LE MANIFESTE contre les accords transatlantiques ; Attentats massifs contre la démocratie.
URGENCE : La guerre contre ces projets est nécessaire, elle est gagnable et nous devons la mener. Comment est-il possible de mettre en place des dispositifs juridiques qui fonctionnent comme des pièges contre la population, de sciemment maintenir celle-ci dans l'ignorance, de la désinformer au moment-même où elle est plongée dans de graves difficultés? Comment en est-on arrivé à ce que les solutions envisagées aux problèmes que nous traversons soient pire encore que les problèmes eux-mêmes ?
Frédéric Viale : docteur en droit, membre du Conseil Scientifique d'Attac France
LE MANIFESTE contre les accords transatlantiques - Attentats massifs contre la démocratie
INTRODUCTION
Plusieurs dizaines de déplacements chaque année depuis plus d'une décennie, la France sillonnée, visitée, explorée : telle est la vie du militant itinérant, par monts et par vaux, un jour sur trois. Campagne contre l'AGCS (Accord général sur le commerce des services), pour le "non", contre le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance), le Pacte de stabilité, contre les accords de libre échange, pour une autre Europe...
Les gares, les trains, la découverte des lieux magiques, de gens merveilleux, mais aussi des gens fatigués, de lieux abandonnés.
Et à chaque fois se pose les deux mêmes questions : : "Quelle est l'activité économique locale?"; "Qui est le chef politique local?" Réponses quasi identiques un peu partout : "Il y avait des activités, du savoir faire, mais maintenant, c'est fini, il n'y a plus rien, vendu, liquidé, délocalisé. Si, il reste quelques bricoles par-ci, par là..." Et le chef local? Un dinosaure, accroché à son siège de cumulard depuis que je suis en barboteuse et qui répond aux problèmes locaux en créant... des espaces culturels. Le nombre de théâtres, de lieux d'expression artistique, de création qui meublent la France, qui peuplent les friches industrielles, qui tentent de redonner vie aux usines désaffectées : de quoi jouer sur l’absence et la solitude. En général ces lieux sont vides, ou quasiment.
La ville de M., et ses deux milles logements vacants, la banlieue de R. et son chômage, la petite ville de C. et ses usines abandonnées, le gros bourg de M. dans les Ardennes et sa pauvreté inscrite dans le paysage, les jeunes qui s"en vont puisqu'il n'y a plus aucun avenir... Faut-il les citer tous? Inutile, il y a pire ailleurs, on trouve toujours un endroit où le taux de chômage est plus élevé, la pauvreté plus grande. Le savoir-faire technologique est malade. Le savoir-faire technologique est mort. Restent le chômage, la précarité, l'horizon bouché. Pourtant, le pays jouit d'un patrimoine impressionnant, il est couvert de beaux villages anciens, de merveilleux paysages qui souvent sont valorisé.
Le terroir est encore vivace même si la mondialisation est passée par là. Des foules de personnes enthousiastes portent des projets, des projets de toute sorte, et souvent elles les concrétisent malgré les difficultés. En somme, j'ai vu un pays qui ne demande qu"à avancer et qui n'y parvient pas.
Mais pendant ce temps là, des accords de libre-échange négociés en secret prétendent en décider autrement. Ceux qui, comme moi, ont le temps de s'intéresser à ces questions, qui ont la patience de lire des textes juridiques imbuvables savent que le monde que dessinent ces accords sera encore plus dur pour les faibles, plus doux pour les puissants, plus invivable pour le plus grand nombre, et que des foules de personnes qui ne demandent rien d'autre que de vivre tranquillement se trouveront poussée dans la fosse des populations déclassées, cassées puis oubliées. Une masse de gens qui croient encore aux principes démocratiques découvrira que la démocratie n'existe plus du fait de ces accords de libre-échange. Seuls demeureront les intérêts marchands ignorant tout de la vie humaine et de ses valeurs. Paranoïa ?
En convoquant un référendum pour ou contre les exigences de l’Eurogroupe, Alexis Tsipras fait preuve d’un véritable courage démocratique. Depuis six mois le gouvernement grec a fait de multiples concessions mais refuse toujours de frapper les catégories populaires, déjà épuisées par cinq années d’austérité brutale. Depuis six mois François Hollande a participé au chantage contre la Grèce tout en prétendant jouer en coulisse le médiateur. Ce week-end à l’Eurogroupe la France doit enfin prendre position contre les mesures iniques et dévastatrices - hausse de la TVA et des cotisations sociales, baisse des retraites... - que l’Eurogroupe exige du gouvernement grec. Pour redonner à l’Europe sa boussole, la démocratie.
Bunkérisés dans un luxueux château à Garmisch-Partenkirchen, les dirigeants des pays du G7 sont invités à prendre des engagements en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, à moins de six mois de la conférence sur le climat de Paris (COP21). Mais le G8 avait déjà pris exactement ces mêmes engagements pour 2050 il y a six ans. Pire encore, les politiques menées chaque jour vont exactement en sens inverse. Il faut mettre à l’ordre du jour la création d’un tribunal international des peuples afin de les rendre justiciables de ces actes qui s’apparentent fortement à des crimes climatiques.