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OGM - Page 3

  • Bactéries synthétiques pour fabriquer des protéines

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    Article d'Eric MEUNIER, Inf’Ogm, octobre 2011

    Une bactérie disposant d’un code génétique en partie synthétique a été mise au point par une équipe internationale de chercheurs. Cette bactérie possède un génome dont un des quatre éléments de base est un composant de synthèse. L’ADN normal se compose en effet de quatre bases : l’Adénine, la Guanine, la Cytosine et la Thymine. Les chercheurs ont travaillé avec la bactérie Escherichia coli K12 qui exige que lui soit fournie de la thymine car elle est incapable de la synthétiser elle-même. Après une mise en culture de cette bactérie dans des milieux contenant de la thymine en quantité décroissante et un substitut de synthèse (chloro-uracile) en quantité croissante, les chercheurs ont fini par sélectionner des bactéries Escherichia coli K12 capables d’utiliser le chloro-uracile à la place de la thymine. A noter que les chercheurs ont également enregistré la présence de « nombreuses mutations » dont le rôle dans cette adaptation reste à établir [1].

    Les scientifiques travaillant sur ce projet sont issus de l’Institut de Biologie de Berlin, du Commissariat à l’Energie Atomique (IG/Genoscope – Évry), du CNRS, de l’Université d’Évry, de l’Université Catholique de Leuven (Belgique) et de l’entreprise états-unienne Heurisko. Selon Philippe Marlière, Président d’Heurisko, « ces travaux constituent une avancée importante de la xénobiologie, une branche émergente de la biologie synthétique [qui vise à concevoir des organismes « non naturels dotés de capacités métaboliques optimisées pour l’élaboration de modes alternatifs de synthèse »] ». L’idée des scientifiques est de mettre au point des organismes permettant de synthétiser des produits chimiques en quantités industrielles. Et pour déjà parer aux problèmes que de tels organismes pourraient poser en cas de dissémination dans la nature, les chercheurs ont retenu l’option de les rendre dépendant de composants n’existant pas à l’état naturel. Ainsi, cette bactérie Escherichia coli K12 ne pourrait subsister dans la nature puisqu’elle n’y trouverait pas de chloro-uracile. Philippe Marlière précise d’ailleurs que l’approche adoptée est le meilleur moyen de mettre en œuvre le « principe de précaution dans les biotechnologies sans ralentir le progrès industriel », précisant que « ça n’est pas forcément vrai que c’est dangereux » [2]. Mais, nous permettrons-nous de rajouter, pas forcément faux non plus...
    Le présent travail s’inscrit dans ce qui est couramment appelé biologie de synthèse (bio-briques, cellules synthétiques, cellules minimales...). Les scientifiques adoptent l’approche qui est de travailler en fonction d’un lien direct et instantané entre recherche et débouchés commerciaux. Ce qui les amène à limiter leur capacité d’interrogation quant aux risques potentiels associés à leurs travaux. L’affirmation que pour une telle bactérie utilisant une base de synthèse, « ce n’est pas forcément vrai que c’est dangereux » illustre le paradigme technoscientifique dans lequel les chercheurs évoluent.

    [1http://www.genoscope.fr/spip/28-jui.... L’article est paru dans une revue allemande : « Chemical Evolution of a Bacterium’s Genome » Marlière P. et al., Angewandte Chemie, Volume 123, Issue 31, pages 7247–7252, July 25, 2011

    [2]  http://m.futura-sciences.com/2071/s...

  • Quelles garanties apportées par les signes de qualité ?

    OGM.gifColloque 23 novembre 2011 (Aire de Poitou-Charentes, Les Ruralies 79 230 Vouillé)

    Quelles garanties apportées par les signes de qualité ? 

    Nutritionnelles - Gustatives - Sanitaires - Environnementales 

     Programme de la journée : 

    - 9 h 30 : accueil / présentation de la journée : Collectif et personnalité du Conseil Régional

    - 9 h 45 : intervention de l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité). Laurence Guichard. Présentation des labels officiels et engagement des cahiers des charges. 

    10 h 30 : Présentation des produits signés Poitou-Charentes : l’IRQUA Poitou-Charentes (Institut Régional de Qualité Agroalimentaire) 

    - 11 h : Point sur la réglementation : Brigitte Bonnet de l'IRQUA. Non OGM / Sans OGM / étiquetage des produits transformés. 

    - 11 h 15 : alimentation / santé et pesticides : Philppe Desbrosses, docteur en environnement, membre du CRIIGEN : Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie Génétique

    - 12 h : Échanges

    - 12 h 45 : repas 

    - 14 h 15 : Présentation par Philippe Demaison du réseau InPACT (Initiatives Pour une Agriculture Citoyenne et Territoriale) : Enjeu des circuits courts (exemple de la volaille). Où est la qualité ? - Quelles conséquences économiques et / ou environnementales ? 

    - 15 h : Ateliers (20 à 30 mn d’exposé puis échanges) 

    1 - Comment conduire un appel d’offre et rédiger un cahier des charges : 

    Exemple du service restauration des écoles primaires d’Angoulême par le responsable des achats : Claude Agard ; animation : Catherine Julan de la Mission Régionale Nutrition et Santé. 

    2 - Mise en place d’un contrat entre collectivités et groupe de producteurs : Exemple du CIVAM Montmorillonnais (Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le milieu rural) Animation : Laurence Rouher. 

    - 16 h 15 : Restitution des ateliers 

    Conclusion de la journée : par un membre du collectif

    - 17 h (environ) : Fin de la journée

     Colloque 23 novembre 2011.pdf

  • Monsanto poursuivi pour "biopiraterie" par l'Inde

    L'Autorité indienne de la biodiversité a annoncé, le 11 août, qu'elle allait engager des poursuites judiciaires à l'encontre du semencier américain Monsanto pour avoir mis au point une aubergine génétiquement modifiée à partir de variétés locales sans en avoir demandé l'autorisation.

    C'est la première fois, en Inde, qu'une entreprise va être poursuivie pour acte de "biopiraterie", une infraction passible de trois années d'emprisonnement.
    Monsanto, son partenaire indien Mahyco et plusieurs universités indiennes s'étaient associés en 2005 pour mener les recherches, avec l'appui de l'agence américaine de développement Usaid, favorable aux organismes génétiquement modifiés (OGM).

    MORATOIRE RECONDUIT EN 2011

    Une dizaine de variétés existant dans les régions du Karnataka et du Tamil Nadu, parmi les 2 500 que compte le pays, avaient été utilisées pour mettre au point cette première aubergine génétiquement modifiée, destinée à être commercialisée en Inde.

    Or, contrairement à ce qu'exige la loi sur la biodiversité votée en 2002, aucune autorisation n'avait été demandée pour utiliser des variétés locales. Les agriculteurs auraient dû notamment être consultés afin de négocier une éventuelle participation aux bénéfices tirés de l'exploitation commerciale de l'aubergine. "Monsanto était parfaitement au courant de la législation et l'a volontairement ignorée", estime Leo Saldanha, directeur de l'organisation de défense de l'environnement Environment Support Group, qui a saisi l'Autorité indienne de la biodiversité de ce cas de biopiraterie.

    Contacté par Le Monde, Monsanto s'est refusé à tout commentaire. D'après l'hebdomadaire India Today, le semencier rejetterait toute responsabilité, tout en accusant ses partenaires indiens de ne pas avoir demandé les autorisations nécessaires. Mahyco, dont Monsanto est actionnaire à hauteur de 26 %, a indiqué qu'il s'était contenté de fournir le gène de transformation. L'accusation de biopiraterie est un nouveau coup dur pour Monsanto, et risque de freiner le développement de ses activités en Inde.

    Le moratoire décrété en février 2010, par le ministre indien de l'environnement, sur la commercialisation des aubergines génétiquement modifiées a été reconduit cette année. Et sa levée ne semble pas à l'ordre du jour. A l'époque, le Comité de consultation de génie génétique avait pourtant émis un avis favorable à la commercialisation de l'aubergine.

    Les opposants aux OGM espèrent que Monsanto ne sera pas autorisé à mener des recherches sur les oignons génétiquement modifiés, comme l'entreprise en a fait la demande au mois de juin.

    L'Inde, qui abrite 7,8 % des espèces animales et végétales de la planète sur seulement 2,5 % des terres émergées, est très exposée aux risques de biopiraterie. Le sujet y est particulièrement sensible depuis qu'en 1997, des paysans du nord du pays avaient violemment protesté contre le brevetage, par le semencier américain RiceTec, d'une variété de riz basmati appelée "kasmati".

    VICTOIRE DES OPPOSANTS AUX OGM

    Afin de disposer de tous les éléments nécessaires, le gouvernement a démarré un projet pharaonique de recensement du savoir-faire en matière de médecine traditionnelle : 200 000 traitements – y compris les postures de yoga – ont déjà été répertoriés. Des centaines de scientifiques épluchent les traités anciens de médecine ayurvédique pour y recenser les vertus déjà éprouvées de fruits ou de plantes médicinales.

    Cette "bibliothèque numérique du savoir traditionnel", qui compte 30 millions de pages et a été traduite en cinq langues, a déjà permis d'annuler de nombreux brevets. Celui déposé par une université américaine sur le curcuma pour ses vertus dans la lutte contre le cancer a été annulé à la suite d'une plainte du gouvernement indien. Et la demande de brevet déposée en 2007 par le laboratoire pharmaceutique chinois Livzon, auprès de l'Union européenne, sur la menthe et l'Andrographis (échinacée d'Inde), utilisées notamment comme traitement contre la grippe aviaire, a été rejetée.

    Mais aucune de ces organisations n'avait été poursuivie en justice. "Il aura fallu six ans à l'Autorité nationale de biodiversité pour engager les poursuites", regrette Leo Saldanha. Après avoir enquêté sur une éventuelle infraction commise par Monsanto et ses partenaires, l'Environment Support Group avait donné l'alerte en février 2010. "Il faut que l'Autorité nationale accélère et multiplie les enquêtes pour lutter contre les cas de biopiraterie", insiste le directeur de l'organisation non gouvernementale.

    Cette action en justice contre Monsanto constitue une victoire pour les opposants aux OGM. Seule la culture du coton génétiquement modifié est actuellement autorisée en Inde. Elle a propulsé le pays au rang de deuxième producteur mondial, devant les Etats-Unis. Mais ces nouvelles semences, coûteuses, sont accusées de ruiner les producteurs les plus fragiles.

    L'aubergine, très présente dans l'alimentation quotidienne partout dans le pays, est aussi utilisée comme offrande religieuse. Dans le temple d'Udupi, dans le sud de l'Inde, les fidèles du dieu Krishna s'étaient ainsi violemment opposés à la commercialisation de l'aubergine génétiquement modifiée. Ils craignaient de susciter la colère de leur divinité en lui offrant des légumes "impurs".

    Julien Bouissou, Le Monde du 18 août 2011

  • Procès des faucheurs volontaires à Poitiers le 14 juin

    OGM.gifEn pièces jointes, le programme de la journée du procès des Faucheurs Volontaires, le 14 juin à Poitiers.

    Pour cette journée, les personnes pouvant donner un coup de main seront les bien venues. (Restauration, buvette et autres). Vous pouvez préciser les heures auxquelles vous êtes disponibles pour du bénévolat. (Entre 8 h et 18 h). L'organisation a besoin de deux personnes le 13 juin à 18 h, pour une heure ou deux, à la Maison de la Culture et des Loisirs (MCL) "Le Local", 16 rue Saint Pierre Le Puellier à Poitiers. Envoyez un mél à poitiers@attac.org, nous ferons suivre.

    Programme 14 juin à Poitiers.pdf

  • Une première scientifique : résidus de pesticides issus d'aliments transgéniques dans le sang des femmes

    par Inf'OGM (http://www.infogm.org/spip.php?article4784)


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    Des chercheurs de l'Université de Sherbrook au Québec, Canada, ont montré la présence de pesticides (herbicides à base de glyphosate ou de glufosinate et de protéines insecticides Cry1Ab) et de leurs résidus dans le sang de femmes, dont certaines enceintes. Selon un article de la revue Reproductive Toxicology [1], sous presse, « c'est la première étude à mettre en évidence la présence de pesticides associés aux aliments génétiquement modifiés dans le sang de femmes enceintes, de foetus et de femmes non enceintes  ».

    Pour cette étude, les scientifiques ont effectué des prélèvements sanguins chez des femmes habitant la ville de Sherbrook. Ces femmes, ainsi que leur mari, n'ont jamais travaillé au contact de pesticides et leur régime alimentaire est annoncé comme typique d'une zone industrialisée du Canada. La présence de pesticides dans leur sang serait donc principalement issue de leur alimentation. D'ailleurs, les scientifiques précisent que si aucune analyse du panier alimentaire n'a été faite pour établir la quantité de résidus de pesticides présents dans les aliments, ils considèrent « concevable que la majorité de la population y est exposée via leur alimentation quotidienne », du fait de la forte présence d'aliments GM (soja, maïs, pommes de terre…). Dans le détail, les résultats d'analyse montrent que les chercheurs ont trouvé dans le sang de trente femmes enceintes : des résidus de glufosinate

    (chez 100% des femmes prélevées) et des protéines Cry1Ab (93% des femmes prélevées) ; dans le cordon ombilical : des résidus de glufosinate (100%) et des protéines Cry1Ab (80%) ; et dans le sang de 39 femmes non enceintes : du glyphosate (5%), du glufosinate (18%), des résidus de glufosinate (67%) et des protéines Cry1Ab (69%). Pour expliquer l'absence de glyphosate, de résidus de glyphosate ou de glufosinate dans certains cas (ou dans tous pour les résidus de glyphosate), trois hypothèses sont avancées : l'absence d'exposition à ces molécules des femmes prélevées, leur élimination efficace par l'organisme ou une limite de la méthode de détection utilisée. Les travaux pour répondre à ces questions restent donc à faire tout comme l'analyse des possibles conséquences de la présence de ces molécules.

    L'objectif des chercheurs était double : établir si l'alimentation quotidienne est vectrice de ces molécules chimiques et fournir des données nécessaires à de plus amples analyses d'impacts, notamment dans le domaine de la procréation chez la femme. Selon l'article, le glyphosate avait été l'objet d'une étude similaire dans des échantillons d'urine de femmes du monde agricole comparés à ceux de femmes extérieures à ce milieu [2]. Les auteurs appellent à des recherches plus poussées dans le domaine de « la nutrition, la toxicologie et la reproduction chez les femmes  », soulignant que « les désordres gynécologiques et obstétriques associés aux molécules chimiques présentes dans l'environnement ne sont pas connus ».

    La question de l'évaluation des risques liés aux herbicides, résidus d'herbicides ou insecticides est au centre de controverses depuis plusieurs années. Les travaux du Pr. Gilles-Eric Séralini dans le domaine des herbicides à base de glyphosate ont par exemple souvent été l'objet de vives discussions entre scientifiques. L'article sous presse des chercheurs canadiens devrait donc encourager l'expertise scientifique puisque, selon eux, c'est la première fois qu'une analyse des concentrations de telles molécules est effectuée ! Rappelons qu'après environ quinze années de commercialisation en Amérique du nord, près de 100% des plantes génétiquement modifiées commercialisées sont modifiées pour tolérer un herbicide, produire une protéine insecticide ou disposer des deux caractères.

    [1] « Maternal and fetal exposure to pesticides associated to genetically modified foods in Eastern Townships of Quebec, Canada », Aris A et al., Reprod Toxicol (2011), doi:10.1016/j.reprotox.2011.02.004

    [2] « Urinary pesticide concentrations among children, mothers and fathers living in farm and non-farm households in Iowa » Curwin BD. Et al., Ann Occup Hyg., 2007, 51, pp53-65