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Articles - Page 21

  • Des milliers d'enseignants licenciés aux États-Unis

    Environ 5.700 enseignants des écoles publiques de Detroit (Michigan) s'apprêtent à recevoir leurs avis de licenciement. Soit tous les enseignants de la ville... en attendant de voir combien pourront être effectivement reconduits l'an prochain dans leur poste, en fonction du nombre de scolaires inscrits à la rentrée 2011. Ces avis de licenciement prendront effet le 29 juillet prochain. Depuis 1997, Detroit a perdu environ 100.000 élèves et n'en compterait plus aujourd'hui que 74.000. D'après Robert Bobb, nommé d'urgence directeur financier pour les écoles publiques par la ville de Detroit, ce nombre pourrait descendre à 56.500 d'ici à 2014. Les mesures d'austérité dans le secteur de  l'éducation depuis plusieurs mois n'ont pas réussi à éponger le déficit municipal de Détroit qui culmine à 327 millions de dollars. Le maire, David Bing, se retrouve pris en étau par les banques qui prélèvent toujours plus d'intérêts pour financer la dette de la ville. Celle-ci dépasse le milliard d'euros.

    Les services publics sont les premiers touchés par cette situation : des coupes drastiques sont opérées notamment dans le budget des transports. Durant l'été 2009, près de 29 écoles publiques ont été contraintes de mettre la clé sous la porte, malgré les protestations des habitants des quartiers concernés. Pour Grace Lee Boggs, figure du mouvement pour les droits civils et les droits des femmes, « ces mesures financières d'urgence violent les droits démocratiques. Ce dont nous avons besoin, c'est de débattre de nos obligations et de nos responsabilités comme citoyens pour définir, créer et soutenir le bien commun ». La révolte partie du Wisconsin gagne le Michigan.

    Par Sophie Chapelle (21 avril 2011) "Bastamag"

    http://www.bastamag.net/auteur25.html

  • Une première scientifique : résidus de pesticides issus d'aliments transgéniques dans le sang des femmes

    par Inf'OGM (http://www.infogm.org/spip.php?article4784)


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    Des chercheurs de l'Université de Sherbrook au Québec, Canada, ont montré la présence de pesticides (herbicides à base de glyphosate ou de glufosinate et de protéines insecticides Cry1Ab) et de leurs résidus dans le sang de femmes, dont certaines enceintes. Selon un article de la revue Reproductive Toxicology [1], sous presse, « c'est la première étude à mettre en évidence la présence de pesticides associés aux aliments génétiquement modifiés dans le sang de femmes enceintes, de foetus et de femmes non enceintes  ».

    Pour cette étude, les scientifiques ont effectué des prélèvements sanguins chez des femmes habitant la ville de Sherbrook. Ces femmes, ainsi que leur mari, n'ont jamais travaillé au contact de pesticides et leur régime alimentaire est annoncé comme typique d'une zone industrialisée du Canada. La présence de pesticides dans leur sang serait donc principalement issue de leur alimentation. D'ailleurs, les scientifiques précisent que si aucune analyse du panier alimentaire n'a été faite pour établir la quantité de résidus de pesticides présents dans les aliments, ils considèrent « concevable que la majorité de la population y est exposée via leur alimentation quotidienne », du fait de la forte présence d'aliments GM (soja, maïs, pommes de terre…). Dans le détail, les résultats d'analyse montrent que les chercheurs ont trouvé dans le sang de trente femmes enceintes : des résidus de glufosinate

    (chez 100% des femmes prélevées) et des protéines Cry1Ab (93% des femmes prélevées) ; dans le cordon ombilical : des résidus de glufosinate (100%) et des protéines Cry1Ab (80%) ; et dans le sang de 39 femmes non enceintes : du glyphosate (5%), du glufosinate (18%), des résidus de glufosinate (67%) et des protéines Cry1Ab (69%). Pour expliquer l'absence de glyphosate, de résidus de glyphosate ou de glufosinate dans certains cas (ou dans tous pour les résidus de glyphosate), trois hypothèses sont avancées : l'absence d'exposition à ces molécules des femmes prélevées, leur élimination efficace par l'organisme ou une limite de la méthode de détection utilisée. Les travaux pour répondre à ces questions restent donc à faire tout comme l'analyse des possibles conséquences de la présence de ces molécules.

    L'objectif des chercheurs était double : établir si l'alimentation quotidienne est vectrice de ces molécules chimiques et fournir des données nécessaires à de plus amples analyses d'impacts, notamment dans le domaine de la procréation chez la femme. Selon l'article, le glyphosate avait été l'objet d'une étude similaire dans des échantillons d'urine de femmes du monde agricole comparés à ceux de femmes extérieures à ce milieu [2]. Les auteurs appellent à des recherches plus poussées dans le domaine de « la nutrition, la toxicologie et la reproduction chez les femmes  », soulignant que « les désordres gynécologiques et obstétriques associés aux molécules chimiques présentes dans l'environnement ne sont pas connus ».

    La question de l'évaluation des risques liés aux herbicides, résidus d'herbicides ou insecticides est au centre de controverses depuis plusieurs années. Les travaux du Pr. Gilles-Eric Séralini dans le domaine des herbicides à base de glyphosate ont par exemple souvent été l'objet de vives discussions entre scientifiques. L'article sous presse des chercheurs canadiens devrait donc encourager l'expertise scientifique puisque, selon eux, c'est la première fois qu'une analyse des concentrations de telles molécules est effectuée ! Rappelons qu'après environ quinze années de commercialisation en Amérique du nord, près de 100% des plantes génétiquement modifiées commercialisées sont modifiées pour tolérer un herbicide, produire une protéine insecticide ou disposer des deux caractères.

    [1] « Maternal and fetal exposure to pesticides associated to genetically modified foods in Eastern Townships of Quebec, Canada », Aris A et al., Reprod Toxicol (2011), doi:10.1016/j.reprotox.2011.02.004

    [2] « Urinary pesticide concentrations among children, mothers and fathers living in farm and non-farm households in Iowa » Curwin BD. Et al., Ann Occup Hyg., 2007, 51, pp53-65

  • "Augmenter les salaires de 8% à 10% pour rattraper les gains de productivité"

    Logo Attac.jpgInterview de Thomas Coutrot, coauteur du « Manifeste des économistes atterrés » et co-président avec Aurélie Trouvé d'Attac,  dans le Monde du 5 avril 2011.

    Le Monde 20110405 MDE.pdf

  • Le message des Islandais aux peuples d'Europe : ne payez pas pour la finance !

    Logo Attac.jpgLes Islandais viennent de refuser de payer pour la faillite des banques : ils ont dit "non" le samedi 9 avril par référendum, comme il l'avaient fait en mars 2010. Ce " non" a été soutenu par de nombreuses organisations de la société civile, dont Attac Islande. Non au remboursement de 3,9 milliards d'euros (soit 12 000 euros par habitant islandais, hors intérêts !) au Royaume-Uni et aux Pays-Bas : ces deux pays exigent de l'Islande qu'elle rembourse les sommes qu'ils ont dépensées pour dédommager les clients affectés par la faillite de la banque privée islandaise Icesave.

    L'Islande était un modèle pour le néolibéralisme. Mais en 2008, en pleine crise économique, son système bancaire s'écroulait et, avec lui, la banque en ligne Icesave. Celle-ci avait pris tous les risques pour attirer des clients britanniques et néerlandais appâtés par une rémunération mirobolante de leurs dépôts. Les contribuables islandais, qui n'ont guère vu la couleur des profits financiers au doux temps de l'euphorie, doivent-ils à présent payer l'addition pour les errements du système bancaire privé ? En Irlande le gouvernement, sans consulter la population, a entrepris de lui faire payer la faillite des banques irlandaises. Mais les Islandais montrent qu'une autre voie est possible : celle où les spéculateurs imprudents doivent assumer leurs pertes.

    Le Royaume-Uni et les Pays-Bas menacent l'Islande de procès, avec l'appui du Fonds monétaire international et de l'Union européenne. Ils menacent d'isoler le pays et de refuser son entrée dans l'Union. Leur obsession: préserver les intérêts de l'industrie financière européenne et conforter son image aux yeux des agences de notation. Au contraire, la France et les autres pays européens devraient exiger que cesse ce harcèlement. La solidarité la plus large doit s'exprimer, pour que la démocratie soit respectée. 

    Les Islandais envoient un message fort aux peuples européens : avec les Britanniques ou encore les Portugais qui manifestent de plus en plus massivement, ils disent que les citoyens n'ont pas à payer une crise et des dettes publiques provoquées par la finance. Avec son "Pacte pour l'euro", l'Union européenne et ses gouvernements veulent généraliser les plans d'austérité. Les Attac d'Europe s'y opposeront en exigeant que la finance paye, qu'elle soit désarmée notamment par une taxation sur les transactions financières, et que les dettes publiques soient restructurées et partiellement annulées.

  • Sur la révolution libyenne et l'intervention de la coalition

    Logo Attac.jpgAprès avoir été brutalement agressés entre le 17 et le 19 février (6000 tués par balles, des milliers de blessés) les manifestants libyens ont été contraints d’utiliser les armes prises aux troupes de Khadafi pour se défendre. Ils ont libéré les villes de l’est du pays où l’armée a rejoint les insurgés (BenGhazi, El Beida, Tobrouk).

    A Tripoli, et dans sa région, où se concentrent les forces de Kadhafi, renforcées par beaucoup de mercenaires, les insurgés et la population ont été sauvagement réprimés.

    Les insurgés libyens ont constitué le conseil national de transition de 31 membres. Il a été rejoint par les militaires, policiers, diplomates, ministres, chefs de tribus, intellectuels choqués par la répression de Kadhafi. A la demande des Etats-Unis, de la France et de la Grande Bretagne, le conseil de sécurité de l'ONU a adopté la résolution 1973 (par 10 voix pour, 0 contre et 5 abstentions) pour empêcher la prise de Benghazi par les troupes de Kadhafi.

    Ce dernier a dès le début de l’insurrection choisi la logique de guerre contre son propre peuple. Il a menacé les manifestants, dans un discours tragi-comique maintenant devenu célèbre : « Nous irons vous rechercher mètre par mètre, maison par maison, jusqu'à la moindre ruelle... jusque dans vos placards. Il n'y aura pas de grâce et nous serons sans pitié ». C'est lui qui a fait appel à des mercenaires étrangers pour tuer son peuple. Rappelons que Kadhafi est le seul dirigeant arabe qui a condamné publiquement le peuple tunisien pour avoir chassé son dictateur Ben Ali, décrit comme le meilleur dirigeant que la Tunisie pouvait trouver.

    Aussi la situation libyenne dépasse le cadre du conflit purement interne.

    Le CNT a donc demandé une aide militaire et politique pour mettre fin à l'asymétrie militaire, pour protéger les populations, meurtries par les bombardements de l'artillerie de Kadhafi, pour éviter un massacre annoncé.

    En même temps le CNT a clairement affirmé qu’il refusait toute présence de soldats étrangers sur le sol libyen. Il refuse de laisser Kadhafi quitter la Libye sans garantie qu’il soit jugé par une cour internationale ou libyenne. En outre cette résolution 1973 ouvre une enquête pour crimes contre l’humanité contre Kadhafi et d’autres responsables des massacres et gèle leurs actifs. Par là même le CNT signifie clairement que ce n'est pas l'intervention militaire qui instaurera la démocratie mais les Libyens eux-mêmes, comme les Tunisiens et les Egyptiens sont en train de le faire dans leurs pays.

    Nous soutenons le peuple libyen insurgé, mais nous n’avons aucune confiance dans les intentions et les déclarations de nos gouvernements. Bien au contraire, nous condamnons la duplicité des gouvernements occidentaux, qui après avoir armé et collaboré avec le régime de Khadafi, ont été contraints tardivement d’intervenir sous la pression médiatique des images des massacres. Par l'intervention de leurs aviations, ils tentent de faire oublier leurs turpitudes passées et de se replacer pour continuer à bénéficier du pétrole et des ressources libyennes.Alors que la France s'est totalement discréditée dans tous les autres pays de la région où des révolutions démocratiques sont en cours, nous ne pouvons accorder aucun crédit aux déclarations de Nicolas Sarkozy, bien plus intéressé à tenter de restaurer son image sur la scène internationale qu'à soutenir les peuples en lutte.

    Nous ne faisons pas non plus confiance à la Ligue arabe, qui est d’abord un conglomérat de régimes dictatoriaux, et dont les réunions sont des rituels creux d'autosatisfaction et de soutien mutuel sur le dos de leurs peuples.

    Nous sommes donc attentifs aux manoeuvres que les gouvernements pourront entreprendre pour déposséder le peuple libyen de son droit à déterminer lui-même son avenir. Nous restons vigilants sur l’escalade de guerre, et sur tous les dévoiements possibles de la résolution 1973 votée par le Conseil de sécurité de l'ONU. Nous condamnons le fait que le commandement de l'intervention aérienne soit transféré aux instances de l'OTAN. Nous souhaitons que le plus rapidement possible les armes se taisent, que le peuple lybien puisse exprimer ses choix politiques en toute indépendance. Nous nous élevons contre toute tentative d’imposer à l’insurrection libyenne des contreparties, par exemple en termes de contrôle des migrations, de concessions sur la souveraineté du pays et sur ses ressources pétrolières

    Nous assurons les insurgés libyens de notre soutien politique dans leur lutte pour les libertés, la démocratie et l'intégrité du pays. Les insurgés doivent pouvoir poursuivre leur combat par les moyens qui leur semblent appropriés jusqu’à être en mesure de décider démocratiquement de leur avenir.

    L'appréciation sur la nature de l'intervention et sur l'effet des bombardements fait débat au sein d'Attac et de son conseil d'administration. Nous sommes pris entre la crainte d'une confiscation de la révolution libyenne, la réaction légitime de méfiance envers les puissances impérialistes et l'OTAN, et la nécessité qu'il y avait de stopper l'écrasement de la jeune révolution libyenne par le déséquilibre des armements au profit du dictateur Khadafi. Nous allons poursuivre ce débat, notamment en organisant un séminaire ouvert à des acteurs des révolutions arabes en cours.

    Le CA d'Attac le 31 mars 2011