Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livre/Revues - Page 8

  • Le parfum de la banque en noir…

    feuilles-mortes-du-capitalisme_couv.jpgJean-Marie Harribey (que l'on ne présente plus) publie ces jours-ci un nouveau livre : " Les feuilles mortes du capitalisme" (chroniques de fin de cycle). Le début du premier chapitre ci-dessous et la suite à retrouver sur le blog de J.M Harribey, hébergé par Alternatives Economiques : http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2013/12/21/le-parfum-de-la-banque-en-noir/#more-373 

     

    1. L’administration perdue dans le brouillard 

    Il était parti à la retraite l’esprit tranquille. Oh, il n’avait guère d’illusion sur la capacité de sa hiérarchie à transmettre en haut lieu les recommandations qui avaient conclu son rapport sur « le mystère de la chambre forte », sans qu’elles soient trop dénaturées, édulcorées ou même vidées de leur substance. L’époque était celle de l’irresponsabilité, de la veulerie, du délitement des valeurs, du règne de l’argent-roi, des entorses à la démocratie, voire de la corruption jusqu’au cœur des institutions de la République. Mais, après quelques mois passés à taquiner le poisson dans quelques gaves pyrénéens dont il connaissait les bons coins, un peu d’apaisement, sinon de confiance, s’était installé en lui. La patience et le silence intérieur auprès de l’eau dévalant la pente avaient toujours eu sur lui une influence propre à le rasséréner. Et, lorsque la truite fario préférait rester dans son trou plutôt que de mordre à l’hameçon en dédaignant indifféremment le ver ou la mouche[2], l’inspecteur HomoAttacus[3] – ce surnom  lui était resté, au point que, avec le temps, seuls lui-même et son administration sans doute se souvenaient de son vrai patronyme – savait goûter aux joies de la lecture. Avant de s’éloigner du tumulte parisien, son amie bibliothécaire lui avait conseillé quelques-uns de ses coups du cœur[4]propres à satisfaire sa curiosité dans ce domaine qui lui était longtemps resté fermé, l’économie, la banque et la finance, dont les mécanismes étaient souvent hermétiques au plus grand nombre. Il faut dire que finance et transparence ne rimaient guère ensemble, pas plus qu’économie ne signifiait économe.