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Financiarisation - Page 8

  • BNP Paribas au Trésor : vive le pantouflage inversé

    Logo Attac.jpgPour reprendre en main Bercy, le premier ministre s’apprêterait à nommer un banquier à la Direction du Trésor. Sans doute le ministère de l'économie était-il insuffisamment ferme face à la démagogie anti-banques. Cette nomination va enfin permettre à l'État de servir pleinement le secteur bancaire, ce fleuron de la compétitivité française. Le mouvement de pantouflage inversé doit s'amplifier afin que les grands banquiers soient de plus en plus nombreux à faire bénéficier de leur talent la haute administration.

    François Villeroy de Galhau, directeur général délégué de BNP-Paribas, pourrait succéder Ramon Fernandez à la Direction du Trésor.  Ramon Fernandez a sans douté été trop timide dans son action au service de la finance. Bien sûr il a réussi à convaincre les députés socialistes de voter une pseudo-loi de « séparation » des activités bancaires spéculatives qui ne concerne que 3% de l'activité des banques. Mais il n'a pu empêcher les députés d'imposer un peu de transparence sur les activités des banques dans les paradis fiscaux. Certes il a contribué à vider de tout sens le projet de banque publique d'investissement, multiplié les cadeaux aux banques (Livret A, amnistie sur les emprunts toxiques...)* et contribué à l'actuelle offensive française contre le dangereux projet de taxe Tobin élaboré par la Commission européenne. Mais son action demeure encore trop timide aux yeux des banquiers, qui préfèrent prendre les choses en main directement.

    L'expérience de François Villeroy de Galhau à BNP Paribas en fait un garant encore plus crédible de la crédibilité financière de l'État, c'est-à-dire de l'alignement quotidien et millimétrique des décisions réglementaires et budgétaires de la France sur les attentes des marchés. Sa connaissance intime des rouages financiers lui permettra de renforcer la guérilla incessante et jusqu'ici victorieuse que mène Bercy contre les velléités de régulation financière au plan national et européen.

    Il est temps de renoncer à une déontologie d'un autre âge

    L'actuelle réglementation sur les conflits d'intérêt et le pantouflage, inopérante et hypocrite, doit être abolie. Elle n'a empêché ni la nomination de François Pérol, directeur-adjoint de cabinet de l'Élysée, à la tête du groupe BPCE (Banques populaires Caisse d'épargne), ni celle de Xavier Musca, le successeur de François Pérol à l' Élysée, à la tête du Crédit Agricole, ni aucune autre nomination. Au point qu'on ne parvient plus à compter le nombre des énarques–inspecteurs des finances en poste au sommet des grandes banques françaises**, pour le plus grand bien de leurs actionnaires.

    La fusion entre les élites financières et administratives est souhaitable et irréversible. Trêve de fausses pudeurs, il faut désormais accélérer les allers-retours entre haute finance et haute administration. Pour attirer les talents nous suggérons à Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici de garantir le maintien des bonus et des stock-options des banquiers venus œuvrer à Bercy. Ainsi les marchés financiers, mis à l'abri des tentations démagogiques et de la pression des électeurs, seront-ils définitivement rassurés.

    Attac France, qui préfère en rire qu'en pleurer

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    * Voir l'article de Martine Orange, www.mediapart.fr/journal/france/211113/matignon-sattaque-la-citadelle-de-bercy?page_article=3
    ** Jacques de la Rosière (BNP Paribas), Beaudouin Prot (BNP Paribas), Michel Pébereau (BNP Paribas), Frédéric Oudéa (Société Générale), Daniel Bouton (Société Générale), Pierre Mariani (Dexia), Mathieu Pigasse (Lazard), Philippe Wahl (Banque postale), Gilles de Margerie (Crédit Agricole), etc ...
  • "Evasion fiscale, le hold up du siècle" : à voir, revoir ou enregistrer !

     Il reste 7 jours pour visionner l'excellent documentaire d'Arte, "Evasion fiscale, le hold up du siècle" : http://www.arte.tv/guide/fr/047158-000/evasion-fiscale?autoplay=1

    Voilà un documentaire que n'aurait pas renier Attac ! Très clair, facile à regarder, il explique dans le détail les techniques mises au point par les banques (avec la complicité, fréquente  et active de la puissance publique) et le système financier international pour faciliter et organiser l'évasion fiscale. Tout cela, via les paradis fiscaux (qui existent, plus que jamais) et autres circuits organisant la fraude fiscale.

    Passionnant et  revigorant, car on découvre, une fois de plus, que des solutions, il y en a. Reste le courage et la volonté politique de les mettre en œuvre, au delà des campagnes et des promesses électorales… 

  • Plans de sauvetage de la Grèce : 77 % des fonds sont allés à la finance

    Logo Attac.jpgUne étude d’Attac montre que les «plans de sauvetage» mis en oeuvre par les institutions de l'Union européenne et les gouvernements européens sauvent les banques, pas la population.

    Depuis mars 2010, l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) ont attribué 23 tranches de financement au prétendu « sauvetage de la Grèce », pour un total de 206,9 milliards d’Euros. Ils n’ont cependant fourni presque aucune précision sur l’utilisation exacte de ces énormes sommes, provenant de fonds publics. C’est pourquoi Attac Autriche a entrepris une étude sur cette question : au moins 77% de l’argent du plan de sauvetage ont bénéficié directement ou indirectement au secteur de la finance.

    Les résultats en détails :

    • 58,2 milliards d’Euros (28,13%) ont servi à recapitaliser les banques grecques —au lieu de restructurer ce secteur trop grand et moribond de manière durable et de laisser les propriétaires des banques payer pour leurs pertes.
    • 101,331 milliards d’Euros (48,98%) sont allés aux créanciers de l’État grec. Parmi lesquels 55,44 milliards d’Euros ont été utilisés pour rembourser des bons du Trésor arrivés à échéance —au lieu de laisser les créanciers assumer le risque pour lequel ils avaient préalablement perçu des intérêts. 34,6 autres milliards d’Euros ont servi de prime d’incitation pour obtenir l’accord des créanciers sur le prétendu « allègement[1] » en mars 2012. 11,3 milliards d’Euros ont été affectés au rachat de la dette en décembre 2012, lorsque l’État grec a racheté des bons presque sans valeur à ses créanciers.
    • 43,7 milliards d’Euros (22,46%) ont alimenté le budget de l’État ou n’ont pu être clairement affectés.
    • 0,9 milliard d’Euros (0,43%) ont constitué la contribution de la Grèce au financement du nouveau fonds de sauvetage, le MES.

    L'article complet sur le site d'Attac : 

    http://www.france.attac.org/articles/plans-de-sauvetage-de-la-grece-77-des-fonds-sont-alles-la-finance

  • Banques à l’Élysée : "Avec François Hollande, régalons la finance"

    Logo Attac.jpgLe 22 janvier 2012, le candidat Hollande lançait devant une foule conquise, réunie au Bourget : « si l’adversaire est la finance, alors, il faut l’affronter ! » C’est sans nul doute dans cet état d’esprit qu’il a décidé de convoquer les banques françaises à l’Elysée ce vendredi 19 juillet. Un rapide examen de son bilan suffit pour s’en persuader.

    « Maîtriser la finance commencera ici par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit par rapport aux opérations spéculatives » annonçait Hollande au Bourget. La loi adoptée le 18 juillet ne prévoit en rien une séparation, mais une « filialisation des activités ». Pour le chercheur Gaël Giraud, celle-ci revient « à exiger la reconduction du statu quo ».

    « Les produits financiers toxiques […] seront purement et simplement interdits » lançait le candidat socialiste. La loi bancaire ne prévoit aucune disposition dans ce sens. Idem pour l’encadrement des bonus des traders ou l’interdiction des stock-options. [1]

    « Aucune banque française ne pourra avoir de présence dans les paradis fiscaux » promettait le futur Président. Là encore : promesse non tenue. La loi bancaire prévoit des règles de transparence renforcée, loin d’être suffisantes. Les mesures annoncées au lendemain de la démission du ministre du Budget pour évasion fiscale, relève quant à elle de la pure diversion… [2]

    « Enfin, concluait Hollande, je proposerais une véritable taxe sur les transactions financières avec ceux en Europe qui voudront la mettre en œuvre avec nous ». Le hic, c’est que, de l’aveu même du Ministre de l’économie, la France veut désormais couler la taxe sur les transactions financières, sous le prétexte qu’elle coûterait trop cher pour les banques françaises ! [3]

    Il faudrait ajouter à cette liste les récentes déclarations concernant le livret A, dont le taux va à nouveau baisser au plus grand bénéfice des assurances-vie. L’épargne du livret A pourrait même en partie bénéficier aux banques françaises !

    N’en jetez plus : les chroniques de l’« affrontement » entre Hollande et la finance se résument à une succession de reculades, de pantalonnades en volte-face et promesses non tenues. Il faut dire qu’Hollande a su s’entourer d’un ministre du budget qui s’est avéré être un fraudeur fiscal, ainsi que d’un ministre de l’économie qui s’autoproclame « ministre des banques » et leur « partenaires »… Lui-même ancien Vice-président du Cercle de l’industrie, lobby patronal fondé avec l’actif soutien de Dominique Strauss-Kahn.

    Dans ce contexte, aucun doute que cette rencontre du 19 juillet avec les banques françaises s’avérera fructueuse… pour la finance !

    Le programme du candidat socialiste annonçait : « avec François Hollande, régulons la finance ». Une faute de frappe, sans doute. « Avec François Hollande, régalons la finance » semble plus proche de la réalité.

    Attac France, le 19 juillet 2013

  • 100 personnalités appellent à stopper l’évasion fiscale !

    stopppez.pngAprès les aveux de Jérôme Cahuzac, François Hollande s’est engagé à « éradiquer les paradis fiscaux ». Mais le projet de loi de « moralisation » soumis au Conseil des ministres ce 24 avril ne dit rien des deux principales mesures qu’il a évoquées : la transparence des comptes des multinationales et la transmission automatique d’informations fiscales entre pays. Rien non plus sur la fermeture des filiales des banques françaises aux Iles Caïmans et autres places offshore. 

    La France se contentera-t-elle de proposer des mesures au niveau européen, où l’unanimité des 27 pays est requise ? Notre pays doit au contraire prendre, sans attendre, des mesures pour entraîner une dynamique en Europe.

    C’est ce que demandent 100 personnalités du monde associatif, syndical, scientifique, culturel et politique en soutenant la pétition « Après Cahuzac : stoppez l’évasion fiscale ! ».

    Cette pétition, qui a réuni en quelques jours plusieurs dizaines de milliers de signatures, demande à François Hollande et son gouvernement de prendre sans tarder cinq mesures clés pour en finir avec la complaisance.