Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Arles : Université citoyenne d’Attac France

     

    rubon1.jpgDu 21 au 25 août


    La crise financière et ses conséquences sociales, notamment en termes d’emploi, montrent l’impasse et les dangers de la finance dérégulée et du néolibéralisme. Alors que nos dirigeants, le G20 en tête, parlent de refonder le système, la période actuelle fournit une opportunité de proposer de véritables alternatives. Bâtir une société plus juste, plus démocratique, plus solidaire et plus respectueuse de l’environnement.

    Dans un tel projet, que faire du capitalisme ? C’est la question centrale qu’Attac vous invite à débattre lors de sa dixième université d’été qui se tiendra au Palais des congrès d’Arles du 21 au 25 août.

    Informations pratiques : http://www.france.attac.org/spip.php?article2751

    pré-programme : http://www.france.attac.org/spip.php?article10003

    Vous pouvez vous inscrire dès maintenant : http://www.france.attac.org/spip.php?article8584

    En renvoyant le bulletin et votre règlement à : Attac, Université citoyenne 2009 66-72, rue Marceau 93100 Montreuil-sous-Bois

    Attac France, Montreuil, le 28 mai 2009

     

  • Quelle Europe voulons-nous ?

    rubon1.jpgÀ une semaine de l’élection du Parlement européen, voici quelques sujets glanés dans l’actualité ces jours derniers, susceptibles de contribuer à la clarification des choix politiques. Dans Le Monde du 30 mai 2009, un point de vue tiré de l’Agence économique et financière, signé Ian Campbell, est titré « L’exclusion de certains membres de la zone euro s’impose ». Diantre, voilà qui est dit, sans détour. Et pourquoi ? Parce que la meilleure solution pour sortir de la crise et retrouver la compétitivité affaiblie par la surévalutaion de l’euro serait de « réduire le coût du travail », mais « il n’est jamais facile de faire accepter des baisses de salaire » (ouf !).

    Donc, pour éviter que la zone euro souffre « terriblement », les pays comme l’Irlande, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, et « certains membres de moindre importance » doivent en être exclus. À titre d’exemple, « la dette de l’Italie est supérieure à la valeur de son PIB », sentence rédhibitoire ! Sauf que comparer ainsi le stock de la dette au flux annuel du PIB n’a aucun sens.

    En tout cas, c’est ne pas y aller de main morte. C’est pousser la logique d’une Union européenne où seuls les forts doivent vivre. Et cela ne relève-t-il pas de la même démarche que celle de la tentation protectionniste des pays les plus riches de l’Union vis-à-vis des plus pauvres ? Le débat est donc nécessaire avec ceux qui prônent : « Seul, un retour au protectionnisme peut permettre d’inverser ce mouvement. Il faut tendre à le faire en commun avec des pays qui ont le même niveau de productivité. De ce point de vue, il y a une logique à chercher des protections communes avec les pays du noyau originel de l’Europe. » (Jacques Sapir, « Vous avez la parole… Mais à la condition de dire ce que nous avons envie d’entendre… », 18 mai 2009).

    Dans le contexte actuel de la crise globale, une controverse oppose les partisans du libre-échange des marchandises à ceux du protectionnisme. Les libéraux s’obstinent à dire que le protectionnisme a été la cause du désastre des années 1930, alors qu’il en a été la conséquence, et ils continuent d’ignorer que la plupart des décollages économiques se sont réalisés à l’abri de la concurrence étrangère. Les protectionnistes, quant à eux, opèrent aujourd’hui un retournement de l’histoire du capitalisme néolibéral en imputant l’appauvrissement relatif des travailleurs des pays riches à l’émergence des pays asiatiques ou bien à l’entrée dans l’Union européenne des pays de l’Est. Or, le capitalisme est sorti de sa crise de rentabilité des années 1960-1970 en brisant le parallélisme salaires/productivité et en favorisant la montée du chômage de masse bien avant que n’entrent en scène les pays émergents. La profondeur de la crise actuelle renvoie à ces contradictions sociales dont la finance croyait faire son miel.

    La thèse néo-protectionniste est basée sur l’idée que, parce que certains pays à bas salaires ont réussi, souvent par le biais de multinationales qui en profitent, à s’immiscer sur le marché mondial, voire à y occuper une place prépondérante, comme la Chine, ils seraient la cause principale des délocalisations et du chômage persistant dans les vieux pays industriels. Pour le dire trivialement, les pays à bas salaires « prendraient nos emplois ». Il est vrai que la plus grande partie des produits textiles, appareils ménagers et informatiques, bientôt des automobiles et même certains services consommés en Occident, proviennent des pays émergents. Mais cette vision des choses est partiale. Lorsque nous exportons 100 euros d’Airbus contre 100 euros d’écrans plats, la quantité de travail contenue n’est pas la même dans chacun de ces produits. Les pays riches échangent peu de travail contre beaucoup de travail venant des pays pauvres, la différence de qualification et de productivité étant loin d’expliquer la différence de salaire.

    Autrement dit, à commerce extérieur équilibré, plus les pays du Nord « perdent des emplois » (dans le sens où, s’ils avaient fabriqué les produits qu’ils importent au lieu de ceux qu’ils exportent, le nombre d’emplois serait plus élevé), plus leurs termes de l’échange s’améliorent, c’est-à-dire plus l’échange devient inégal à leur avantage. Les pays exportateurs du Sud, et a fortiori leurs travailleurs surexploités, ne sont pas responsables de la façon dont les pays de l’OCDE organisent délibérément, compte tenu de la productivité résultant des techniques utilisées, la répartition du volume d’emploi de telle sorte qu’il y ait parmi eux des dizaines de millions de chômeurs et qu’on en tire prétexte pour baisser les salaires les plus faibles ou flexibiliser davantage le « marché du travail ».

    En 1969, à la fin de l’ère coloniale où montait le tiers-mondisme, l’économiste Arghiri Emmanuel avait décortiqué le mécanisme de l’échange inégal. Certes, il s’était trompé en pensant que jamais aucun pays du tiers-monde ne réussirait à s’extraire de la spécialisation en produits primaires et donc du sous-développement. Mais sa thèse principale était exacte : la circulation des capitaux entraîne la fixation de prix mondiaux qui traduisent une inégalité des quantités de travail échangées, au détriment des pays à bas salaires.

    Dès lors, comment dépasser le dilemme libre-échange/protectionnisme ? En freinant la circulation des capitaux et en stoppant les politiques néolibérales qui sont les véritables responsables de la situation de l’emploi en Europe. En particulier, la réduction du temps de travail pour répartir les emplois disponibles est cruciale. Pour des raisons internes à nos pays croulant sous le chômage et la précarité. Et pour des raisons de solidarité internationale : moduler le temps de travail en réduisant les inégalités internes de revenus permet d’éviter le recours à des solutions unilatérales et de sombrer dans un nationalisme économique. Il faut protéger nos systèmes sociaux, mais par des accords de coopération, car le protectionnisme risque de rester prisonnier du même modèle que le libre-échange : la concurrence.

    par Jean-Marie Harribey, le 30 mai 2009

  • Taxer les transactions financiers…

    rubon1.jpg… oui, mais sérieusement !


    Depuis plus de trente ans, l’idée de taxer les transactions financières était présente et Attac l’a portée pendant une décennie, mais il aura fallu attendre la crise que nous connaissons pour qu'enfin les gouvernements commencent à l’évoquer. Dans le désordre et l'instabilité sans nom des marchés financiers, cette taxation, connue sous le nom de "Taxe Tobin", cette taxation est une nécessité : parce qu’elle serait une affirmation du politique sur la sphère financière qui n'a eu de cesse de s'émanciper des choix collectifs et de subordonner l’économie productive ; parce que les marchés financiers sont régis par les comportements moutonniers, irrationnels et de courte vue d'opérateurs mus par l'intérêt exclusif du profit spéculatif immédiat ; et enfin parce qu'elle permettrait de dégager des ressources qui manquent cruellement aux populations les plus démunies.

    Evidemment, les propositions faites par le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et par le secrétaire d'État à la Coopération, Alain Joyandet, aussitôt désavoués par la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, sont insuffisantes : il ne sera pas suffisant que cette taxe soit établie sur "une base volontaire", car aucune taxe ne l'est jamais ; il ne sera pas suffisant de ne prévoir qu'une taxation rapportant au mieux "entre 30 et 60 milliards" de dollars lorsqu'il serait aisé d'en collecter beaucoup plus. Surtout, une taxe ne sera crédible que si les moyens de la contourner sont éradiqués : ainsi, il est indispensable de supprimer les paradis fiscaux, véritables trous noirs de la finance mondiale, par lesquels transite désormais la moitié des sommes échangées dans le monde. Or, les décisions récentes du G20 ne permettent pas l'optimisme, tant il apparaît qu'elles visent à éviter de s’y attaquer véritablement, puisque l'établissement même d'une « liste noire » n'est pas faite sérieusement, et qu'aucune mesure coercitive n’est envisagée.

    ATTAC propose plus largement la mise en place d'un système de taxes globales qui ne se limiteraient pas à la seule taxation des mouvements financiers (mais aussi de la consommation d’énergie, des transports, des déchets et bien sûr des profits des multinationales), afin de dégager les ressources pour financer les biens publics mondiaux. Dans son rapport remis à la veille du dernier G20, Attac chiffre à 1500 milliards de dollars les ressources ainsi mobilisables chaque année par l'instauration de ces nouvelles taxes.
    Il serait plus que souhaitable que les gouvernements n'attendent pas que le monde s'enfonce davantage dans la crise globale pour prendre la mesure de la nécessité d’agir.
     
    Pour en savoir plus : Le rapport d'Attac publié à l'occasion du dernier G20 : «De la fin des paradis fiscaux aux taxes globales», http://www.france.attac.org/spip.php?article9738.
    Le livre d’Attac, Sortir de la crise globale, Vers un monde solidaire et écologique, La Découverte, 2009. 

    http://www.france.attac.org/spip.php?article10026


    Attac France, Montreuil, le 29 mai 2009

  • Les médias et la crise

    Débat à Paris : « Les médias et la crise », avec Frédéric Lordon le 5 février (dans le cadre "des jeudis d'Acrimed")

    Après des décennies d’éloge de la « mondialisation heureuse » (Alain Minc), la crise économique et sociale invite à mettre à l’épreuve les discours et pratiques des journalistes spécialisés, des éditorialistes omni-compétents et de leurs « répétiteurs experts » qui, de concert, ont soutenu la mondialisation libérale.

    Frédéric Lordon est économiste, auteur de Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, (Raisons d’agir, 2008) 

    Vient de sortir : La crise de trop. Reconstruction d’un monde failli, Fayard, mai 2009.

    Sur le site d'Acrimed (http://www.acrimed.org/article3075.html) vous trouverez la vidéo de cette soirée. Nous essaierons de faire venir F. Lordon lors d'une prochaine soirée-débat.

     

  • Climat, les pays riches au pied du mur !

    Attac.gifParis, le 27 mai 2009 – La réunion de deux jours des 16 pays les plus gros émetteurs de CO2 regroupés dans le Forum des Économies Majeures s’est achevée hier à Paris. Attac et les Amis de la Terre regrettent que la timidité tant sur les questions financières que sur les objectifs de réduction des gaz à effets de serre, ainsi que la non remise en cause du marché des émissions, annulent toute lutte réelle contre les changements climatiques.
     
    Les plus gros pays émetteurs de CO2 regroupés dans le Forum des Économies Majeures (FEM) se sont rencontrés à Paris les 25 et 26 mai 2009 en vue de préparer le sommet des Nations Unies à Copenhague, qui doit aboutir à un accord remplaçant le protocole de Kyoto après 2012. Le FEM regroupe seize pays, les pays du G8, les grands pays émergents – Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud, Mexique – ainsi que la Corée du Sud, l’Australie et l’Indonésie. A eux seuls, ils sont actuellement responsables de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

    AdT.gifLors de cette deuxième réunion, les États-Unis auraient porté leur engagement à une réduction de 6 % en 2020 par rapport à 1990. Or rappelle Sébastien Godinot des Amis de la Terre - France, « pour avoir 50 % de chances seulement de rester en deçà d’une élévation de 2°C de la température mondiale, et selon le GIEC et les récents résultats scientifiques, l’objectif doit être au minimum de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effets de serre dans les pays riches d’ici 2020 ». L’UE elle-même en reste à un objectif de réduction de 20 % ou 30 % si un accord international a lieu. « Cet objectif, poursuit Sébastien Godinot, doit être domestique, c’est à dire atteint « à domicile », sans avoir recours à des réductions d’émissions faites à l’étranger qui dédouanent les pays riches de leurs responsabilités et sont de plus difficilement contrôlables. »

    Tenues à huit-clos, les réunions du FEM font l’objet de négociations d’engagements de réductions hors de tout cadre démocratique. Or, « la reconnaissance des « contributions historiques »c’est à dire de la dette écologique des pays du Nord vis à vis des pays du Sud, suppose des politiques différenciées qui ne peuvent être négociées que dans le cadre des Nations Unies », rappelle Geneviève Azam d’Attac - France. Et de poursuivre, « cela suppose également des transferts financiers et technologiques très importants que les firmes transnationales, détentrices des brevets, tentent de freiner pour ne pas voir éroder leur position dominante sur le marché des nouvelles technologies environnementales. »

    La proposition du Mexique d’« un fonds mondial vert » alimenté par des contributions versées par tous les pays du monde – sauf les plus pauvres – et calculées selon les émissions historiques de GES, les émissions actuelles et le PIB, aurait été acceptée. Des engagements conséquents sont nécessaires : en avril 2009, les pays africains faisaient savoir que ce fonds devait atteindre 267 milliards de dollars par an. Pour les Amis de la Terre et Attac, ce fonds qui vise à financer l’atténuation et l’adaptation dans les pays du Sud devra s’appuyer sur un financement public, obligatoire, régulier et géré dans le cadre de l’ONU. Ces questions de financement seront-elles mises à l’ordre du jour de la prochaine rencontre du FEM à Mexico les 22 et 23 juin ? Les Amis de la Terre et Attac le réclament. Sans décisions précises en ce domaine, tout objectif de réduction mondiale des émissions de GES sera vain et un accord à Copenhague risquerait d’être compromis.