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Retraites - Page 16

  • Les retraites dorées des seigneurs du capitalisme

    Une centaine de grands patrons d'entreprises cotées en Bourse bénéficient d'un précieux régime de retraite complémentaire, les fameuses "retraites chapeaux". Grâce à elles et pour parer à une baisse de leur rémunération, ils seront à l'abri du moindre besoin pour leurs vieux jours. Car c'est en millions d'euros que les prestations faiblement soumises à l'impôt leur sont versées. Une injustice qui rime avec folie des grandeurs, à l'heure où le droit à la retraite du plus grand nombre est remis en cause.

    Pas question d'augmenter les cotisations patronales pour financer le régime des retraites. Cela handicaperait la compétitivité des entreprises, dixit la patronne du Medef, Laurence Parisot. Les grandes entreprises cotées en bourse ne se privent pourtant pas de provisionner des dizaines de millions d'euros pour financer de faramineuses retraites complémentaires à leurs dirigeants, ces « retraites chapeaux » qui défraient régulièrement la chronique. Comme si malgré leurs salaires souvent excessifs, leurs stock-options, et leurs parachutes dorés, les PDG à la retraite risquaient de galérer, tel un smicard qui voit sa pension baisser irrémédiablement.

    La « retraite chapeau », c'est un régime de retraite complémentaire qu'une grande entreprise offre à ses dirigeants pour compléter le régime de base. C'est le Conseil d'administration qui en fixe les modalités et les conditions d'obtention. Exemple : un dirigeant de la World Company perçoit un salaire annuel d'un million d'euros. Lors de son départ en retraite à 60 ans, et même si son ancienneté ne dépasse pas quelques années, son entreprise lui assure un taux de remplacement de sa rémunération (salaire, primes, jetons de présence...) de 50%. Elle lui versera donc directement une rente qui viendra largement compléter, à hauteur de 500.000 euros par an, les pensions versées par la Sécurité sociale et la caisse de retraite des cadres (celles-ci sont soumises à un plafond). Et ce, jusqu'à son décès. Comme vous allez le constater, la réalité dépasse allègrement cette modeste fiction.

    La suite de cet article, très bien documenté d'Ivan du Roy sur le site de Basta : http://www.bastamag.net/article990.html

  • Faire entendre les exigences citoyennes pour les retraites

    rubon1.jpgL'appel "Faire entendre les exigences citoyennes pour les retraites", lancé par Attac et la Fondation Copernic, a été signé par plus de 12 000 personnes, en 4 jours.

    Depuis 1995, jamais nous n'avions retrouvé une telle mobilisation d'économistes, de sociologues, de philosophes, de salariés, de retraités, de juristes, d'élus, de syndicalistes, de jeunes. Ce qui est très encourageant.

    Cependant, la bataille ne fait que s'engager et rien n'est fait. Il faut aujourd'hui engager un processus de mobilisation en profondeur de la société pour éviter les régressions annoncées : la fin du droit à la retraite à 60 ans, un nouvel allongement des durées de cotisations et de nouvelles attaques contre le secteur public.

    Il s'agit d'un choix de civilisation : le « chacun pour soi » ou la solidarité inter-générationnelle. Et tous les arguments avancés pour réformer une nouvelle fois les retraites sont des contrevérités intéressées (voir le document joint).

    C'est pourquoi Attac et Copernic s'associent pour inviter, partout, localement, à lancer des comités unitaires pour défendre les retraites, car défendre les retraites, c'est défendre une civilisation.

    Nous vous convions donc, dans chaque ville, à organiser des débats sur la question et à l'union pour agir ensemble. Il faut aller vite ; ce gouvernement nous a habitués à passer en force. De chacune des initiatives dépendra notre succès. Chacune rend possible les autres.

    Nous nous tenons à  votre entière disposition pour intervenir, faire intervenir, dans les débats ; et pour faire connaître les initiatives localement développées. Plus il y en aura, plus d'autres se monteront. Notre unité seule et notre rapidité d'action permettront enfin de gagner.

    Et perdre n'est pas une fatalité. 

    Thomas Coutrot, Aurélie Trouvé, coprésidents d'Attac France

     

    Pour signer l’appel : « Faisons entendre les exigences citoyennes sur les retraites ».

  • Une vraie retraite à 60 ans, c'est possible

    rubon1.jpgLe « dossier retraite » est de nouveau ouvert. Le gouvernement français s'apprête à engager une nouvelle réforme qui risque de porter un coup fatal à notre système de retraite par répartition. Les enjeux sont importants.

    Le comité local Attac de Châtellerault a programmé une conférence-débat sur ce dossier :

    « Une vraie retraite à 60 ans, c'est possible »

    avec Gérard Filoche, Inspecteur du travail,

    lundi 10 mai à 20h30, salle Camille Pagé à Châtellerault

  • Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites

    rubon1.jpgAttac et la fondation Copernic ont rendu public un appel "Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites" signé par 370 responsables syndicaux, associatifs et politiques ainsi que de nombreux universitaires, chercheurs... Cet appel veut mettre la question du partage de la richesse produite au centre du débat public qui s'ouvre sur l'avenir des retraites. Il doit être un point d'appui pour engager une vaste campagne d'éducation populaire qui se traduira par la multiplication de réunions publiques unitaires partout en France. Face à la régression sociale programmée, il faut créer un vaste courant d'opinion qui affirme que d'autres solutions sont possibles. L'appel "Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites" peut en être le catalyseur.

    Pour signer l'appel : http://www.exigences-citoyennes-retraites.net/

    Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites

    Le gouvernement français s'apprête à engager une nouvelle réforme qui risque de porter un coup fatal au système de retraite par répartition en jurant une fois de plus que c'est pour le sauver. Le bilan des réformes menées depuis 1993 est déjà catastrophique car toutes les dispositions prises (calcul sur les 25 meilleures années, indexation sur les prix et non plus sur les salaires des actifs, allongement de la durée de cotisation sous peine de décote...) ont déjà fait baisser le niveau des pensions d'environ 20 %. Elles ont aggravé les inégalités déjà fortes entre les pensions des hommes et des femmes. Le Conseil d'orientation des retraites (COR) prévoit que le taux de remplacement moyen - niveau de la retraite par rapport au salaire, passerait de 72 % en 2007 à 59 % en 2050. Cette dégradation continuera donc de frapper les actuels retraités et touchera également les générations suivantes.

    Malgré ce bilan désastreux, le gouvernement veut aller encore plus loin en supprimant l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans en le portant à 62, voire 65 ou 67 ans, comme le demande le Medef, et en remettant en cause le calcul sur les six derniers mois d'activité des retraites du secteur public. Jumelées avec un nouvel allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein, ces mesures condamneraient à la pauvreté la plupart des futurs retraités, surtout les femmes et tous ceux et celles qui ont connu et connaîtront des périodes de chômage et de précarité importantes. Ce sont les salarié-es les plus jeunes qui subiraient les effets cumulés de ces orientations au moment de partir à la retraite.

    Le gouvernement et le patronat persistent à vouloir durcir les conditions de départ en retraite alors même que les entreprises continuent de se débarrasser des salariés âgés avant qu'ils aient acquis la totalité de leurs droits. Exiger que les salariés travaillent et cotisent plus longtemps, alors que l'âge moyen de cessation d'activité est de 59 ans, ne vise qu'à baisser le niveau des pensions. De plus, cette logique remet en cause la solidarité intergénérationnelle. Il n'y a aucun sens à augmenter l'âge de la retraite alors que le chômage de masse sévit pour les jeunes. Au lieu de voir dans la retraite par répartition une transmission perpétuelle et solidaire de la prise en charge d'une génération par la suivante, le gouvernement et le patronat, afin d'attiser la division, la stigmatisent comme un fardeau pour la seule génération à venir.

    Le danger ne s'arrête pas là. Le COR dessine les contours d'une réforme pour remplacer notre système par un autre « par points » ou « par comptes notionnels ». Dans les deux cas, il s'agirait de ne plus avoir à assurer un taux de remplacement du salaire défini à l'avance et de faire de la variation du niveau des pensions le moyen d'équilibre financier des régimes. Cela aggraverait encore la baisse du niveau des pensions et contraindrait les salariés, particulièrement les salarié-es pauvres et effectuant les travaux pénibles, à travailler toujours plus longtemps.

    La vraie raison des mesures qui s'annoncent n'est pas liée à la démographie. La crise financière a provoqué une récession et donc une flambée des déficits publics. Les États continuent benoîtement à financer leurs déficits en empruntant sur ces mêmes marchés financiers qui ont provoqué la crise. Réduire ces déficits pourrait se faire par une taxation du capital. Mais les spéculateurs refusent évidemment cette solution, demandent que les États donnent des gages et exigent une réduction des dépenses publiques.

    Une alternative à cette régression sociale existe pourtant. A moins de décréter la paupérisation des retraité-es, il est normal de couvrir les besoins sociaux liés à l'augmentation de leur part dans la population par un accroissement des prélèvements sur la richesse produite. Les déficits des caisses de retraite sont essentiellement dus au refus obstiné de le faire. Pourtant, le besoin supplémentaire de financement nécessaire aux retraites est réalisable puisqu'il a été chiffré en 2007 par le COR entre 1 et 2 points de PIB jusqu'en 2050, à comparer avec la chute de la part de la masse salariale de 8 points au cours des dernières décennies et avec l'explosion correspondante des dividendes, qui sont passés de 3,2 % du PIB en 1982 à 8,5 % en 2007. Il est donc juste d'augmenter la part des salaires et des pensions dans la richesse produite en s'attaquant aux profits. Le financement des retraites est possible à condition d'en finir avec l'actuel partage éhonté de la richesse au bénéfice des revenus financiers. C'est ce partage qui constitue le tabou à faire sauter, et non l'âge de départ. Il s'agit là d'un choix politique de justice et de solidarité.

    La question des retraites pose celle de la société dans laquelle nous voulons vivre. Nous ne pouvons accepter la paupérisation programmée des futurs retraité-es, l'idéologie absurde du « travailler toujours plus » et la destruction des solidarités sociales. Nous souhaitons contribuer à une vaste mobilisation citoyenne (réunions publiques, appels locaux...) pour stopper cet engrenage.

  • Indécente dramatisation de la question des retraites

    La question des retraites donne lieu à une dramatisation indécente, hors de propos dans notre pays. On  nous rebat les oreilles avec un « choc démographique » qui a la puissance d'une pichenette. Car si le vieillissement de la population est bien réel, ses effets sur les finances publiques seront de très faible ampleur. Rien qui ne puisse être très aisément financé.

    Cette plaisante perspective est même une des caractéristiques de la France, lorsqu'on la compare au reste de l'Europe. Le gouvernement devrait se retenir de faire peur et cesser d'évoquer des chiffres dénués de pertinence. « Si nous ne faisons rien, il manquera 100 milliards d'euro à l'horizon 2050 », affirme ainsi François Fillon, qui ferait mieux de se taire.

    Un groupe de travail international, mis en place par la Commission européenne (1), a calculé les effets du vieillissement sur les finances publiques de chaque pays de l’Union, à l’horizon 2060. Surcoût des pensions de retraite elles-mêmes, mais aussi alourdissement des dépenses de santé, coût de la dépendance d’un nombre croissant de personnes âgées, effets probables sur le chômage, enfin, effet de la démographie sur les dépenses d’éducation : rien n’a été oublié. Et tout compte fait, la situation de la France est plutôt enviable. En témoignent les deux graphes ci-contre. De 2007 à 2020, le vieillissement se traduirait en tout par un surcoût de dépenses publiques de 2,7 points de PIB, et se stabiliserait ensuite jusqu’en 2060. Notons que cette perspective n’est due à aucune économie sur les dépenses d’éducation.

    Si c'est cela le « choc », alors il faut parler de séisme en Allemagne, au Royaume Uni, en Belgique, en Espagne et aux Pays-Bas ; de tsunami en Grèce... Et les mots manquent pour évoquer le Luxembourg, où le vieillissement alourdirait la dépense publique de 9,1 points de PIB en 2020, et jusqu'à 18 points en 2060.

    On peut tirer plusieurs enseignements de ces travaux. Le premier, c'est qu'il est inconvenant de se référer aux réformes conduites dans tel ou tel pays, pour justifier les réformes souhaitables en France.

    Le deuxième enseignement de ces chiffres, c'est que financer une surcharge de 2,7 points de PIB en quinze ans est tout sauf un exploit. Ce fut d'ailleurs très exactement le cas entre 1980 et 1993 pour les seules pensions de retraites. Aucune « réforme courageuse » n'est alors venue atténuer cette ascension. Et il y a fort à parier que plus d'un lecteur en feront la découverte, lorsqu'ils examineront ce graphique.

    Retenons enfin quelque chose d'essentiel. Dans cette affaire, et notamment dans le cas de la France, la variable clé n'est ni le rapport démographique entre actifs et retraités, ni la durée de cotisation, ni le pouvoir d'achat des pensions. En France, la variable clé est la croissance économique, fruit du travail des hommes et de leur productivité. En témoigne le tassement apparent des pensions entre 1999 et 2002 : on le doit non pas à un ralentissement des prestations de retraites, mais à la très vive croissance du PIB qui marqua le tournant du siècle.

    Ce constat devrait faire réfléchir ceux qui s'acharnent à faire peur aux Français. En dramatisant inutilement la question des retraites, ils incitent les Français à épargner plutôt qu'à consommer. Ils privent ainsi la croissance économique nationale de son plus efficace ressort, et aggravent le problème qu'ils prétendaient résoudre.

    Mais peut-être cherchent-ils moins à financer les retraites par répartition, qu'à faire émerger spontanément un système par capitalisation, inutile pour la collectivité mais lucratif pour quelques uns.

    Jean-François Couvrat (sur son blog via Le Monde) : http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/2010/02/17/indecente-dramatisation-de-la-question-des-retraites/