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Retraites - Page 11

  • Retraites : un problème d’arithmétique divise les Français

     

    D’un côté : Sarkozy, Fillon, Woerth, les parlementaires UMP, le MEDEF et pas mal d’éditorialistes qui affirment que, pour des raisons démographiques, il ne sera bientôt plus possible de financer les retraites par répartition.
    De l’autre côté : des ingénieurs, des syndicalistes, des artisans, des agriculteurs, des commerçants, des ouvriers, des économistes, des étudiants, des lycéens qui, après calcul, affirment qu’il ne sera pas très difficile de financer les retraites par répartition, même dans 40 ans.

    Qui a raison ? Qui a tort ? Les calculs sont-il compliqués ?
    Des professeurs de mathématiques ont voulu en avoir le cœur net. Ils ont soumis la question, sous la forme d’un problème d’arithmétique, à un millier d’élèves de classes de 6ème.

    Ils sont partis des données incontestables suivantes :
        - au cours des 40 dernières années, avec une croissance annuelle moyenne de 2%, le PIB est passé de 1000 à 2000 milliards d’euros
        - au cours des 40 ans prochaines années, le nombre de personnes de plus de 60 ans va en gros doubler
        - dans l’hypothèse où, sur les 40 prochaines années, la croissance serait seulement de 1% en moyenne annuelle (le gouvernement promet 2% et plus, afin de faire reculer le chômage), le PIB passerait de 2000 milliards en 2010 à 3000 milliards en 2050

    Les professeurs ont convenu que les 2000 milliards seraient représentés par un gâteau de 2000 grammes et les 3000 milliards par un gâteau de 3000 grammes.
    Ils ont soumis l’énoncé suivant aux élèves :
    « En 2010, dix salariés produisent un gâteau de 2000 grammes, à partager avec 4 retraités. En 2050, dix salariés produiront un gâteau de 3000 grammes à partager avec 8 retraités.
    Calculer le poids de la part de gâteau de chaque personne, en 2010 et en 2050. La part de chacun en 2050 sera-telle plus petite qu’en 2010 ? »
    99 % des 1000 élèves ont répondu :
        - en 2010, la part de chacun est de 143 g (2000 : 14)
        - en 2050, la part de chacun sera de 167 g (3000 : 18)
        - en 2050 la part de chacun aura donc augmenté par rapport à 2010

    Aucun élève de 6ème n’a donc trouvé le même résultat que Sarkozy, Fillon et Woerth au problème de partage du gâteau !

    Profitant du débat « Quel avenir pour les retraites ? », entre Xavier Bertrand et Bernard Thibault à Lyon le 25 septembre 2010, quelques-uns de ces professeurs ont demandé à Xavier Bertrand si les résultats trouvés par les 1000 élèves étaient justes ou erronés.
    Le secrétaire général de l’UMP a reconnu que les résultats trouvés par les élèves de 6ème étaient justes, mais que l’énoncé du problème aurait du préciser que dans les 40 années à venir, une partie de l’accroissement des richesses devra être consacrée à l’augmentation des dépenses de santé et à celles liées à la dépendance (le 5ème risque).
    Nous avons donc refait les calculs, en réservant sur le gâteau de 2050 : 100 milliards de plus pour la santé et 100 milliards pour la dépendance.
    Donc, comme si le gâteau de 2050 ne pesait plus que 2800 grammes.
    Résultats du nouveau calcul :
        - en 2010, la part de chacun est de 143 g (2000 : 14)
        - en 2050, la part de chacun sera de 155 g (2800 : 18)
        - en 2050 la part de chacun aura … toujours augmenté par rapport à 2010 !

    Les explications du secrétaire général de l’UMP n’étant toujours pas satisfaisantes, nous invitons tous les citoyens à réfléchir à la question suivante : « A votre avis, pourquoi Sarkozy, Fillon, Woerth, Copé, Bertrand et les parlementaires UMP font semblant de ne pas savoir calculer ? ».

    André Martin, Co fondateur du site 
    http://www.retraites-enjeux-debats.org/

     

  • Manifestations le 12 octobre…

    Précisions :

    - Rendez-vous à Châtellerault :

    - mardi 12 octobre 2010 à 10 h : Zone Industrielle Nord devant SPIRAX-SARKO (ex.Leaderprice), grande journée de grèves et de manifestations (départ possible à 9 h 30 devant la mairie de Châtellerault en cortège de voitures). Départ et retour Zone Industrielle Nord.

    Rendez-vous à Poitiers

    - journée de grève et de manifestation contre la réforme des retraites. Manifestation à 14 h, Pôle Emploi (Grand Large), arrivée prévue Porte de Paris.

  • Opération escargot…

    Opération "Roulons à train de sénateurs" réussie !
    L'opération escargot de mardi matin 5 octobre à Poitiers appelée par Solidaires 86, a rencontré une réussite certaine (une quarantaine de voitures). Cette opération visait à ralentir les déplacements et donc l'économie. Les automobilistes ralentis ont en général exprimé leur solidarité.
     
    Lien France 3 Poitou-Charentes :
     
    Solidaires 86 décide de réitérer cette action jeudi 7 octobre au matin et appelle à y participer :
    Le rendez-vous est fixé à 7 h 00 sur le parking du parc des expositions de Poitiers (Arènes).

  • Ciel, il reste des ouvriers en France !

    Alter éco.gifLorsque certains responsables politiques ou éditorialistes évoquent la réforme des retraites, leur vision de la société française est parfois surprenante. A bien les écouter, les défenseurs de la retraite à soixante ans seraient certes bien intentionnés (même s’ils n’ont pas le monopole du coeur), mais totalement rétrogrades, arc-boutés à une vision misérabiliste et “germinalisante” de la réalité sociale.

    A l’heure où chacun entreprend des études de plus en plus longues et rentre ainsi de plus en plus tard sur le marché du travail, à l’heure où les conditions de travail s’améliorent (elle est bien pratique l’image du conducteur de train à vapeur comparée à celle du conducteur de TGV!), et à l’heure où l’on vit de plus en plus vieux, et bien oui, évidemment, maintenir le droit de partir à la retraite à soixante ans serait une hérésie. Et à ceux qui proposent de maintenir cette liberté tout en prévoyant d’augmenter légèrement la durée de cotisation, on répond qu’ils sont hypocrites puisque personne ne pourra prendre sa retraite à taux plein à soixante ans. Ce serait donc une fausse liberté et une porte ouverte à la baisse des pensions.

    A tout cela, on opposera quelques chiffres. Non, la société française n’est pas encore devenue la société de la connaissance que l’on nous promet depuis des décennies. Pour preuve, parmi les hommes actifs âgés de 50 à 55 ans en 2007 (nés entre 1952 et 1957), 33% sont ouvriers, 11% sont employés, 23% exercent une profession intermédiaire et 19% un emploi de cadre ou une profession libérale. Les premiers ont quitté l’école en moyenne à 16,8 ans, les seconds à 18,8 ans. Au total, parmi les hommes appelés à partir en retraite dans les prochaines années, plus de quatre sur dix pourraient le faire à soixante ans, avec un nombre de trimestres largement suffisants, après plus de 42 ans de cotisation. Notons au passage que ces quelques éléments chiffrés doivent amener à la prudence celles et ceux qui décrivent une générations de baby-boomers partant en retraite dans des conditions qui seraient idylliques : dans les prochaines années, ce sont des centaines de milliers d’ouvriers qui partiront aussi en retraite avec de faibles pensions. L’évolution moyenne à la hausse des revenus des retraités, tirée vers le haut par le départ à la retraite d’un certain nombre de salariés aisés, ne doit pas faire oublier que ce sont des millions de salariés d’exécution qui composent également ces générations.

    Les chiffres sont également éloquent pour les hommes âgés de 40 à 45 ans en 2007, nés entre 1962 et 1967. Parmi les actifs de cet âge,  un tiers d’ouvriers qui ont quitté l’école en moyenne à17,3 ans et 10% d’employés ayant terminé leurs études en moyenne à 18,7 ans. On objectera que pour tous ces salariés, le dispositif “carrières longues” permettra un départ départ anticipé à la retraite. Tout d’abord, dans l’état actuel de la loi, les salariés ayant commencé à travailler à 18 ans sont exclus de ce dispositif. Par ailleurs, ce dernier repousse de 59 à 60 ans la possibilité de départ à la retraite pour les assurés nés à partir de 1956 et ayant commencé à travailler à 16 ans (après 44 ans de cotisation…). Les idéologues ne sont donc pas forcément ceux que l’on croit : dans ce cas, pourquoi toucher à la borne des 60 ans? Avec les femmes, les ouvriers et les employés sont bien les principaux perdants de la réforme.

    Sur le blog de Camille Peugny, sociologue :

    http://www.alternatives-economiques.fr/blogs/peugny/2010/09/27/ciel-il-reste-des-ouvriers-en-france/ 

  • Retraite des femmes : le mensonge comme seul argument

    Martine Billard, Danièle Bousquet, Marie Georges Buffet, Anny Poursinoff, députées, Christiane Marty, membre du Conseil scientifique d’ATTAC

    Sourd à l’hostilité de la population à la réforme des retraites, le gouvernement maintient son projet, en l’amendant de quelques mesurettes sur la pénibilité ou les carrières longues. Contre les inégalités de retraite entre les hommes et les femmes, pourtant très importantes, rien n’est prévu. Eric Woerth en conteste même la réalité et tient des propos lénifiants sur l’évolution de la situation, en niant les conséquences particulièrement négatives qu’aurait son projet sur les femmes. Sur cette question, son discours se réduit à deux arguments, basés sur l’hypocrisie et le mensonge.

    Hypocrisie quand il répète que "la retraite n’a pas vocation à corriger l’ensemble des inégalités existant dans l’emploi". Certes, mais elle n’a surtout pas vocation à les amplifier. Or c’est le cas : la pension moyenne des femmes, tout compris, ne représente que 62 % de celle des hommes, alors que leur salaire moyen représente 80 % de celui des hommes. En outre, sans les dispositifs conjugaux et familiaux dont elles bénéficient, leur pension ne représente même pas la moitié (48 %) de celle des hommes. Ces dispositifs se révèlent donc indispensables, tout en restant insuffisants pour compenser les inégalités.

    Pourtant, le gouvernement n’hésite pas à affirmer, dans le dossier de présentation du projet de loi : "Les femmes bénéficient de nombreux dispositifs de solidarité au sein de nos régimes de retraite, qui (…) compensent efficacement l’impact des enfants". Permettre aux femmes d’atteindre 62 % de la pension des hommes, est-ce cela une compensation efficace ? C’est probablement au nom d’une telle conception que ces dispositifs ont déjà été réduits par la réforme de 2003 et en 2009, et qu’ils continuent d’être mis en cause… au nom de l’égalité entre les femmes et les hommes ! Hypocrisie encore, lorsque le projet prévoit de sanctionner les entreprises pour… absence de plans pour l’égalité professionnelle, alors que c’est l’absence de résultats qui doit enfin être sanctionnée si on vise vraiment à l’efficacité.

    Publié sur Le Monde