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Fiscalité - Page 4

  • L’exécutif refuse de changer de cap : il ne prend pas la mesure de l’urgence sociale et écologique

    Attac.pngDepuis plusieurs semaines, un profond sentiment d’injustice s’exprime dans tout le pays à travers le mouvement des « gilets jaunes ». Là où un changement de cap était attendu, l’exécutif ne propose que des suspensions temporaires de mesures impopulaires qui ne résoudront ni la situation des plus fragiles ni n’agiront efficacement face à l’urgence climatique. Là où des décisions fortes et courageuses étaient nécessaires pour réduire les inégalités, améliorer la situation des plus pauvres et plus précaires tout en donnant plus d’ambition à une politique écologique qui en manque cruellement, l’exécutif se limite à reporter toutes les décisions importantes après les élections européennes, comme s’il était possible d’enjamber la situation présente et ignorer la réalité du quotidien de nos concitoyens.

    Le refus de donner un coup de pouce au SMIC ou d’augmenter les minima sociaux est une gifle assénée à toutes celles et tous ceux qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois. La majorité En Marche a fait de même envers les retraités ce lundi en votant sans sourciller le projet de loi de financement de la sécurité sociale et donc en écartant toute possibilité d’indexer à nouveau les pensions de retraite sur l’inflation. L’exécutif n’a clairement pas pris la mesure de la colère sociale qui s’exprime dans le pays.

    Que Bruno Le Maire et Edouard Philippe essaient de réduire la mobilisation des gilets jaunes à une aspiration poujadiste à « moins d’impôts » indique le peu de considération qu’ils peuvent avoir envers ces centaines de milliers de personnes qui se mobilisent contre la politique fiscale inégalitaire, injuste et inefficace du gouvernement. N’ont-ils pas entendu les appels à supprimer les cadeaux fiscaux faits aux plus riches (ISF), aux détenteurs de capitaux (Flat tax) ou aux multinationales (CICE) afin d’améliorer la situation des plus précaires et de financer les services publics toujours plus éloignés des lieux de vie ? Croient-ils que saborder le projet de taxe européenne sur les transactions financières et qu’entériner une taxation des GAFA bien moins ambitieuse que prévue est de nature à "calmer" le sentiment d’injustice fiscale qui parcourt le pays ?

    Une telle surdité et une telle intransigeance confinent à la provocation. On ne dirige pas un pays comme on dirige une start-up, où l’on pourrait suspendre une mobilisation sociale d’ampleur avec quelques mesures temporaires et une concertation dont les contours n’ont pas été précisés. Obligé de concéder quelques mesurettes sous la pression des mobilisations en cours, le gouvernement tente d’éteindre un incendie avec des arrosoirs percés : il est peu probable qu’il y parvienne ainsi.

    Emmanuel Macron et son gouvernement ne répondent ni à la colère sociale ni à l’urgence climatique. Alors que la COP24 s’est ouverte en Pologne, le gouvernement vient en effet de réduire son ambition en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, prévoyant d’augmenter les émissions de CO2 de 6% de plus que les objectifs annoncés sur les cinq prochaines années. Où est donc l’ambition climatique, pourtant assénée régulièrement ces dernières semaines pour justifier une fiscalité carbone inefficace et injuste ? Pourquoi le gouvernement refuse-t-il de basculer les hausses de la taxe carbone sur les sites industriels les plus polluants du pays et qui en sont aujourd’hui largement exonérés [1] ?

    Pour Attac, ces politiques injustes socialement et écologiquement doivent être combattues avec la même détermination. Face à l’intransigeance d’Emmanuel Macron et de son gouvernement qui refusent de changer de politique, Attac appelle ses sympathisant·e·s, ses adhérent·e·s et ses comités locaux à renforcer les mobilisations actuelles, à faire connaître ses analyses et ses propositions et à être dans la rue massivement le 8 décembre, journée de mobilisation internationale pour la justice climatique et quatrième journée de mobilisation des gilets jaunes.

    1. Basculer la fiscalité carbone sur les entreprises les plus polluantes et jusqu’ici largement exonérées

  • A Cannes, Attac dénonce la tenue d’un salon de l’évasion fiscale

    Attac.pngSur la Croisette et devant l’hôtel Martinez, Attac a voulu mettre un coup de projecteur sur ce salon, qui s’adresse aux millionnaires souhaitant échapper à l’impôt. De nombreux paradis fiscaux, comme Monaco, Malte ou Chypre, y sont présents pour inciter les ultra-riches à émigrer dans des pays à la fiscalité avantageuse.

    Selon les informations rapportées par le journal l’Humanité, qui a révélé la tenue de ce salon [1], « l’idée est de proposer aux nouveaux riches des pays émergents un ensemble de services, alliant exil fiscal, investissements immobiliers de luxe, et passeports permettant l’accès, sans visas, à la majorité des pays de la planète ». Par exemple, pour 650 000 dollars, il est possible d’acquérir un passeport d’Antigua et Barbuda, ce qui donne ensuite accès sans visa à 135 pays, dont ceux de l’espace Schengen.

    Ces visas dorés, en plus de permettre l’évasion fiscale en établissant sa nationalité dans un paradis fiscal, sont aussi utilisés pour blanchir des activités illégales et permettre à des criminels ou à des politiciens corrompus d’échapper à la justice de leur pays.

    Ce salon révèle aussi toute l’hypocrisie d’États qui refusent d’accueillir des réfugié·e·s, mais mettent en place des mesures destinées à attirer les nouveaux riches : ainsi, Malte, qui rechigne à accueillir l’Aquarius sur ses côtes, est présente à ce salon et propose aux nouveaux riches d’accéder à la nationalité maltaise contre environ 1 million d’euros, en promettant en échange un taux d’imposition de 0% pour les activités réalisées à l’étranger.

    Selon Raphael Pradeau, porte-parole d’Attac France, « Un an après le scandale des Paradise papers, la tenue de ce salon est choquante : comment peut-on inciter les plus riches à échapper à la fiscalité alors que le reste de la population paye ses impôts ? Quelle provocation d’organiser dans un hôtel de luxe une sorte de speed dating de l’évasion fiscale, où les paradis fiscaux viennent vanter aux ultra-riches leurs solutions pour éviter l’impôt ! »

    La tenue de ce salon est d’autant plus indécente que, dans le même temps, rien n’est fait pour mettre fin à l’évasion fiscale. Malgré la multiplication des scandales (Paradise Papers, Panama Papers, LuxLeaks, CumEx Files...), la réponse des pouvoirs publics est très insuffisante : le gouvernement français comme l’Union européenne n’ont aucune volonté de mettre fin à l’évasion fiscale des ultra-riches et des multinationales. Ils se contentent de faire semblant de lutter contre l’évasion fiscale, par exemple en instaurant une liste noire qui ne comprend aucun paradis fiscal notoire. Pire, le gouvernement français vient même de reculer en supprimant l’Exit tax, l’une des rares dispositions destinées à lutter contre l’exode fiscal des contribuables français.

    Pour Attac, il est temps de mettre fin à l’injustice fiscale.

    [1Visas dorés. La Croisette déroule le tapis rouge à l’évitement fiscal

    Communiqué d'Attac du 10 novembre 2018

  • Attac repasse à l’action : 67 millions de victimes de l’évasion fiscale !

    Attac.pngAttac revient dans les Apple Store en organisant deux actions spectaculaires à Paris et Aix-en-Provence. Leur message se veut simple et percutant : « en France, nous sommes 67 millions de victimes de l’évasion fiscale » pratiquée par les vrais privilégiés : les ultra-riches et les multinationales.

    Légale ou pas, l’évasion fiscale est un fléau qui gangrène nos démocraties, aggrave fortement les déficits et sert d’argument à l’affaiblissement des services publics et de la protection sociale. Plutôt que de s’en prendre aux cheminot·e·s ou aux retraité·e·s, le gouvernement devrait promouvoir la justice fiscale en menant une lutte sans merci contre l’évasion fiscale des ultra-riches et des multinationales. C’est le message qu’ont voulu faire passer 100 militant·e·s d’Attac, ce samedi 7 avril dans et devant les Apple Store d’Aix en Provence et de Paris Opéra. Ils ont déployé des portraits géants qui donnent un visage aux victimes de l’évasion fiscale.

    Pour Raphael Pradeau, porte-parole d’Attac, « Apple prétendait faire interdire nos actions mais la justice a reconnu que nous agissions « dans le cadre d’une campagne d’intérêt général sur le paiement des impôts et l’évasion fiscale ». Apple n’ayant pas fait appel, ce jugement est désormais définitif et reconnaît la légitimité de nos actions. L’évasion fiscale, c’est 60 à 80 milliards d’euros en moins dans les caisses de l’État par an. Si les ultra-riches et les multinationales comme Apple payaient leur juste part d’impôts, il faudrait donc moins d’un an pour absorber la dette de 50 milliards d’euros de la SNCF. »

    Selon Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac : « derrière la notion de « justice fiscale », il y a l’idée que nous nous mobilisons non plus seulement contre nos adversaires, mais pour l’ensemble de la population. En montrant qui sont les vrais privilégiés nous apportons aussi notre contribution aux mobilisations sociales en cours. Nous sommes tou.te.s victimes de l’évasion fiscale ! »

    A Paris, 60 militant·e·s ont envahi l’Apple Store d’Opéra et organisé un « die-in » en allongeant leur corps pour symboliser les victimes de l’évasion fiscale. Ces militant.e.s ont ensuite brandi 6 portraits dénonçant les conséquences de l’évasion fiscale qui présentaient : un salarié de McDonald’s, une doctorante, un retraité, une maraîchère, une enseignante, une mère de famille, avec un point commun entre ces personnes, le manque cruel de financements pour exercer correctement leur métier ou vivre dignement.

    A Aix-en-Provence, 45 militant·e·s ont collé sur la vitrine de l’Apple Store deux affiches géantes symbolisant ces mêmes victimes de l’évasion fiscale. Les militant·e·s ont écrit sur la vitrine les deux mots clés de la campagne : #67MillionsVictimes et #JusticeFiscale. Un die-in a également été réalisé pour signifier que « nous sommes tou.te.s victimes de l’évasion fiscale », puis les militant·e·s ont écrit avec leurs corps : « Apple paye tes impôts ».

  • "Toujours plus pour les riches"… sortie le 17 janvier

    Attac.pngLe nouveau livre d’Attac Toujours plus pour les riches - manifeste pour une fiscalité juste (édition Les liens qui libèrent) sortira en librairie le 17 janvier. Il est disponible dès maintenant pour les comités locaux. Il a été coordonné par Isabelle Bourboulon, Dominique Plihon et Vincent Drezet.

    Affaires Cahuzac, « LuxLeaks », « Panama Papers », « Paradise Papers »… Les scandales financiers se succèdent, révélant les stratégies des multinationales, des grandes fortunes et des puissants pour échapper à l’impôt. Si les plus riches s’affranchissent de leur contribution au bien commun et aux services publics, c’est le consentement général à l’impôt qui est affaibli. Pourquoi payer si les riches peuvent s’en dispenser ?

    En France, les contre-réformes d’Emmanuel Macron au profit des riches vont encore aggraver l’injustice fiscale et l’État y perdre de sa légitimité. Car l’égalité devant la loi et l’égalité devant l’impôt constituent les piliers du contrat démocratique.

    Ce livre, qui s’adresse à des non spécialistes, dresse un panorama de l’ensemble des enjeux fiscaux : il décrypte les arcanes de la fiscalité et montre pourquoi celle-ci est devenue injuste et inefficace ; il met à bas les idées reçues, comme celle du poids croissant de la fiscalité des entreprises, qui sont en réalité assistées par l’État.

  • 2017 : Vers la fin de l’impunité fiscale ?

    Logo Attac.jpgLe 9 janvier, il était difficile de ne pas entendre parler du procès des Faucheurs de chaises à Dax [1]. La première banque française, BNP Paribas, se serait bien passée de cette mauvaise publicité qui associait son nom à l’évasion fiscale dans tous les médias nationaux. Depuis le 2 novembre 2016, BNP Paribas était la cible d’une nouvelle campagne des Faucheurs de chaises [2]. Une mobilisation à laquelle les comités locaux d’Attac ont fortement contribué en participant à plus de 60 des 80 actions actions d’occupation des agences BNP Paribas menées partout en France ces deux derniers mois.

    Après la COP 21 et le procès Cahuzac, les Faucheurs de chaises ont ainsi réussi, avec le procès de Dax, à installer un nouvel acteur social dans le paysage français : les citoyen·ne·s contre l’évasion et l’impunité fiscales. La légitimité et la popularité de ce mouvement tiennent à plusieurs causes : l’impopularité des banques après la crise de 2008 qu’elles ont déclenché ; la multiplication des scandales et des révélations sur la fraude et l’évasion fiscale des plus riches et des multinationales ; les politiques d’austérité qui entament les droits sociaux et paralysent la transition écologique ; le caractère ludique et non violent des actions menées ; la disproportion entre le Goliath bancaire et les David citoyens. Cibler l’évasion fiscale permet en outre de poser concrètement la question de la redistribution des richesses en attaquant directement l’insatiable besoin d’argent des plus riches.

    Le jugement de Dax pourrait constituer un point d’appui pour développer des actions multiformes dans les agences bancaires et plus largement dans les lieux de pouvoir, d’évasion ou d’exploitation (McDonald’s, Apple…). S’il prononce la relaxe, le tribunal de Dax reconnaîtra de facto qu’il est légitime et même légal de mener des actions citoyennes non violentes à visage découvert pour faire cesser une situation d’injustice. Le fauchage de chaises n’est qu’une des formes d’action possibles : l’installation temporaire de salles de classes, de lits d’hôpitaux, de logements d’urgence, de salles de théâtre, le déversement de tas de charbon… remplissent le même office : démontrer concrètement le lien entre évasion fiscale, injustice sociale et impuissance écologique, renforcer le pouvoir d’agir et stimuler l’imagination pour des alternatives désirables.
    C’est pour ça qu’on ne va pas s’arrêter en 2017. Nous préparons déjà de nouvelles actions pour la semaine internationale d’action #EndTaxHeaven qui débutera le 3 avril 2017, date anniversaire de la révélation du scandale des « Panama Papers ».

    Le 17 janvier 2017