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Mondialisation - Page 4

  • Négociations commerciales UE-Etats-Unis : Emmanuel Macron prend une décision opportuniste en période électorale

    Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 11 avril vouloir voter contre l’ouverture de négociations commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne, sans s’être donné les moyens de réellement empêcher qu’elles aient lieu. Opportuniste, cette décision cache mal l’inconstance de Paris en la matière : Donald Trump sert à nouveau d’alibi à Emmanuel Macron pour verdir son image à la veille des élections européennes. Affirmant défendre « une Europe exemplaire pour le climat », Emmanuel Macron a fait comprendre que la France voterait contre les deux mandats de négociation soumis à l’approbation du Conseil de l’UE « Agriculture et pêche » ce lundi 15 avril, refusant de négocier « avec les États-Unis qui se placent en dehors de l’Accord de Paris ». Isolée, la France n’a visiblement pas cherché à réunir un bloc de pays suffisants pour obtenir une minorité de blocage et empêcher l’ouverture de ces négociations qui engageront la France tout du long. Pour Maxime Combes, porte-parole d’Attac France sur les questions climatiques, « voilà une décision électoraliste qui ne saurait masquer le fait qu’Emmanuel Macron a récemment validé de nombreux accords (CETA, Japon, Singapour, etc) jugés non climato-compatibles ; faire de l’adhésion à l’Accord de Paris le seul critère d’appréciation pour engager des négociations commerciales transcrit une mauvaise compréhension de l’urgence climatique et de l’impact des politiques de libéralisation du commerce sur le climat ; l’isolement français révèle l’absence de vision stratégique pour transformer les politiques commerciales européennes ». Pour Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France, « nul ne devrait se réjouir d’une situation où Emmanuel Macron n’est pas en mesure de bloquer l’ouverture des négociations avec les États-Unis et de protéger nos concitoyens de leurs conséquences sur l’emploi, le climat et, potentiellement l’agriculture ; il faut en effet rappeler que les États-Unis n’ont cessé d’affirmer qu’il ne pourrait y avoir un accord commercial avec l’UE qui ne traite pas de l’agriculture ; sans minorité de blocage, le contenu et le résultat de ces négociations s’imposeront à nous ; ce n’est pas acceptable ». Communiqué de presse de l'Aitec et d'Attac France - 12 avril 2019

  • Choose France summit, Forum économique de Davos : l’urgence de mettre au pas les multinationales

    Rapport Attac.jpgA l’occasion du Forum économique de Davos 2019 et de la deuxième édition du « Choose France summit », Attac France, en partenariat avec l’Observatoire des multinationales, publie un nouveau rapport « Les grandes entreprises françaises : un impact désastreux pour la société et la planète ».

    Dans ce rapport il est révélé qu’entre 2010 et 2017 : les impôts versés par les entreprises du CAC 40 ont baissé de 6,4% en valeur absolue, alors que leurs bénéfices cumulés ont augmenté de 9,3% et les dividendes versés aux actionnaires de 44% en valeur absolue sur la même période.

    Pour Dominique Plihon, porte-parole d’Attac et coordinateur du rapport : « en France et partout dans le monde les revendications de justice fiscale, sociale et climatique n’ont jamais été si fortes. A l’occasion du « Choose France summit » et du Forum économique mondial de Davos, Attac France fait une série de propositions concrètes qui, si elles étaient mises en œuvre par les pouvoirs publics, contribueraient à répondre aux exigences de justice sociale, fiscale et climatique. »

    Le rapport publié ce jour décortique et analyse le bilan des entreprises du CAC40 pour mettre en lumière les dimensions les plus insoutenables de leur fonctionnement, concernant les inégalités, l’évasion fiscale, leurs impacts écologiques, sociaux et démocratiques et propose des mesures concrètes pour y remédier :

    1. pour la justice sociale : plafonner les écarts de rémunération (salaires, primes et rémunération en capital) au sein d’une même entreprise, par exemple de 1 à 10, y compris pour les plus hauts dirigeants, afin de tirer vers le haut la rémunération du travail.
    2. pour la justice climatique : remplacer le marché carbone européen par une fiscalité carbone réellement dissuasive sur les sites industriels polluants et par des régulations publiques qui conduisent les entreprises à désinvestir massivement des énergies fossiles.
    3. pour la justice fiscale : mettre en place un reporting public pays par pays obligatoire des avoirs des grandes entreprises, logés dans les paradis fiscaux, et leur taxation selon les règles de la législation française. Ce sera l’application de la taxation unitaire des multinationales, seule méthode permettant de lutter efficacement contre l’évasion fiscale.

    Pour Pierre Grimaud, membre d’Attac et coordinateur du rapport : « les entreprises multinationales profitent d’un climat aujourd’hui favorable pour étendre leurs sphères d’influence. En France, les 40 multinationales qui composent le CAC 40 pèsent aujourd’hui plus de 1 300 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit l’équivalent de plus de la moitié du PIB de la France. Souvent présentées comme les « fleurons » de l’économie française, ces entreprises ne cessent d’être promues et soutenues, notamment à l’international, par les pouvoirs publics. Mais à qui profitent-elles vraiment ? Sont-elles exemplaires en termes d’emplois, d’égalité hommes-femmes, de salaires ? Que font-elles pour lutter contre le réchauffement climatique et réduire leur empreinte écologique ? Pratiquent-elles, et à quelle échelle, l’évasion fiscale ? Dans ce rapport nous montrons le véritable coût de ces entreprises pour la société et la planète.  »

    Au delà de la publication de ce rapport, Attac France, aux côtés de dizaines d’autres associations, syndicats et mouvements sociaux issus de plus de 15 pays européens, lancent une campagne et une pétition, mardi 22 janvier « des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales » afin de promouvoir une refonte de l’ordre juridique international relatif au commerce, à l’investissement et au respect des droits humains par les multinationales. Cette campagne vise à mobiliser largement les citoyens pour mettre fin au système d’arbitrage d’investissement et obtenir des avancées notables en droit international afin de pouvoir garantir l’accès à la justice pour les peuples et communautés affectés par les abus des entreprises multinationales.

    Communiqué du 20 janvier 2019

    Le rapport en fichier PDF ci-joint : les_grandes_entreprises_francaises_un_impact_desastreux_pour_la_societe_et_la_planete-a4-doubles.pdf

  • #ClimateAlarm/Alarme pour le climat ! Mobilisons-nous le 8 décembre pour la justice sociale et le climat

    Attac.pngLe changement climatique n’est ni pour demain ni pour après-demain, ses conséquences se font déjà sentir ici et maintenant. Combiné avec l’effondrement dramatique de la biodiversité et la multiplication des pollutions, il est un défi majeur alors que des points de rupture potentiellement irréversibles sont déjà ou seront bientôt franchis.

    Des manifestations ont eu lieu dans toute la France les 8 septembre et 13 octobre derniers, à l’appel de citoyen·ne·s, réseaux, mouvements, ou associations. Une nouvelle journée de manifestation aura lieu le samedi 8 décembre. Plus de 130 événements sont déjà répertoriés en France et l’étranger sur cette page d’un trop célèbre réseau social.

    Cette mobilisation se prépare dans un contexte national particulier : la mobilisation des « gilets jaunes » contre l’augmentation des taxes sur le carburant et plus globalement contre la politique du gouvernement Macron, les injustices fiscales et leurs conséquences sur le pouvoir d’achat. Les gilets jaunes expriment, avant tout, les difficultés de vivre quand se cumulent les coûts croissants du transport pour toutes celles et ceux contraints de prendre leur voiture pour travailler ou accéder aux services publics, la hausse du prix du gaz, la baisse des aides au logement, l’augmentation de la CSG ou la baisse des pensions des retraité·e·s. Ils pointent également l’hypocrisie gouvernementale : en 2019, sur les 37 milliards de recettes des taxes sur les carburants seuls un peu plus de 7 milliards d’euros seront affectés à la transition écologique.

    Cette mobilisation se prépare aussi dans un contexte international particulier puisqu’au même moment aura lieu la COP24 (24e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques), organisée cette fois-ci en Pologne. Cette COP sera l’occasion de faire un triste bilan des engagements climatiques nationaux pris lors de la COP 21 à Paris : pas assez ambitieuses, trop lentes à se mettre en oeuvre, pas financées, les politiques climatiques ne sont pas à la hauteur des enjeux. La société civile doit sonner l’alarme climatique pour dénoncer le dramatique retard pris par les États pour contenir le réchauffement climatique. Elle doit faire pression sur les gouvernements pour qu’une transition juste pour les peuples et la planète soit enfin mise en œuvre.

    Pour Attac, le 8 décembre marque aussi une nouvelle étape de la campagne #PasAvecNotreArgent : nous souhaitons mener des dizaines d’actions de désobéissance civile partout en France pendant la COP 24 pour exiger que l’argent du livret de développement durable et solidaire (LDDS) ne puisse plus contribuer à la destruction de la planète et à l’aggravation du réchauffement climatique. Localement, il est possible d’imaginer des liens entre ces actions et les marches climat, par exemple en faisant sonner l’alarme climatique devant nos cibles : Caisse des dépôts et consignations, les banques climaticides comme BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole ou HSBC (téléchargez le kit ressources pour mener des actions LDDS).

    Attac appelle aux mobilisations du 8 décembre et propose un véritable changement de cap pour être à la hauteur des enjeux sociaux et climatiques auxquels nous sommes confronté·e·s :

    • > faire basculer les financements qui contribuent au réchauffement climatique dans le financement de la transition, notamment les politiques de sobriété énergétique et la production d’énergie renouvelable ;
    • > augmenter les mécanismes d’aide pour les ménages modestes et rénover les logements pour supprimer toutes les passoires thermiques ;
    • > accélérer la transition dans les territoires en soutenant les collectivités locales et en encourageant les initiatives citoyennes ;
    • > soutenir le développement d’une agriculture locale et biologique ;
    • > renforcer les services publics et les commerces de proximité ;
    • > favoriser la création d’emplois liés à la transition et accompagner les mutations professionnelles dans les industries qui devront nécessairement décroître (pétrolière, chimiques, nucléaires...) ;
    • > développer les réseaux de transports en commun sur tout le territoire : plus propres, plus denses, moins chers ;
    • > encourager le transport ferroviaire (pour le transport de marchandises et de passagers) et les nouvelles mobilités : vélo, covoiturage, vélopartage, autopartage... ;
    • > en finir avec les accords de libre-échange qui ne sont pas climato-compatibles (CETA, TAFTA, Jefta...).
    • > arrêter les coups de rabots injustes sur les retraites ou les aides au logement.

    Financer ce changement de cap, c’est possible !

    • > en régulant strictement, y compris par de lourdes taxes dissuasives, les premiers responsables du changement climatique, les multinationales pétrolières, gazières et les banques qui financent encore les énergies fossiles ;
    • > en stoppant le financement des fausses solutions comme le nucléaire ou la géo-ingénierie ;
    • > en faisant contribuer les transports aériens et maritimes à la lutte contre la pollution via une taxe sur leurs combustibles et un durcissement des normes anti-pollution sur leurs carburants ;
    • > en arrêtant d’encourager le développement de nouvelles zones commerciales et de grands projets inutiles et imposés ;
    • > en réduisant le pouvoir de la finance via une taxe sur toutes les transactions financières ;
    • > en rétablissant l’ISF et en récupérant l’argent détourné par les évadés fiscaux.

    Communiqué Attac du 27 novembre

  • Nouvelle action d’Attac : Apple inaugure son temple de l’évasion fiscale sur les Champs-Elysées

    Attac.pngCe dimanche 18 novembre, 70 militant·e·s d’Attac sont venus fêter à leur manière l’ouverture de l’Apple store des Champs-Elysées. Au cours d’une « contre inauguration festive », les militant·e·s ont organisé le procès de la marque à la pomme, la plus grande évadée fiscale du monde. « Mac man », un personnage parodique représentant la cupidité d’Apple, devait répondre aux accusations suivantes : évasion fiscale, obsolescence programmée, exploitation de travailleurs, matraquage publicitaire, saccage environnemental.

    Pour Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac France : « si Apple peut ouvrir un magasin gigantesque sur l’avenue la plus prestigieuse du monde, c’est parce que, à la différence des citoyens, des artisans, des commerçants et autres PME, la marque ne paie pas sa juste part d’impôts. Attac a révélé dans son rapport « Apple le hold-up mondial » que, sans ses montages fiscaux sophistiqués, la marque à la pomme aurait dû payer 16 milliards d’euros d’impôts supplémentaires à l’échelle de l’Union européenne, dont 2,7 milliards pour la France, depuis 2002. »

    La suite sur : https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/nouvelle-action-d-attac-apple-inaugure-son-temple-de-l-evasion-fiscale-sur-les

    Attac Apple.jpg

  • Comment financer la transition écologique ? Contribution pour des temps qui s'annoncent chauds

    Sur le site des "Economistes atterrés", vous trouverez la suite de la note ci-dessous, (en PDF) rédigée par Jean-Marie Harribey : http://atterres.org/article/comment-financer-la-transition-%C3%A9cologique-contribution-pour-des-temps-qui-sannoncent-chauds

     

    La récente démission de Nicolas Hulot du poste de ministre de la Transition écologique et solidaire a été une nouvelle occasion de souligner l’urgence d’engager une action véritable contre le réchauffement du climat, la diminution de la biodiversité, la raréfaction de beaucoup de matières premières et les multiples pollutions. De ce fait, se pose avec acuité la question du financement des énormes investissements nécessaires pour mener à bien cette transition. Quelques jours avant et après cette démission, plusieurs appels de scientifiques  ont été publiés dans les médias pour presser les gouvernements à agir en faveur des investissements publics susceptibles d’amorcer un changement qui ne soit pas simplement celui d’un discours incantatoire. Plus largement, la mobilisation citoyenne « Dans nos rues pour le climat » du 8 septembre 2018 a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes dans le monde. Et le « rapport spécial 1,5 °C »  du GIEC publié le 8 octobre 2018 est venu rappeler la gravité de la situation. La nécessité d’agir rapidement est désormais dans le débat public.
    En effet, la crise écologique étant aujourd’hui avérée, toutes les déclarations officielles, qu’elles proviennent des gouvernements, des institutions internationales et même des plus grandes entreprises multinationales, assurent de la volonté d’engager une transition écologique, notamment énergétique. Mais la réalité est moins belle. Que ce soit au niveau international pour faire entrer l’accord de Paris sur le climat (COP 21 en 2015) en application, ou au niveau européen pour respecter l’échéancier de limitation des gaz à effet de serre, ou au niveau français avec la loi pour la transition énergétique et la croissance verte (2015), les moyens réunis ne sont pas à la hauteur de la volonté affichée. En particulier, aucune instance n’est en mesure de dire avec précision comment sera financée cette transition. On sait seulement que les estimations du financement de la transition dans le monde effectuées au sein des institutions internationales oscillent entre 2 % et 5 % du produit brut mondial annuel (soit entre 1 600 et 4 000 milliards de dollars) pendant une durée qui s’étalera vraisemblablement sur plusieurs décennies.
     Sans doute l’incapacité ou les hésitations à engager la transition tant évoquée tiennent pour une bonne part à la réticence – sinon le déni – à voir dans la dégradation générale un effet direct du capitalisme, cette « immense accumulation de marchandises »  sans autre boussole que la course au profit, et donc un effet du productivisme qui lui est inhérent. À tel point que le concept de « capitalocène »  émerge dans la communauté scientifique par opposition à celui d’« anthropocène ». Cependant le lien entre l’exigence d’accumulation capitaliste et le dérèglement des équilibres écologiques planétaires n’étant généralement pas établi parmi les classes dirigeantes, il est difficile pour elles d’identifier les véritables causes des dérèglements et par conséquent de s’attaquer à elles. Il est donc indispensable de montrer en quoi, face au mirage de la « croissance verte », la transformation du système productif et du mode de consommation doit être le cadre dans lequel inscrire la transition écologique (1). Dans un tel cadre, que serait un « prix social et écologique » attribué aux activités de transition pour favoriser leur développement? (2). Enfin, comment mettre la politique monétaire au service de la transition? (3). La présente contribution s’inscrit dans le débat public désormais incontournable et, bien sûr, est appelée à s’enrichir des autres contributions qui viendront.

    Pour lire cette note dans son intégralité : http://atterres.org/article/comment-financer-la-transition-%C3%A9cologique-contribution-pour-des-temps-qui-sannoncent-chauds