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Amazon : bonne nouvelle, la lutte paie

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La justice confirme en appel l’obligation faite à Amazon de restreindre son activité aux produits essentiels en attendant l’évaluation des risques professionnels sur tous ses entrepôts.

Ce 24 avril, la cour d’appel de Versailles a confirmé la décision du tribunal de Nanterre ordonnant à Amazon de restreindre l’activité de ses entrepôts aux produits essentiels sous astreinte de 100 000 euros par infraction constatée.

La décision s’appliquait « dans l’attente de procéder, avec les représentants·e·s du personnel, à l’évaluation des risques professionnels inhérents à l’épidémie de covid-19 sur l’ensemble de ses entrepôts ». Le groupe avait annoncé dans la foulée la fermeture de ses infrastructures pour une durée de 5 jours, prolongée de 2 jours, fermeture soutenue par le comité social et économique (CSE) pour nettoyer les sites, évaluer les risques et mettre en œuvre les mesures de prévention nécessaires. Amazon avait fait appel du jugement du tribunal de Nanterre.

Outre l’intervention des Amis de la Terre au recours juridique de Solidaires, la société civile, et en premier lieu Attac et les Amis de la Terre, se sont beaucoup mobilisés pour soutenir l’action des syndicats, notamment par plusieurs campagnes de mails et de tweets à l’attention de Muriel Pénicaud, ministre du travail demandant la fermeture des sites Amazon pour mise en danger de la vie d’autrui.

Cette décision a été rendue alors qu’Amazon a multiplié les communications et publicités pour faire passer dans l’opinion publique l’idée qu’elle donnait la priorité à la santé et à la sécurité de ses salarié.e.s, tout en faisant du chantage à l’emploi et en ostracisant les syndicats. Pourtant de nombreux témoignages démontrent que les gestes barrière n’étaient pas respectés dans ses entrepôts, ce que vient confirmer le jugement rendu à Versailles.

Nous serons vigilants sur les conditions de mise en œuvre du jugement du tribunal de Nanterre et le respect des conditions de sécurité pour la réouverture des entrepôts fermés.
Cette décision ne doit pas masquer le fait qu’Amazon est engagée dans la conquête du marché français, avec 8 à 11 projets d’entrepôts et centres de tri supplémentaires d’ici début 2021 : Fournès (Gard), Champigny (Marne), Frescaty (Moselle), Senlis (Oise), dont l’inauguration est annoncée pour début juin 2020, Colombier-Saugnieu (Rhône), Annecy (Haute-Savoie), Petit-Couronne (Seine-Maritime), Dambach-la-Ville (Bas-Rhin), Belfort (Franche Comté)... sans compter tous ceux que nous ne connaissons pas encore.
Attac et les Amis de la Terre demandent l’arrêt immédiat de ces projets, afin de lutter contre le changement climatique, empêcher des destructions d’emplois deux fois supérieures aux créations, et assurer la justice fiscale.

Raphaël Pradeau, porte parole d’Attac explique qu’"Amazon est emblématique du monde d’avant, insoutenable écologiquement, fiscalement et socialement ; nous nous félicitons que la justice française ait fait primer la santé des salarié.e.s sur les profits d’Amazon". Alma Dufour, chargée de campagne aux Amis de la Terre conclut : "Pour trouver les voies d’une consommation plus sobre, basée sur des circuits courts et les commerces de proximité, plus respectueuse des producteurs, des travailleurs et de notre planète, il faut absolument stopper ces projets et tout remettre à plat. Après il sera trop tard."

Communiqué Attac du 24 avril 2020.

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