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Pays en développement : Vers une nouvelle crise de la dette

 

Bien qu’il représente une ponction très importante sur les recettes des pouvoirs publics ||, le remboursement de la dette publique, entre 2004 et 2008, n’a pas constitué un grand problème pour la plupart des pays à moyens revenus et pour les pays exportateurs de matières premières en général. En effet, la plupart des gouvernements de ces pays trouvaient facilement des prêts à des taux historiquement bas leur permettant de trouver les fonds nécessaires. Néanmoins, la crise de la dette privée qui a éclaté dans les pays les plus industrialisés en 2007 a modifié radicalement les conditions d’endettement des pays en développement (PED), qui se dirigent vers une nouvelle crise de la dette.

Un peu d’histoire
Au cours des deux siècles précédents de l’histoire du capitalisme, plusieurs crises internationales de la dette ont éclaté (on en compte trois au 19e siècle et deux au 20e siècle ||). Elles ont affecté directement le destin des pays émergents ||. Les origines des crises et les moments où elles éclatent sont intimement liés au rythme de l’économie mondiale, et principalement de celle des pays les plus industrialisés. Chaque crise de la dette a été précédée d’une phase de surchauffe de l’économie des pays du Centre au cours de laquelle il y a eu surabondance de capitaux dont une partie a été recyclée vers les économies de la Périphérie. La crise est généralement provoquée par une récession ou un krach frappant certaines des principales économies industrialisées. La crise qui a éclaté à partir de 2007-2008 dans la Triade || confirme cette « règle ».

Entre 2004 et 2008, une grande partie des PED ont vu leurs recettes d’exportation fortement augmenter en raison de la hausse des prix des marchandises qu’ils vendent sur le marché mondial : hydrocarbures (pétrole et gaz), minéraux et produits agricoles. Cela leur a permis à la fois de puiser dans ces recettes en devises pour rembourser la dette et d’avoir la crédibilité suffisante pour contracter de nouveaux prêts.

De plus, les banques commerciales du Nord, qui avaient fortement réduit leurs prêts à partir de la fin des années 1990 suite aux crises financières dans les PED, ont progressivement rouvert toutes grandes les vannes des prêts de 2004 à 2008 ||. D’autres groupes financiers privés (fonds de pensions, sociétés d’assurance, hedge funds) ont fourni du crédit aux PED en achetant les bons qu’ils émettaient sur les principales places financières. Des Etats ont également augmenté l’offre de crédits aux PED, de la Chine qui prête tous azimuts au Venezuela qui finance l’Argentine et des pays de la Caraïbe. En général, les taux demandés étaient nettement plus avantageux que ceux qui ont prévalu jusqu’au début des années 2000. Il faut ajouter à cela l’abondant crédit octroyé à l’intérieur des PED par les banques locales ou étrangères qui opèrent au Sud.

La suite de cet article d'Eric Toussaint avec le document en PDF : article_4654.pdf

A voir aussi le site du CADTM : http://www.cadtm.org/

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