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Démocratie - Page 10

  • Après l’assassinat de Charlie, non à la barbarie et à l’antisémitisme

    Logo Attac.jpgAprès le massacre à Charlie Hebdo, des fanatiques se réclamant de l’islam ont ajouté l’horreur à l’horreur : vendredi 9 janvier ce sont des juifs - ou des personnes supposées telles car fréquentant une épicerie cacher - qui ont été tués du fait de leur origine.
    Après s’être attaqués à la liberté d’expression, les assassins ont montré que leur antisémitisme meurtrier participe d’un projet politique : dresser les populations de culture musulmane contre « les juifs et les mécréants ». Ils espèrent capitaliser sur les sentiments d’injustice et de révolte justement suscités par les discriminations et la relégation sociale dont souffrent les populations issues de l’immigration, ou encore transformer la légitime sympathie envers les Palestiniens en haine des juifs et des « occidentaux ».
    Attac condamne ces meurtres ignobles et cette stratégie incendiaire qui servent déjà de prétexte à de nouvelles agressions contre des musulmans et des mosquées. Nous exprimons notre solidarité sans conditions avec toutes les victimes de discriminations et de violences, qu’ils soient journalistes, policiers, citoyens d’origine juive, musulmane ou Rrom...
    Nous refusons absolument cette logique de « guerre des civilisations » par laquelle ces assassins, mais aussi l’extrême-droite et même nombre de nos dirigeants espèrent construire ou perpétuer leur domination. Nous participons aux grandes manifestations de ce week-end pour y exprimer cette solidarité et ce refus.

    Communiqué Attac du 10 janvier

  • Sur le site du magazine "Regards"

    La légitime émotion collective créée par l'attentat contre Charlie Hebdo ne doit pas être le prétexte d'un Patriot Act à la française (= arsenal de mesures liberticides). Elle doit conduire à une lutte sans compromis contre les fondamentalismes qui prospèrent aujourd'hui.

    Dès ses premières déclarations, le président de la République a appelé à « l'unité nationale face à la barbarie ». Il n'en est pas question. Une union nationale des forces politiques supposerait un accord sur ce qu'il faut dire et faire après un tel événement. C'est évidemment impossible.

    La tentation sécuritaire

    Au lendemain même de l'attentat meurtrier à Charlie Hebdo, Marine Le Pen a déjà embrayé, réclamant un référendum sur la peine de mort. S'agissant de lutter contre des djihadistes qui partout manifestent le peu de cas qu'ils font de leur propre vie, aspirant plutôt au martyr, la revendication est grotesque. La présidente du FN le sait bien, et si elle utilise cette arme, c'est qu'elle tente de capter l'aspiration à l'ordre qu'un tel événement fait naître au sein d'une fraction de la population.

    Depuis des années, l'arsenal législatif a été sans cesse modifié, se traduisant à chaque fois par de nouvelles restrictions des libertés et des moyens accrus de surveillance par l'État. Nicolas Sarkozy s'était spécialisé dans l'exploitation nauséabonde de faits-divers, pour alourdir à chaud les lois répressives de ce pays. Les conséquences sont bien connues, avec une criminalisation croissante des mouvements sociaux, les procès en tout genre contre des syndicalistes et l'utilisation d'armes disproportionnées contre des manifestations.

    Le 24 décembre, dans un curieux cadeau de Noël aux internautes, Matignon a publié un décret d'application à l'article 20 de la loi de programmation militaire (LPM). Ce texte, sous le vocable lénifiant d' "accès administratif aux données de connexion" permet une très large surveillance des télécommunications des Français (téléphone, SMS, internet, etc...) par les services de l'Etat.

    Lutter contre la barbarie fondamentaliste

    Tous les éléments d'un Patriot Act à la française sont déjà en place. Nul doute que des voix nombreuses vont, au nom de la lutte contre le terrorisme, demander de nouvelles restrictions démocratiques. D'autres réponses sont pourtant possibles. Celle de Fabian Stang, maire d'Oslo, après la tuerie de l'Île Utøya perpétrée par le néo-nazi Anders Breivik en 2011 (69 morts parmi les jeunesses socialistes norvégiennes), est admirable : « Nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie. » Elle évoque ce que doit être notre combat. Combattre la barbarie commence par ne pas abandonner nos valeurs. Céder à la peur, en rabattre sur nos exigences démocratiques est un piège redoutable (lire aussi"Face à l'horreur, ni la peur ni la haine"). C'est reconnaître nous même que nos ennemis ont gagné en entrant sur leur terrain.

    S'il ne faut rien lâcher sur nos valeurs d'égalité, de démocratie, il faut aussi mener un combat implacable contre la barbarie djihadiste. Celle-ci est plus encore l'expression d'un projet politique totalitaire qu'une dérive intégriste et disons le mot, c'est une forme de fascisme. Les exactions de Daesh ( = Etat islamique ) au Proche-Orient sont proprement abominables. Le massacre de mercredi n'est qu'un échantillon de ce que subissent tous les jours les populations en Irak et en Syrie.

    Cela suppose donc un combat de tous les instants contre ces courants, mais aussi leurs protecteurs. Chacun sait que l'Arabie Saoudite et surtout le Qatar ont abondamment financé Al Qaïda et Daesh, deux pays avec lesquelles la France entretient les meilleures relations pour des raisons économiques. Il y a peu encore, Nicolas Sarkozy, qui demande aujourd'hui des mesures énergiques au gouvernement, cachetonnait complaisamment à Doha à l'invitation de la Qatar National Bank. De toute évidence, la lutte contre le djihadisme est soluble dans le carnet de chèques.

    S'opposer à l'ascension politique des intégrismes religieux

    Une partie de la gauche doit aussi balayer devant sa porte. Il faut être intraitable contre toutes les formes de racisme. Les discours haineux, les amalgames nauséabonds contre les musulmans sont devenus monnaie courante et nécessite un combat acharné et sans relâche. Mais ce qui s'est passé mercredi à la rédaction de Charlie Hebdo, les horreurs quotidiennes en Afghanistan, au Pakistan ou au Proche-Orient ne sont pas seulement le fruit d'une réaction, même très dévoyée, aux interventions impérialistes ou au climat antimusulman en France.

    Il existe, de par le monde, une montée globale des intégrismes religieux et de leurs projections politiques. Le Tea Party aux États-Unis, la victoire électorale du BJP en Inde, l'extrémisme juif ou l'islamisme radical traduisent un recul de la sécularisation de la politique. Le phénomène est trop général pour ne pas renvoyer à des raisons d'ensemble qu'il faudra analyser en détail. Tous ces courants sont irréductiblement nos ennemis. Baisser la garde au nom d'un adversaire principal que serait l'impérialisme (ou autre) serait une tragique erreur. Au sein même du monde musulman existe une lutte à mort entre des courants modérés et des forces ultraréactionnaires. Ces derniers doivent être défaits.

    Notre horizon, notre projet conjuguent égalité, liberté et solidarité. Cela suppose un combat de tous les instants contre la logique folle du capitalisme qui détruit nos sociétés. Cela signifie, aussi, d'être intraitable contre tous les fanatismes dont les valeurs sont point par point antinomiques aux nôtres.

    Guillaume Liégard. Publié sur le site de Regards.

  • Journée noire

     Logo Attac.jpgLe 7 janvier 2015 restera une date inscrite en noir dans notre histoire collective. Des tueurs, sans pitié ni humanité, ont froidement abattu des dessinateurs qui n’avaient comme arme que leur crayon ; des artistes dont toute la vie témoigne de leur attachement à la liberté, à la justice et à l’irrévérence ; des hommes sincères, droits et talentueux, dont les dessins nous ont fait rire, parfois jaune tant ils mettaient un point d’honneur à mettre le doigt là où ça faisait mal. Mais aussi des policiers qui faisaient leur travail, protéger des personnes menacées par des gangsters fanatiques. Et notre ami Bernard Maris, l’oncle Bernard, qui avait participé activement à la fondation d’Attac et à l’animation de son Conseil scientifique, aux côtés de son président d’alors René Passet. Nombreux parmi nous sont ceux qui ont bien connu Bernard, son érudition économique et littéraire, son humour ravageur, sa volonté de pourfendre les intégrismes et la pensée unique. Il nous manquera.

    Attac exprime son indignation et sa colère contre cet acte barbare, et s’associe à la douleur des familles et des proches des victimes et des blessés de ce drame. La catastrophe est d’autant plus grande qu’elle intervient dans un contexte de montée du racisme, de la xénophobie et de la stigmatisation des musulmans. ​Malgré tous les semeurs de peur et de haine, en France ou ailleurs, c’est en référence aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité que nous devons nous rassembler pour lutter contre les fanatismes, et contre les injustices et les discriminations qui les nourrissent et leur servent de prétexte.

    Les tueurs ont assassiné douze personnes mais ils ne tueront pas la liberté d’expression. Nous appelons à la solidarité concrète avec Charlie Hebdo, qui avait participé à la fondation d’Attac, et dont la survie est aujourd’hui gravement menacée. Nous sommes tous Charlie.

    Communiqué Attac du 8 janvier

  • Dans l'agenda d'Attac dans la Vienne

    Dans l'agenda d'Attac à Châtellerault et à Poitiers :
     
    - Mardi 6 janvier à 20 h :  Réunion du comité poitevin "Stop Tafta/GMT", dans les locaux de la FSU 86. Réunion de travail ouverte à toutes et à tous.
     
    - Vendredi 16 janvier à 17 h :  Réunion du comité châtelleraudais "Stop Tafta/GMT".

  • Les financiers jouent l’intimidation face à la Grèce

    Sur le site de Médiapart (pour les abonnéEs)

    30 décembre 2014 |  Par martine orange,

    Dès l’annonce des élections, le FMI a annoncé la suspension de ses aides en attente de la formation du nouveau gouvernement. La troïka comme les milieux financiers ont commencé à rappeler leurs règles à Syriza, potentiel vainqueur des élections : la Grèce n’a d’autre alternative que la soumission ou le chaos.

    « Troisième scénario : le pire des cas. » Dans une note réalisée à la mi-décembre, Goldman Sachs analysait longuement la situation politique et économique grecque. Pour la banque américaine, si le gouvernement d’Antonis Samaras ne parvenait pas à trouver une majorité parlementaire pour élire son candidat à la présidentielle, et était obligé de provoquer des élections parlementaires anticipées, ce serait la pire des situations. Syriza, devenu la hantise du monde financier, serait alors aux portes du pouvoir, et rouvrirait les négociations avec les créanciers internationaux de la Grèce, au risque de relancer la crise, prédisait la banque américaine. 

    (la suite de cet article sur le site de Médiapart)