu'une écrasante majorité de la population rejette cette réforme et soutient le mouvement ? Le vote du Sénat, après celui de l'Assemblée nationale, est totalement illégitime. Les élus du peuple usurpent leur mandat, en approuvant une réforme exigée par le Medef et les spéculateurs financiers contre l'immense majorité des citoyens.
L'autisme de MM. Sarkozy, Fillon et Woerth et de leur majorité parlementaire porte l'entière responsabilité du durcissement probable du mouvement dans les jours à venir. On ne gouverne pas impunément pour les privilégiés et les spéculateurs au mépris des droits sociaux et de la démocratie. Attac soutient toutes les initiatives – grèves, manifestations, actions symboliques, blocages pacifiques... - qui hissent le mouvement social à la hauteur de l'intransigeance gouvernementale. Nous serons à nouveau dans la rue ce samedi 16 octobre. Face à la volonté populaire aussi clairement exprimée, le gouvernement doit se soumettre ou se démettre. Il doit retirer immédiatement son projet de réforme des retraites.
Attac France, Paris, le 13 octobre 2010