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Attac et les paradis fiscaux

 

rubon1.jpgInterview du 20/03/2009 après-midi par téléphone pour la presse japonaise.

Quel sens attac donne-t-elle aux déclarations et décisions récentes de certains chefs de gouvernement contre les paradis fiscaux ?

La question portait essentiellement sur la façon dont Attac « reçoit » les récentes et actuelles déclarations de certains chefs de gouvernements contre les paradis fiscaux et sur le sens des dernières décisions prises à l’égard de la Suisse et par les autorités de Jersey.

J’ai tenu à affirmer que, pour l’instant, les déclarations du Président de la République et du Premier ministre en France, tout comme celles de responsables politiques en Allemagne, voire de Gordon Brown en Grande-Bretagne, ne sont que des « déclarations verbales » et que rien de concret n’a été décidé. Dans ce domaine, d’ailleurs, les fausses annonces sont légion : le ministre du budget français avait déclaré en octobre 2008 que les banques françaises qui bénéficient du soutien national devront être claires quant à leurs relations avec les paradis fiscaux. Or les dirigeant des six banques françaises qui ont bénéficié des aides de l’Etat ont affirmé devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale qu’elles n’ont reçu aucune directive ni recommandation en ce sens. Il est à craindre que la réunion du G20 à Londres le 2 avril ne débouche sur aucune mesure concrète, mais seulement sur quelques futures réunions de travail entre « experts » des différents Etats, réunions auxquelles pourraient même être invités des représentants des banques ou des paradis fiscaux co-responsables de la situation actuelle. La pression des principales places financières, et particulièrement de la City de Londres qui règne plus ou moins, de fait, sur près de la moitié des paradis fiscaux, se poursuit : les intérêts en jeu sont énormes et la volonté dominante de celles et ceux qui possèdent et maîtrisent la finance mondiale, comme de ceux qui sont à leur service, est toujours de « faire payer la crise » par les autres.

En ce qui concerne les légers reculs fortement médiatisés de la banque suisse UBS à l’égard de l’administration américaine ou des « accords » de Jersey, tout ceci ne change rien d’essentiel : les banques continueront de décider des informations qu’elles pourront être amenées à fournir à des autorités judiciaires extérieures ; au cas par cas elles pourront parfois déplacer un peu le curseur entre ce qu’elles considéreront comme de l’évasion fiscale (qui les « oblige » à garder le secret bancaire total) et de la fraude fiscale (qui les amène à fournir des informations).

Gérard Gourguechon

 

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