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Climat : les négociations de Bonn préparent les crimes climatiques à venir

Les négociations sur le changement climatique reprennent ce lundi 31 août à Bonn (Allemagne). Le gouvernement français se montre optimiste. Pourtant, les contributions volontaires que les pays ont dévoilées et les contours du futur accord de Paris conduisent vers un réchauffement climatique très largement supérieur à l’objectif des 2 °C. Un crime climatique que les milliers de signataires de l’appel international visant à « laisser les énergies fossiles dans le sol » veulent stopper.

Pour Laurence Tubiana, négociatrice en chef pour le gouvernement français, les négociations « avancent ». Peut-être, mais c’est «  à une vitesse d’escargot  » comme le déplore Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations-Unies, notant qu’« aucune action concrète n’a été prise pendant vingt-trois ans de négociation  » [1]. Les émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre, qui ont augmenté de 60 % depuis 1992, accélèrent le réchauffement climatique en cours. Les nouveaux records de chaleur en juillet, qui s’ajoutent aux sept premiers mois de 2015 les plus chauds jamais enregistrés, n’en sont que les dernières conséquences. Les conséquences sont de plus en plus dramatiques : chaque seconde, un nouveau réfugié climatique est jeté sur les routes par une catastrophe liée au réchauffement de la planète.
Les contributions volontaires et non contraignantes que les États ont rendues publiques ne permettent pas de rester en dessous d’une hausse de 2 °C au cours du siècle, objectif que les États se sont eux-mêmes donnés lors de la conférence de Copenhague (2009). Les 56 pays qui ont présenté leur feuille de route et qui représentent 60 % des émissions mondiales de CO2, se sont engagés sur des objectifs minimalistes, y compris l’Union européenne et États-Unis. Résultat : l’écart entre ce qui devrait être fait et ce qui est annoncé est abyssal, supérieur à dix gigatonnes d’émissions annuelles de CO2.
Tout retard pris en 2015 conduit à de nouveaux crimes climatiques, sans qu’aucune garantie ne soit apportée pour que ce retard puisse un jour être rattrapé. Les principaux pollueurs de la planète refusent de revoir à la hausse leurs objectifs de réduction d’émissions d’ici à 2020. Ce sont ces crimes climatiques que des personnalités (artistes, intellectuels, scientifiques, écrivains etc.) et des activistes du monde entier appellent à stopper en « laissant les énergies fossiles dans le sol » (http://crimesclimatiquesstop.org).
« L’esclavage et l’apartheid n’ont pas disparu parce que des États ont décidé de les abolir, mais par des mobilisations massives qui ne leur ont pas laissé le choix  » [2]. Le changement climatique est un enjeu comparable : avec ses partenaires de la coalition Climat 21, Attac fera tout pour que les mobilisations citoyennes soient à la hauteur de l’enjeu dès novembre et décembre à Paris.


[1] Le Monde, 26 août 2015, Ban Ki-moon : «  Nous avançons à une vitesse d’escargot  » sur le climat
[2] Extrait de l’appel : «  Crime Climatique Stop  !  »

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