Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Nucléaire

  • Le 11 mars 2012, réagissons ensemble pour sortir du nucléaire !

    Logo Attac.jpgLa perspective de sortie du nucléaire en France, soutenue par une majorité de citoyens, donne lieu à une offensive sans précédent des lobbies nucléaires, peu habitués à voir le sujet sur la place publique. 

    Le 11 mars 2011 débutait l’accident nucléaire de Fukushima. Alors que des millions de Japonais sont exposés à la radioactivité, que la situation est loin d’être maîtrisée, on peut encore entendre que l’accident n’a fait que deux morts !
    Un an plus tard, le 11 mars 2012, nous appelons à participer massivement à la chaîne humaine entre Avignon et Lyon, zone la plus nucléarisée d’Europe, pour affirmer notre solidarité avec le peuple japonais, pour dénoncer le risque de catastrophe nucléaire en France et pour affirmer, tous ensemble : « sortir du nucléaire, c’est possible ! ». Sortir du nucléaire, c’est nécessaire pour engager la transition énergétique. 

    Depuis mai 2011, des chaînes humaines sont organisées dans la vallée du Rhône, le quatrième dimanche de chaque mois. À Montélimar, Bourg Saint-Andéol, Avignon, Die, Romans, Tournon, Aubagne, Valence, Lyon, Grenoble, Saint-Étienne, avec à chaque fois des centaines de personnes de tous horizons qui se rassemblent. Élargissons notre mouvement !

    Attac France, le 9 mars 2012

  • « Fukushima est moins un accident que l’aboutissement d’une série annonciatrice »

    Entretien d'Hervé Kempf par LINDA MAZIZ (3 MAI 2011)

    Quels enseignements la France doit-elle tirer de la situation japonaise ? Pour Hervé Kempf, journaliste et essayiste, la situation actuelle met en évidence l’incompétence des experts et des dirigeants français. Le nucléaire fait partie des tabous et idées reçues que l’oligarchie capitaliste ne veut pas remettre en cause. Pour lui, l’enjeu aujourd’hui est d’apporter aux contre-experts un vrai soutien populaire : un engagement conscient des citoyens pour manifester qu’une autre voie est possible. Entretien.

    Que représente pour vous la catastrophe de Fukushima ?

    Hervé Kempf : C’est un tournant, aussi important que Tchernobyl en 1986, et qui va durablement affecter l’industrie nucléaire et la façon dont on la perçoit. C’est aussi un rappel extrêmement violent de ce que beaucoup d’écologistes disent depuis longtemps, à savoir que le nucléaire n’est pas une réponse satisfaisante au problème du changement climatique. Même si l’énergie nucléaire émet peu de gaz à effet de serre, elle présente d’autres inconvénients insupportables. Notamment, cette possibilité d’un accident nucléaire qui va empoisonner au minimum des centaines de km2 pour des dizaines ou des centaines d’années.

    Et encore, on ne mesure pas toutes les conséquences...

    Pour l’instant, ce qu’on peut dire de manière quasiment certaine, c’est qu’il y a au moins trois, voire quatre réacteurs de la centrale qui sont irrécupérables. L’enjeu maintenant est de les boucher, pour empêcher les fuites, sachant qu’aujourd’hui, même à petite dose, elles sont manifestes et permanentes. Une fois bouchés, les réacteurs restent extrêmement radioactifs et dangereux. Comme à Tchernobyl, on les recouvrira d’un sarcophage, qui sera une sorte de mausolée supplémentaire de déchets nucléaires.

    La France a-t-elle des enseignements à tirer de la situation japonaise ?

    La France se trouve dans une situation très comparable. Avec Tchernobyl, c’était différent. Pour faire simple, on n’avait pas à en tirer de conclusions, parce que c’était des Russes et que c’était l’Union soviétique – sous-entendu : un régime irresponsable avec des gens qui maîtrisaient mal la technologie. Avec le Japon, on ne peut pas avoir cette attitude méprisante. C’est quasiment le pays le plus en pointe, avec un niveau technologique incontestable. Indépendamment des événements extérieurs que sont le séisme et le tsunami, on constate que même dans un pays techniquement sophistiqué, il peut y avoir une perte de contrôle et une incapacité à gérer une situation désastreuse qui conduit à une catastrophe écologique.

    L’autre rapprochement à faire, c’est qu’au Japon comme en France, le nucléaire a été introduit de manière opaque et antidémocratique, ou plus exactement dans un déni de démocratie. Dans les deux cas, on peut parler d’oligarchie « nucléariste » et d’une connivence entre les responsables politiques et l’industrie, qui a permis d’imposer le nucléaire sans le mettre en débat. Sauf qu’aujourd’hui, les « nucléaristes » ne peuvent plus nier qu’un accident est entré dans le domaine des probabilités. Logiquement, cela doit pousser la société française à interroger sérieusement le nucléaire et au minimum à délibérer ouvertement des questions des déchets, de la sécurité, du coût de cette énergie. Ouvertement, c’est-à-dire avec des informations complètes et exactes, communicables à tous les citoyens. Il s’agit de rompre avec cette impossibilité actuelle de discuter sérieusement du nucléaire.

    À entendre les autorités, un accident nucléaire en France est impossible...

    Bien sûr que c’est possible. On est passé, le 27 décembre 1999, à deux doigts d’un très grave accident à la centrale française du Blayais, lorsqu’une inondation a mis hors service des pompes essentielles à sa sécurité. Il y a eu des incidents graves ces dix dernières années dans trois pays réputés pour leur sûreté nucléaire. Après la France au Blayais, le 25 juillet 2006 la centrale suédoise de Forsmark a dû être stoppée d’urgence et de même le 16 juillet 2007 pour la centrale japonaise de Kashiwazaki-Kariwa, qui à la suite d’un séisme violent a subi une fuite d’eau radioactive. Au regard de ces précédents, Fukushima est moins un accident que l’aboutissement d’une série annonciatrice. Ce n’est pas une météorite tombée du ciel. Il y a eu des alertes, un accident était prévisible, mais les oligarques n’ont pas tenu compte de ces avertissements.

    Chez les observateurs critiques du nucléaires, l’inquiétude se réveille depuis plusieurs années. On constate la montée d’une pression financière, dans une logique de course au profit, de privatisation, qui fait que les soi-disant responsables, tablant sur la renaissance du nucléaire et rivalisant de manière acharnée pour vendre des centrales, poussent à relâcher l’attention sur la sécurité.

    Suite et fin de cet article sur le site : http://www.bastamag.net/article1537.html