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Soutien à notre camarade Geneviève Legay. Tout ce qu’il faut savoir.

Attac.pngCommuniqué d'Attac France du 26 mars

 

Soutenons notre camarade Geneviève Legay, grièvement blessée samedi lors d’une charge policière, défendons sans relâche la liberté de manifester et dénonçons les violences policières. Retrouvez sur le site d’Attac toutes les informations actualisées en temps réel, ainsi que des ressources pour vos mobilisations.

Samedi vers 11h, à Nice, les CRS ont procédé à une violente charge au cours de laquelle Geneviève Legay, porte-parole d’Attac 06 est tombée au sol, sa tête heurtant un poteau métallique. De nombreuses images montrent Geneviève, gilet jaune sur le dos et drapeau arc-en-ciel « Paix » dans les mains, non violente, scander « Liberté de manifester » peu avant la charge policière. Hospitalisée dans un état grave, elle souffre d’un traumatisme crânien, et de multiples fractures au crâne et aux côtes.

Grâce à l’engagement et la solidarité exprimés de toute part, notamment des militant·e·s et sympathisant·e·s d’Attac, ce nouvel exemple de violence d’État est devenu un enjeu national. Menons le combat pour que justice soit rendue. Voici quelques nouvelles de Geneviève et les informations nécessaires pour vous mobiliser.

Des nouvelles de Geneviève
D’après les dernières informations reçues de sa famille, Geneviève se remet doucement de ses blessures. Celles-ci sont graves : nous espérons qu’elle n’aura pas de séquelles durables. Pour l’heure, elle est toujours hospitalisée et son état reste préoccupant.

Pour agir

Appel à rassemblements
5 rassemblements ont eu lieu lundi soir : à Nice, mais aussi à Alès, Antibes, La Roche-sur-Yon et Antibes.
Ce mardi 26, au moins 10 rassemblements sont organisés : à Bayonne, Bordeaux, Brest, Chambéry, Clermont-Ferrand, Dijon, Dunkerque, Montpellier, Nantes et Paris.

Vous pouvez retrouver toutes les informations concernant ces rassemblements, ainsi que des ressources pour vos mobilisations, sur le site d’Attac France.

Appel à dons
Attac France héberge ici un appel à dons visant à couvrir les frais de justice de Geneviève Legay. Dans le cas où le montant récolté serait supérieur à celui nécessaire, en accord avec la famille, le surplus servira aux frais liés à la plainte déposée par Attac France, puis à couvrir des actions similaires.
Vous pouvez contribuer sur cette page.

Notre position

Nous remettons en cause la version des autorités
Lundi 25 mars, le procureur de la République de Nice a écarté la responsabilité des forces de l’ordre dans la lignée des propos d’Emmanuel Macron et du gouvernement tenus depuis samedi. Pourtant, de nombreuses images en attestent, la chute de Geneviève résulte bien d’une charge très violente des forces de l’ordre. Contrairement à ce que le procureur prétend, en attendant les pompiers, les "street medics" - premiers secours citoyens en manifestation - n’ont pas pu prodiguer les premiers soins, bloqués puis interpellés par les forces de l’ordre.

Une charge disproportionnée et inutile
Contrairement à ce qu’avance le procureur de Nice, la charge des forces de l’ordre apparait totalement disproportionnée et d’une inutile violence. Le groupe de manifestants où Geneviève se trouvait était pacifique et statique. Comme en attestent plusieurs vidéos, la violente charge au pas de course de policiers armés de boucliers, avec des gestes de poussées volontaires, est totalement injustifiée.

Une interdiction de manifester injustifiée
Depuis samedi, les autorités locales et nationales ne cessent d’affirmer que le lieu où se trouvait Geneviève Legay était interdit à la manifestation. Ces mesures d’interdiction, qu’Emmanuel Macron et le gouvernement veulent généraliser, ne peuvent normalement être prises que dans des circonstances graves. À Nice, les précédentes mobilisations des Gilets Jaunes n’avaient entraîné aucune dégradation. Cette interdiction de manifestation nous apparait donc injustifiée, et le dernier argument des autorités - l’arrivée du président chinois à Nice le lendemain - tout à fait inapproprié.

L’indécence de Macron et de son gouvernement
Méprisant, hautain et indigne de sa fonction, Emmanuel Macron s’est à nouveau prêté au jeu de la petite phrase insultante envers Geneviève qui, au même moment, était toujours sur sur son lit d’hôpital. Militante historique de nombreuses causes sociales, humanistes, écologistes depuis près de 50 ans, Geneviève n’a aucune leçon de "sagesse" à recevoir d’un Président de la République qui ne peut s’empêcher de mépriser tous ceux dont il parle. Par les voix de Christophe Castaner, Nicole Belloubet ou encore Marlène Schiappa, le gouvernement a tenu des propos similaires et déplacés, laissant entendre que les blessures de Geneviève étaient de sa responsabilité. Christian Estrosi, maire de Nice, avait pris les devants, multipliant approximations et contre-vérités quelques heures à peine après les violences subies par Geneviève.

Trois plaintes déposées
Trois plaintes vont ainsi être déposées : deux par la famille de Geneviève Legay, la troisième par Attac France. La famille a déposé plainte contre X pour « violences volontaires » et pour « subornation de témoin », ainsi qu’une plainte contre le préfet des Alpes-Maritimes pour « complicité de violences volontaires aggravées ». Pour la "subornation de témoins", Geneviève affirme en effet avoir subi des pressions de la part des policiers qui l’ont interrogée dès le dimanche, sur son lit d’hôpital, pour indiquer que sa chute avait été provoquée par un journaliste, et non pas par les forces de l’ordre. Attac France va de son côté porter plainte pour "violences volontaires en réunion, par personne dépositaire de l’autorité publique".

Une dérive autoritaire face à la demande de justice sociale
Plus généralement, nous observons une fuite en avant répressive et autoritaire du pouvoir exécutif en réponse à une crise sociale et politique. Le choix de la répression policière ne se limite pas aux mobilisations des gilets jaunes, comme en témoignent les nombreux cas observés dans les quartiers populaires et, plus généralement, contre celles et ceux qui se mobilisent pour plus de justice sociale. Nous appelons à ce que cela cesse immédiatement.
Ce n’est pas par la répression et les violences policières qu’Emmanuel Macron répondra à la légitime demande de justice sociale qui s’exprime partout dans le pays.

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