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  • L'Assemblée nationale vote pour la taxe Tobin européenne : enfin un pas concret de la France ?

    Ça vous avait échappé ?
     
     
    Logo Attac.jpgChristine Lagarde, depuis quatre ans à Bercy, n'a jamais pris aucune initiative concrète en faveur de la taxation des transactions financières. Coïncidence ?  À peine a-t-elle abandonné Bercy pour sa tournée mondiale de candidature au FMI, que l'UMP et le gouvernement s'engagent enfin pour une taxe Tobin européenne. L'Assemblée nationale vient en effet d'adopter ce 14 juin à la quasi-unanimité une résolution européenne demandant à la Commission européenne la mise en place rapide d’une taxe de 0,05% sur les transactions financières dans l’Union européenne, « ou à défaut d’abord au niveau de la zone euro ou d’un groupe de plusieurs États membres de l’Union » (http://www.assemblee-nationale.fr/13/ta-commission/r3456-a0.asp).

    Cette résolution, proposée initialement par le PS et amendée par l'UMP, recommande la mise en place de cette taxe européenne pour financer la lutte contre la pauvreté et pour le changement climatique. Son taux, quoique deux fois plus faible que celui qu'Attac recommande (0,1%), aurait déjà un impact réel sur le volume de la spéculation financière.  Le gouvernement français sortirait-il enfin de sa schizophrénie totale, avec un Nicolas Sarkozy qui proposait la taxe Tobin sur toutes les tribunes internationales sauf en Europe ?

    Attac l'a dit et répété : c’est au niveau européen, et d'abord à ce niveau, que la taxe Tobin est politiquement pertinente. Le cadre du G20, privilégié jusqu’ici par Nicolas Sarkozy, est propice aux effets de manche mais inopérant car les États-Unis, le Canada, le Japon et la plupart des pays émergents y sont encore franchement hostiles.
    En Europe même, la Commission ne veut pas taxer la finance, et bien des manœuvres de retardement sont encore à prévoir. Pourtant l'Allemagne a déjà inscrit les recettes de cette taxe à son budget 2012: Nicolas Sarkozy, s'il est soucieux de crédibilité, doit lui proposer de la mettre en place ensemble, avec tous les pays volontaires, dès le début 2012.

    Face à la montée des résistances sociales en Europe contre l'austérité et le "Pacte pour l'euro", même les élus de droite, s'ils veulent rester crédibles, ne peuvent plus nier qu'il faut brider la finance et lui faire payer les dégâts qu'elle a causé. Mais nous n'avons pas d'illusions: au delà des mots, ce sont les luttes et les résistances européennes qui obligeront les États à agir vraiment contre la domination des marchés financiers. Les agences de notation aggravent encore la situation en dégradant les notes de la Grèce, de l'Espagne, et poussent au renforcement sans fin des plans d'austérité: mais c'est la question de la dénonciation de ces dettes illégitimes qui arrive maintenant sur le devant de la scène européenne.

    Communiqué d'Attac du 14 juin 2011

  • Dette grecque : l’Union européenne et le FMI veulent écraser la résistance des peuples indignés

    Logo Attac.jpgL’Union européenne et le FMI ont mis le couteau sous la gorge du Parlement grec : il doit voter en urgence le troisième plan d’austérité et de privatisations en un an, plus draconien encore que les précédents. Faute de quoi on coupera les vivres à la Grèce qui ne pourra plus payer ses fonctionnaires. 

    Le message est clair : la finance européenne n’a aucune intention de céder face aux mouvements sociaux qui se développent en Europe du Sud, à l’origine de manifestations spectaculaires ce week-end en Espagne et en Grèce. Les gouvernements grec, espagnol ou portugais sont enjoints d'écraser sous une austérité implacable leurs peuples qui s’indignent. Il faut faire un exemple en Grèce, pour dissuader les autres peuples de lever la tête.

    Chacun sait pourtant que la dette publique de la Grèce est insoutenable : tous les observateurs, et même les économistes des banques, le reconnaissent. Les politiques d’austérité enfoncent la Grèce – mais aussi l’Espagne, l’Irlande, le Portugal... – dans une crise sociale dramatique sans offrir aucune perspective de stabilisation économique. Les coupes budgétaires à répétition ne permettent pas de réduire le déficit, car plus les dépenses publiques baissent, plus les recettes baissent elles aussi à cause de l’aggravation de la récession. 

    C’est pourquoi les « élites » européennes sont divisées. Le gouvernement allemand est pressé par une opinion publique qui ne comprend pas pourquoi seuls les contribuables européens sont sollicités. Il demande que les créanciers privés de la Grèce – en majorité des banques européennes – prennent une partie du fardeau. Un tel rééchelonnement partiel de la dette ne viserait pas à épargner le peuple grec ; mais plutôt à rendre « durable » la cure d’austérité qui lui est imposée, en évitant un effondrement à court terme.

    Mais, sous l’injonction de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, et de John Lipsky, le directeur-général adjoint du FMI, l’Union européenne a mis son veto à ce modeste coup de pouce proposé par Berlin. Lipsky a sermonné les dirigeants allemands, en traitant « d’enfantillages improductifs » les discussions autour d’une contribution du secteur privé. Nicolas Sarkozy a soutenu sans conditions la ligne dure de la BCE et du FMI qui consiste à aller tout de suite à l’épreuve de force avec les mouvements de résistance. Ce choix, s’il était confirmé, pousserait la Grèce au défaut, et rendrait inévitable une crise bancaire et financière majeure à court terme. Aveuglement dogmatique ou bluff cynique ? Il s’agit plutôt d’une véritable guerre déclarée par la finance à l’État social en Europe, où la Grèce est le premier maillon de la chaîne. 
    Face à cette déclaration de guerre, les mouvements sociaux européens doivent décréter une mobilisation générale en soutien au peuple grec. Au-delà de la solidarité internationale, il s’agit d’une cause immédiatement commune : la défaite du peuple grec rendrait plus difficile la résistance espagnole et ouvrirait la voie à la généralisation des plans d’hyper-austérité que veut imposer le pacte pour l’Euro, dont les principaux instruments seront votés jeudi au Parlement européen.

    Attac France, avec le réseau des Attac d’Europe qui s’est réuni en Grèce les 18 et 19 juin, exprime son soutien et sa solidarité avec les mouvements sociaux et les citoyens indignés d’Europe. Avec eux, Attac exige la mise en place d’un audit citoyen des dettes publiques, qui montrera le caractère illégitime d’une large partie de ces dettes et ouvrira la voie à leur dénonciation. Les peuples n’ont pas à payer la faillite de la finance. Attac organise ce jeudi à Paris une réunion publique avec des représentants des partis politiques de gauche présents au Parlement européen, pour dénoncer le pacte pour l’Euro et débattre des alternatives à l’hyper-austérité et à la dictature de la finance.

    Attac France, le 21 juin 2011

  • Le choix du FMI : la peste du Nord ou le choléra du Sud

    Logo Attac.jpgAttac a proposé la candidature d'Aurélie Trouvé à la direction du FMI. Seul un administrateur ou un gouverneur du FMI pouvait présenter officiellement cette candidature au Conseil d'administration de cette institution. Sans surprise, Christine Lagarde, gouverneur du FMI pour la France, a refusé de le faire. Mais l'écho dans l'opinion publique et les presque vingt mille signatures de soutien recueillies en quelques jours ont montré que beaucoup de citoyens rejettent les politiques néolibérales menées depuis trente ans par le FMI, au Sud comme au Nord. Des propositions concrètes ont pu être avancées, en premier lieu l'arrêt des plans d'austérité, l'annulation partielle des dettes publiques, la régulation drastique et la mise à contribution de la finance, la démocratisation du FMI et de toutes les instances de décision internationales.

    Mais il n'y a aucune chance pour que les deux candidats en lice à la direction du FMI mettent en oeuvre ces politiques. Christine Lagarde fait partie d'un gouvernement qui a multiplié les régressions sociales. Elle est à la tête d'un ministère de l'économie qui n'a jamais porté de proposition sérieuse pour mettre au pas la finance. Elle s'oppose fermement à toute restructuration de la dette grecque. Et le soupçon qui pèse sur elle dans l'affaire Bernard Tapie nous rappelle sa proximité avec les milieux financiers. Quant au candidat mexicain, Agustin Carstens, il vient certes d'un pays du Sud, mais il a fait sa thèse à l'Université de Chicago, d'où proviennent les économistes néolibéraux les plus durs qui soient, en premier lieu Milton Friedman. Il fait partie de ces “chicago boys”, formés dans cette école de pensée et retournés en Amérique latine pour appliquer les remèdes préconisés, libéralisation des marchés, privatisations massives et austérité sociale. Il est complètement en phase avec les politiques néolibérales du FMI, puisqu'il en a été le Directeur général adjoint de 2003 à 2006.

    Plombée par les plans d'austérité et une dette publique sur laquelle spécule la finance, la Grèce ne cesse de s'enfoncer dans la crise, sans que l'Union européenne et le FMI ne remettent en cause leur traitement de choc. Ne pouvant prendre la direction du FMI, Attac poursuivra la mobilisation citoyenne pour refuser que les salariés, retraités et chômeurs payent une crise provoquée par la finance. Tandis qu’une nouvelle vague de plans d’austérité s'abat sur l'Europe, les “indignés” se multiplient, exigeant une “vraie démocratie, maintenant !” contre les injonctions de l'Union européenne et du FMI. Le 19 juin, les “Indignados” espagnols appellent à manifester. Enfin, une mobilisation internationale se prépare contre le G20 de Cannes début novembre, nouveau directoire d'un monde dirigé par la finance.

    Attac France, le 16 juin 2011

  • Accord UE-Canada : pourquoi Attac doit se mobiliser

    Depuis que l'OMC patine, embourbée dans ses propres contradictions, les accords de libre-échanges régionaux se multiplient entre l'Union européenne et le reste du monde. Celui entre le Canada et l'UE n'a pas jusqu'ici suscité dans le mouvement l'attention qu'il mérite : c'est dommage car il aura des conséquences considérables.

    Les choses se précisent concernant les négociations. Une cession de négociations se tiendra à Bruxelles du 11 au 15 juillet. Elle est présentée, par le négociateur en chef canadien, comme cruciale et il semble qu'il ait raison.

    En effet, sera dévoilée la liste négative des engagements des partenaires ; la question de l'investissement sera fixée ; les questions d'accès aux matières premières seront traitées ainsi que celle de la réglementation environnementale de l'UE.

    1 - La liste des engagements

    Sous ce terme barbare se dissimule ce qui est conçu comme un accélérateur des négociations. Jusqu'ici,à l'OMC ou dans d'autres accords de libre-échange, les partenaires de négociations ont engagé des listes dites "positives", c'est-à-dire des listes de secteurs retenus pour être libéralisés. Ainsi, pour l'AGCS par exemple, l'UE a dressé un long tableau des secteurs qu'elle accepte de voir libéralisés, autrement dit, qu'elle consent à ouvrir à la concurrence. Avec l'accord UE-Canada, c'est l'inverse : les partenaires sont invités à soumettre les secteurs qu'ils ne veulent pas voir libéraliser.

    Cela équivaut à augmenter l'ampleur des secteurs libéralisés : en effet, comme tous les textes juridiques (et un accord international en est un), l'interprétation des termes se fait strictement, autrement dit sans extrapolation. Là, il est convenu que tout est négociable, tous les secteurs sont susceptibles d'être libéralisés et soumis à la concurrence, sauf ceux qui seront définis strictement dans l'accord, et qui, par définition, seront réduits par la négociation. Tout ce qui n'aura pas été porté sur la liste, tout ce qui en sera retiré à la faveur des négociations, sera réputé libéralisable. En somme, l'UE accepte une libéralisation d'une ampleur non-maîtrisée.

    Par ailleurs, l'UE n'a pas informé sur cette liste et n'a aucune intention de le faire. Cela se fera après, quand tout sera bouclé, autrement dit, trop tard.

    - Les investissements

    L'accord UE-Canada n'innove pas seulement sur la question de la liste négative, il instaure une régression démocratique qui a un précédant, l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI) négocié en catimini en 1998 dans le cadre de l'OCDE.

    Ici, il s'agit de permettre aux investisseurs de poursuivre directement l'Etat ou une instance infra étatique (un collectivité locale, une province etc.) qui prendrait des mesures réglementaires de toute nature susceptibles de réduire leurs bénéfices escomptés. L'accord de Libre-échange Nord-Américain prévoit ce genre de mécanisme dans son chapitre 11, avec des conséquences célèbres : c'est ainsi que l'entreprise MetalClad, qui voulait enfouir du plomb en surface dans le sol mexicain a obtenu un compensation pharaonique de l'Etat mexicain qui avait commis l'imprudence de le lui interdire pour des motifs de protection de l'environnement. C'est ce genre de mécanisme dont les détails de la mise en œuvre sera discutée en juillet. Pour l'instant, le mécanisme n'est pas arrêté : faut-il mettre sur pieds un organe de règlement des différends et si oui (ce qui semble logique), comment? C'est de cela dont il sera question, le principe étant arrêté. Nos amis canadiens nous informent que le gouvernement allemand pousse pour que le mécanisme le plus dur soit mis en place.

    En son temps, le mouvement social s'était largement mobilisé pour obtenir que l'AMI soit retiré. Nous en sommes loin actuellement, et ce à quelques semaines d'une négociation cruciale.

    3 - L'accès aux matières premières

    Les canadiens demandent l'accès aux ressources naturelles. Ils sont particulièrement attentifs à l'extraction du pétrole des sables bitumineux. Son extraction est fortement émettrice de gaz à effet de serre et le gouvernement canadien l'autorise dans l'Alberta. Il souhaite que l'UE cesse de réglementer, voir d'interdire cette extraction sur son sol. Il apparaît que sur cette question des intérêts croisés se mobilisent : les lobbies pétroliers ont un accès direct aux décideurs, et le groupe Total est fortement intéressé par l'exploitation de ce pétrole qui ferait reculer le pic pétrolier (et la nécessaire transition énergétique) de plusieurs dizaines d'années. L'actionnaire principal de Total est la canadienne Power Corporation. L'accord UE-Canada amènerait à lever l'obstacle de l'exploitation du pétrole de sables bitumineux en Europe -- en attendant d'autres levées de réglementations.

    Par ailleurs, si l'UE a refusé que sa réglementation sur les OGM soit négociée, rappelons que l'UE est toujours sous le coup d'une négociation de l'OMC relative au bœuf aux hormones. Le Canada demande que l'accord soit l'occasion de régler ce différend dans le sens d'une acceptation par l'UE de l'importation de ce type de viande.

    4 - Réglementations environnementales

    Outre celle évoquée plus haut concernant le pétrole, le Canada annonce officiellement sa volonté d'affaiblir la directive REACH. Celle-ci réglemente la mise sur le marché des nombreux produits chimiques intégrés dans les objets de consommation courante et avait pu être considérée, au moment de son adoption, comme édulcorée par les différents mouvements environnementalistes. C'est encore largement au-dessus de la réglementation canadienne.

    Conclusion

     Les Canadiens demandent l'accès aux ressources naturelles (pétrole), l'affaiblissement de REACH et se trouvent prêts à accepter, en contrepartie, un accès à leurs services publics pour les grandes entreprises européennes demandeuses. Le Canada, et surtout le Québec, compte beaucoup de services publics non encore privatisés, contrairement à l'UE. De leur côté, les entreprises de services européennes seront ravies de mettre la main sur les services publics d'un pays à la population solvable.

    Cet accord est une régression démocratique puisqu'il laisse aux entreprises la possibilité de placer les Etats sous un chantage permanent, celui de les poursuivre et d'obtenir leur condamnation s'ils réglementent les activités que ces entreprises convoitent.

    Cet accord aura des conséquences sur les questions d'environnement en facilitant la perpétuation d'un système productiviste et extractif dont nous savons qu'il est un échec.

    Par ailleurs, le Canada fait partie de l'ALENA avec le Mexique et les Etats-Unis. Cet accord exige que tous les engagements internationaux des Etats partenaires soient compatibles avec lui. Autrement dit, l'accord UE-Canada ouvre la voie à l'instauration, à terme, d'une vaste zone de libre-échange entre les Etats-Unis, l'Union européenne, le Canada et le Mexique.

    Jusqu'ici, les mobilisations n'ont absolument pas été à la hauteur, en dépit des alertes. Les mouvements français ont un rôle à jouer déterminant, vue la proximité culturelle avec le Québec. Attac doit se décider à prendre sa place dans ce combat.

    Frédéric Viale, Commission OMC/AGCS d'Attac France

  • Attac dans les médias : spécial FMI

    Logo Attac.jpgRevue de presse non exhaustive :

    Le Monde
    La candidature de Christine Lagarde est encore pire que celle de DSK
    http://www.france.attac.org/articles/la-candidature-de-christine-lagarde-est-encore-pire-que-celle-de-dsk

    Politis
    FMI : avec Aurélie Trouvé, une autre candidature est-elle possible ?
    http://www.politis.fr/FMI-avec-Aurelie-Trouve-une-autre,14421.html

    Bastamag
    Une altermondialiste à la tête du FMI ?
    http://www.bastamag.net/article1589.html

    7/06 : France Info
    http://www.france-info.com/monde-institutions-internationales-2011-06-07-fmi-attac-presente-sa-candidate-altermondialiste-541805-14-20.html#

    7/06 : France 3 Bourgogne
    http://bourgogne.france3.fr/info/bourgogne--aurelie-trouve-candidate-au-fmi-69116950.html

    10/06 : RMC : L'invité des GG
    http://www.rmc.fr/podcast/podcast.php?id=49


    À venir

    11/06 : France Inter 
    http://sites.radiofrance.fr/franceinter/radio/prog/index.php?time=1307743200
    Aurélie Trouvé sera l'invitée de la semaine à 8 h 20

    13/06 : RTL
    http://www.rtl.fr/emission/l-invite-de-rtl
    Aurélie Trouvé sera l'invitée de Jean-Michel Apathie à 7 h 50