Paris2015 : Genève ne sauvera pas la mise !
Genève (Suisse) accueille une nouvelle session de négociations de la Convention cadre de l’ONU sur les changements climatiques du 8 au 13 février.
Objectif affiché : obtenir un texte « rationnel, concis, gérable et négociable » à partir du document de 38 pages qui regroupe les différentes options soumises par les États dans la perspective d’un accord à Paris en décembre 2015. Nature juridique de l’accord, forme des contributions nationales, avenir des principes d’équité et de différenciation des pays font partie depuis plusieurs mois des nombreux points durs qui ont peu de chance d’être levés cette semaine.
Nous nous alarmons du décalage grandissant entre ce que le GIEC recommande, ce que les négociations de l’ONU permettent et ce que les gouvernements font. Les mécanismes techniques toujours plus sophistiqués sont déconnectés de la réalité des dérèglements climatiques et des populations qui en subissent les conséquences. Et ils ne permettent pas de neutraliser les tensions politiques, ni de solutionner la crise climatique. À Lima, les États ont refusé de revoir à la hausse leurs engagements d’ici 2020 comme le préconisent les scientifiques. Au prétexte de la prise en compte des nouveaux (des)équilibres géopolitiques, les pays les plus puissants de la planète essaient de restreindre la portée des principes d’équité et de responsabilités communes mais différenciées. L’échelon national prime désormais dans la définition des contributions nationale, comme si l’objectif commun visant à rester en deçà des 2 °C de réchauffement global avait été abandonné.
Non contraints au sein de l’ONU, et aiguillés par les intérêts des entreprises privées, les gouvernements s’activent par ailleurs pour libéraliser le commerce et l’investissement, encouragent la recherche et l’exploitation de nouvelles sources d’hydrocarbures et refusent de désarmer les marchés financiers, trois vecteurs majeurs de l’aggravation de la crise climatique.
Face à l’urgence climatique, la passivité voire l’action irresponsable des dirigeants et des multinationales imposent donc à la société civile d’initier une bataille globale et de longue haleine, à laquelle Attac entend pleinement contribuer et nous le ferons en lien avec nos partenaires de la Coalition Climat 21 et nos partenaires internationaux.
Informations complémentaires
- nous serons à Genève pour suivre les négociations et pour apporter notre soutien aux groupes citoyens suisses qui organisent une chaîne humaine et un grand forum ce mercredi 11 février à Genève
- notre dernière note d’analyse des négociations et des défis climatiques : « COP20 à Lima : des États qui tergiversent quand les ONG et les mouvements sociaux s’organisent ».