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Solidarité internationale - Page 14

  • G20 de Cannes : le sommet de la démission

    Logo Attac.jpgRarement un G20 aura donné une telle image de la démission des dirigeants du monde face au pouvoir des marchés financiers. L’agenda des chefs d’État a été chamboulé par l’annonce d’un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage de l’euro : tout a été mis en œuvre pour faire renoncer M. Papandréou à son projet « consternant » (comme l’a déclaré Nicolas Sarkozy). Le précédent ainsi créé – consulter le peuple sur une politique d’austérité destinée à satisfaire les marchés financiers ! – était bien trop dangereux pour être toléré par nos oligarchies. 

    Pour le reste, les résultats sont squelettiques. La taxe sur les transactions financières, grande priorité de la présidence française du G20 ? Barack Obama a accepté que le mot figure dans le communiqué final. Mais dans une formule parfaitement creuse : « nous reconnaissons les initiatives de certains de nos pays pour taxer le secteur financier avec plusieurs objectifs, y compris une taxe sur les transactions financières, pour financer notamment le développement ». Le minimum décent aurait été qu’un groupe de pays annonce la mise en place effective dès 2012 d’une taxe Tobin pour servir d’exemple. Mais cette taxe, que nous réclamons depuis douze ans, va continuer à orner les discours de M. Sarkozy pendant la campagne électorale sans avoir avancé d’un iota pendant sa présidence, en France ou au G20.

    La régulation financière ? Rien de nouveau, hormis un recul bienvenu. Devant l’hilarité générale suscitée par la déclaration de Nicolas Sarkozy après le G20 de Londres en 2009 (« les paradis fiscaux, c’est fini ! »), ces « territoires non coopératifs » sont réapparus à Cannes au nombre de 11, dont la Suisse et le Liechtenstein, mais pas Monaco, ciblé par la manifestation du 3 novembre à Cap d’Ail.

    La lutte contre la spéculation sur les produits agricoles ? On va « renforcer la transparence sur les marchés de produits agricoles ». Léger progrès toutefois, le G20 invite les régulateurs à limiter, « si nécessaire », les positions spéculatives prises sur les marchés de produits dérivés.

    Une réforme du système monétaire international ? « La composition du panier des droits de tirage spéciaux » sera révisée en 2015, et on doit aller « vers des taux de change davantage déterminés par les forces du marché ». La spéculation sur les marchés des changes a de beaux jours devant elle.

    Heureusement, sur les places de Grèce, d’Espagne, des Etats-Unis et de nombreux autres pays, les citoyens commencent à organiser l’insurrection civique et pacifique qui sera nécessaire pour mettre un terme à cette démission du politique. A Nice, le forum des peuples a contribué à leur coordination en permettant la rencontre de citoyens et de militants de tous les continents. Le mouvement d’indignation planétaire, qui prolonge et amplifie les méthodes et les revendications altermondialistes, va mettre de plus en plus les dirigeants face à leurs contradictions : veulent-ils continuer à imposer leur gouvernance pour les marchés, ou bien devront-ils s'incliner devant  le renouveau de la démocratie ? 

    Attac France, le 4 novembre 2011

  • Sortir les États de la servitude volontaire

    Logo Attac.jpgLe mois d’octobre a vu la crise de la zone euro s’aggraver considérablement et les agences de notations s’en donner à coeur joie : dégradation de la note de l’Espagne et de l’Italie, menace sur la Belgique, « mise sous surveillance » de la France qui est ainsi menacée de perdre son triple A. Tout a déjà été dit sur le rôle des agences de notation. Aveugles lors des crises financières qu’elles ont été incapables d’anticiper, donnant la note maximale à la banque Lehman Brothers à la veille de son effondrement, certifiant l’innocuité des produits financiers hautement toxiques, baignant en permanence dans le conflit d’intérêt, leurs déclarations devraient susciter l’hilarité générale. Pourtant, gouvernements et institutions européennes, tout en les dénonçant et en promettant de les mater, persistent à se prosterner devant elles.

    C’est que les agences de notations, aussi discréditées soient-elles, jouent un rôle indispensable au fonctionnement des marchés financiers. Le problème n’est pas de savoir si elles ont raison ou tort ou si leurs jugements sont basés sur une analyse objective de la situation. Il vient du comportement même des acteurs de la finance qui ont besoin d’une autorité extérieure pour orienter leurs décisions grégaires. Les agences de notation ne jouent pas le rôle de thermomètre, mais d’un virus qui fait monter la fièvre de la cupidité, laquelle pousse à la formation de bulles dans les moments d’euphorie boursière, et qui déchaîne une panique incontrôlée dans les moments de doute. Le problème, ce ne sont pas les agences de notation, mais les marchés financiers. Il est donc criminel d’avoir mis les dettes publiques dans leurs mains.

    Car, il faut y insister, ce sont les gouvernements qui ont fait ce choix, ce sont eux qui ont permis aux marchés de développer leur capacité de nuisance. En France, une réforme de la Banque de France, votée en 1973 sous l’impulsion de Valéry Giscard d’Estaing, ministre des finances de Georges Pompidou, interdit au Trésor public d’emprunter directement à la Banque de France à des taux d’intérêt nuls ou très faibles. La Banque de France ne peut donc plus financer par de la création monétaire les déficits publics. Le gouvernement français est dès lors obligé de faire appel aux marchés financiers, c’est-à-dire à des banques privées, et ce, aux taux d’intérêt de marché. Il s’agit d’un acte fondateur, et destructeur, car il inaugure la mainmise des marchés financiers sur les États. Cette disposition allait être intégralement reprise lors de la création de la Banque centrale européenne (BCE), puis dans tous les traités européens. On a donc abouti à une situation hallucinante. Les États ne peuvent pas être financés par la BCE ; mais celle-ci peut par contre refinancer les banques privées à de très faibles taux. Ces dernières prêtent ensuite aux États à des taux nettement supérieurs, voire carrément usuraires. L’Union européenne se place volontairement sous l’emprise des marchés financiers.

    Cette emprise allait être d’autant plus grande qu’une contre-révolution fiscale s’est déployée depuis plus d’un quart de siècle. Son fil directeur a été de baisser par de multiples moyens les impôts payés par les ménages les plus riches et par les entreprises, en particulier les plus grandes. L’impôt sur le revenu est devenu de moins en moins progressif avec la diminution du nombre de tranches et les baisses successives du taux marginal supérieur. L’impôt sur les sociétés, véritable peau de chagrin, pèse trois fois plus lourd sur les PME que sur le CAC 40. Résultat imparable, l’État s’est appauvri : ses recettes représentaient 15,1 % du PIB en 2009 contre 22,5 % en 1982. On trouve là une des raisons de l’accroissement régulier de la dette publique avant même la crise financière. Car contrairement à une antienne dont on nous rebat les oreilles, ce n’est pas l’explosion des dépenses publiques qui a creusé les déficits. Avant la crise, elles avaient même tendance à baisser : 55 % du PIB en 1993, 52 % en 2007. La crise, dont il faut rappeler qu’elle trouve son origine dans les délires de la finance, a évidemment gonflé la dette. Baisse des recettes fiscales dues à la récession, plan de relance pour éviter la dépression, et enfin sauvetage des banques, se sont combinés pour arriver à ce résultat.

    Alors que faire maintenant pour empêcher les prophéties autoréalisatrices des marchés de se réaliser ? Tout d’abord, il faut acter que les plans d’austérité, au-delà même de leur caractère socialement inacceptable, sont inutiles. Et c’est tout le paradoxe de la situation. Les marchés veulent que les déficits publics soient réduits pour être sûrs que les États puissent payer la charge de la dette, mais ils s’inquiètent du fait que les mesures prises vitrifient l’activité économique. Face à ces injonctions contradictoires, il ne sert à rien de vouloir rassurer les marchés, puisque plus on les rassure, plus ils s’inquiètent. La seule solution est de sortir les États de leur emprise.

    Il faut pour cela tout d’abord européaniser et monétiser les dettes publiques. La BCE et les banques centrales nationales doivent pouvoir, sous contrôle démocratique, financer les États et les politiques publiques européennes. Concernant le stock de la dette existant, un audit citoyen doit pouvoir déterminer la part de la dette qui est illégitime, et donc doit être annulée, et celle qu’il faudra rembourser, la BCE pouvant dans ce cas la racheter. Les banques doivent être mises sous contrôle social afin qu’elles se tournent vers les financements de l’activité productive et la transformation écologique de la société. Enfin, il faut enfin une réforme fiscale d’ampleur qui redonne des marges de manoeuvres à l’action publique. Ces orientations supposent de rompre avec tout ce qui a fait l’orthodoxie néolibérale de ces dernières décennies. Les mouvements sociaux qui commencent à secouer l’Europe devront l’imposer.

    Thomas Coutrot, coprésident d’Attac et Pierre Khalfa, coprésident de la Fondation CopernicTribune parue dans Libération Jeudi 3 Novembre 2011

     

  • Hors Série exceptionnel D’ALTERMONDES,…

    … offert avec LIBÉRATION le 2 NOVEMBRE

    Altermondes.pngÀ la veille du sommet du G20 à Cannes, Altermondes donne la parole aux acteurs des sociétés civiles des quatre coins du monde dans un numéro construit avec de grandes associations de solidarité internationale et les principaux syndicats :

    Action for global health, Aides, AITEC, Amnesty France, ATTAC, CCFD - Terre Solidaire, CFDT, CGT, Cimade, Confédération Paysanne, Coordination SUD, CRID, Demain le monde…, Ethique sur l’étiquette, FIDH, France Libertés - Fondation Danielle Mitterrand, Genre en action, Max havelaar, Médecins du Monde, One France, Oxfam France, Peuples Solidaires, Secours Catholique, Secours islamique, Sidaction, Solidarité laïque, Vision du Monde, Vital Voice, Une seule planète.

    Depuis 2008, le monde s’enfonce dans une crise qui est tout autant économique et financière que sociale, environnementale et démocratique. Or, les chefs d’Etat, qui se réuniront les 3 et 4 novembre à Cannes pour le Sommet présent surtout donné des gages de leur bonne volonté au monde de la finance. On peut reconnaître à ce G20 d’avoir enfi n mis l’accent sur des questions fondamentales comme la protection sociale ou la taxation des transactions financières, mais qu’en est-il plus globalement de notre modèle de développement ? Peut-on imaginer répondre aux défi s du monde de demain sans revoir radicalement
    nos modes de production et de consommation ? Ce sont ces questions (et leurs réponses) qu’aborde ce numéro spécial d’Altermondes, réalisé en partenariat avec Libération.

  • Les citoyen-ne-s doivent pouvoir s’exprimer face au G20.

    G7 Marseille.jpegLa Coalition « Face au G20 » qui tiendra son Forum des Peuples, sommet alternatif au G20, dans la ville de Nice du 1er au 4 novembre, tient à alerter sur les blocages rencontrés dans sa préparation. En effet, le Préfet spécialement nommé pour le G20, comme la municipalité locale, n’apportent aucune réponse satisfaisante aux nombreux impératifs qu’une telle organisation exige.


    Qu’il s’agisse d’hébergement, de sécurité, de lieux de réunion pour les débats, de parcours de manifestation et plus généralement de tout ce qui concerne la circulation et l’accueil de plusieurs milliers de personnes, nos interlocuteurs ont multiplié les manœuvres dilatoires plutôt que de nous apporter leur soutien et ainsi assurer que nos mobilisations se tiendront dans les meilleures conditions.

    La Coalition G8G20 2011 a la volonté de permettre aux citoyen-ne-s de s’exprimer en toute liberté face aux politiques mises en œuvre par les dirigeants du G20, politiques qui nous ont conduits à une crise économique, sociale et écologique mondiale.

    Lors de l’Altersommet au G8, au Havre en mai dernier, la propagande sécuritaire orchestrée par les autorités s'est avérée sans fondement face à une mobilisation pacifique, festive et forte de nombreuses propositions. Cette fois encore les mobilisations de Nice se dérouleront sereinement et donneront au plus grand nombre l’occasion d‘affirmer que d’autres choix sont possibles pour l’avenir de la planète.

    C’est pourquoi nous manifesterons le 1er novembre à Nice, à partir de 15h00, depuis la Place Garibaldi jusqu'à la place De Lattre de Tassigny, où se dérouleront des prises de parole et un concert.

    Pour en savoir plus: http://www.mobilisationsg8g20.org/

    Coalition G8G20 2011

     

  • Achat de café zapatiste !

    L'AMAP les Grand'Goules organise une commande groupée de café zapatiste dont la livraison est prévue pour juin 2012
    Ce café est produit dans le Chiapas - région du Mexique - par des paysans réunis en coopératives - 

    L'association nationale Echanges Solidaires organise le pré-achat de café rebelle et zapatiste  (Voir ici http://produitszapatistes.free.fr/ )
    achat à l'avance permettant aux paysans d'avoir des revenus décents et étalés sur l'année,
    - promotion de la culture en bio (dit culture organique)
    - maintien d'une agriculture paysanne

    Le café arabica vert est transporté en bateau sur l'Atlantique et il est torréfié dans une fabrique artisanale en France ... il est livré soit moulu soit en grain. Le prix du paquet 100% arabica de 250 g est de 3,4 € - frais de port inclus (5 paquets  = 17 € ; 10 paquets 34 € ; 15 paquets 51 € ; 20 paquets 68 € - la bonne quantité pour l'année ! ;-) ). La livraison devrait être en juin 2012.

    La commande sera enregistrée à réception de votre chèque établi à l'ordre de JACKY DESROCHE   avec au dos "commande de x paquets de café zapatiste, en grain ou moulu + n° téléphone + mel"

    Le chèque est à déposer à la permanence de distribution de l'AMAP les Grand'Goules (Maison des étudiants - av. recteur Pineau - les Jeudis entre 17h15 et 18h45)  avant le jeudi 10 novembre  ou à adresser à : Jacky Desroche   29 rue Marieville 86 000 Poitiers

    Viva Zapata !