Une victoire contre les détracteurs de la taxe européenne sur les transactions financières
Attac se félicite de cette victoire juridique contre les détracteurs de la TTF, à commencer par le gouvernement britannique, qui craint à juste titre que la taxe ne s’applique aussi à la place financière de Londres.
C’est précisément l’objectif du « principe de résidence » que de taxer les transactions passées par des institutions financières domiciliées dans les onze pays appliquant la TTF, indépendamment de la place financière où ces opérations sont réalisées.
Ce « principe de résidence » empêche le contournement de la TTF. Pour éviter de payer cette taxe, une banque française devrait déplacer son siège social à Londres et cesser ses transactions avec tout partenaires domiciliés dans les pays appliquant la TTF. Inimaginable !
Et pourtant cela n’empêche pas le gouvernement français, qui s’inquiète d’une taxe « excessive » (selon les termes de Pierre Moscovici, alors ministre des Finances), de prétendre que la TTF provoquerait des délocalisations massives.
En fait, selon un négociateur du gouvernement allemand, la France œuvre actuellement, après avoir renoncé à exclure les produits dérivés de l’assiette de la TTF, à remettre en cause le « principe de résidence », ce qui reviendrait à introduire une grave faille permettant à l’industrie financière d’échapper en grande partie à la taxe.
La décision de la Cour de justice de l’Union européenne est donc aussi un revers pour le gouvernement français dans ses efforts pour réduire à tout prix l’ambition de la TTF européenne, et un espoir pour ceux qui espèrent que cette taxe voit le jour pour réduire la spéculation et mettre enfin la finance à contribution.
Attac France, communiqué du 30 avril 2014