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La hausse des prix des carburants est injuste et inefficace en l’absence d’une véritable transition écologique et sociale

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Attac.pngAttac considère que l’urgence climatique implique une politique radicale pour assurer la transition écologique et réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de respecter les objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Elle considère aussi que l’accroissement sans fin des inégalités sociales impose une politique volontariste pour l’égalité.
Mais le président Macron ne fait ni l’une, ni l’autre.

La politique fiscale d’Emmanuel Macron a renforcé les inégalités au profit des riches et des grandes entreprises tandis que l’évasion fiscale reste impunie. La question dupouvoir d’achat devient cruciale pour nombre de personnes dans notre pays : salarié·e·s, chômeurs et chômeuses, précaires, retraité·e·s.
Ces inégalités et le sentiment d’injustice fiscale sont encore aggravés par les hausses des prix des carburants. Le poids des dépenses énergétiques représente 14,9 % du revenu des ménages les plus pauvres, et seulement 5,9% pour les plus riches qui sont pourtant les plus gros pollueurs [1]. Pour les riches, les hausses de prix sont indolores. Du fait de la ségrégation sociale dans les territoires, beaucoup de personnes modestes n’ont pas d’autres alternatives qu’utiliser un véhicule et/ou une chaudière au fioul et sont fortement touchées par la hausse des prix des carburants.

La taxe sur les carburants du gouvernement est présentée comme une réponse aux enjeux du réchauffement climatique. Mais elle va surtout servir à boucher les trous du budget : en 2019, sur les 37 milliards prévus de taxe sur les produits énergétiques, seuls 7,2 milliards seront affectés à la transition écologique.

Une transition écologique et sociale, appuyée sur plus de justice fiscale
Face aux immenses enjeux environnementaux et de santé, la fiscalité peut être un outil pour financer la transition écologique à condition qu’elle ne soit pas inégalitaire. Utiliser la fiscalité pour inciter une société entière à réduire sa consommation d’énergies fossiles n’a de sens que si dans le même mouvement des compensations sociales redistributrices le permettent. Il faut également désinvestir dans les énergies fossiles et investir massivement dans les alternatives : dans les transports en commun pour les rendre plus denses et pas seulement dans les métropoles, moins chers et plus propres, développement des pistes cyclables, arrêt de l’étalement urbain qui aggrave les problèmes de transport et l’artificialisation des terres, relocalisation des activités économiques, des services publics et des commerces de proximité, développement d’une politique ambitieuse pour des logements accessibles et bien isolés, réorientation de l’appareil productif, pour répondre aux besoins sociaux utiles et durables pour la majorité de la population.

Le président Macron, devenu le champion du slogan plus que le champion du climat, mène une politique contraire à ces objectifs : approfondissement de la globalisation économique et financière qui n’est pas climato-compatible (CETA, JEFTA, etc), réduction des dépenses publiques et donc des possibilités d’investissement en faveur de la transition écologique et sociale, fermeture des lignes de desserte locale et poursuite du déclin du fret ferroviaire, fermeture des services publics de proximité, refus de supprimer les niches fiscales sur les énergies fossiles, nouvelles autorisations de forage pour Total en Guyane et poursuite de la construction d’autoroutes...

Une véritable politique de lutte contre le réchauffement climatique ne peut se faire en aggravant les inégalités mais doit être, au contraire, l’occasion de réduire celles-ci pour aller vers une transition écologique et sociale, appuyée sur plus de justice fiscale.

Attac France est disponible, avec les associations et syndicats qui partagent ces convictions, pour prendre toutes les initiatives qui permettront d’avancer vers la satisfaction de ces revendications et un changement radical de politique sociale et écologique.

 

Communiqué Attac du 13 novembre 2018

 

Notes de bas de page

[1Données de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), 2010 - Pour les carburants, ces chiffres sont respectivement de 4,6 % et 2,4 %.

 

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